Montréal, ville modèle du vélo en Amérique du Nord: je ne suis plus capable de l'entendre celle-là. C'est donc vraiment affreux sur le reste du continent. Et pour y embellir la place du vélo, pitié, ne pédalons pas dans les pistes de Montréal.

Montréal, ville modèle du vélo en Amérique du Nord: je ne suis plus capable de l'entendre celle-là. C'est donc vraiment affreux sur le reste du continent. Et pour y embellir la place du vélo, pitié, ne pédalons pas dans les pistes de Montréal.

Lâchez-moi avec le gadget qu'est le Bixi, qui doit probablement sa relative popularité aux tares du «système vélo» de Montréal, notamment les problèmes de stationnement en secteur résidentiel et sur les lieux de travail.

Quant aux décorations qui font mine de réseau cyclable, si deux lignes de peinture peuvent offrir un peu plus d'espace aux cyclistes dans certains contextes tendus, notamment la «rue» St-Urbain, elles sont surtout une fausse sécurité. À la moindre contrariété, les automobilistes y empiètent sans hésitation et elles semblent une aubaine pour les livreurs et taxis en quête de stationnement temporaire.

Je ne sais vraiment pas comment on fait pour considérer que l'essor du vélo à Montréal est bloqué par les horaires du métro, le manque de support à vélo sur les autobus ou le prix du gadget Bixi... Le modèle qui permettrait de voir la part du vélo dans les déplacements atteindre les 20%, il se trouve en Allemagne, et ajoutez-y la Finlande s'il s'agit de calmer ceux qui adorent se lamenter de l'hiver.

Ainsi, pour avoir une ville enfin cyclable, il faut sur les grandes artères des pistes cyclables dignes de ce nom. En dehors de ces voies de circulation de transit automobile, il est inutile, voire nuisible, de séparer ces trafics. Ainsi, on a besoin de quartiers où la limite de vitesse est d'un maximum de 30 km/h, avec des mesures d'aménagement qui font que les rues ressemblent beaucoup plus à des milieux de vie qu'à des pistes de course. D'ailleurs, ces nouvelles rues amèneraient bien d'autres améliorations à la vie urbaine.

Et il faut des stationnements adéquats pour les vélos au travail, aux écoles et aux centres commerciaux, comme dans les secteurs résidentiels.

Montréal est surtout le modèle du cyclo-joujou du dimanche après-midi quand il fait beau. Pas étonnant qu'en réalité la part du vélo dans les déplacements y poirote à 2% et que le Montréal vélo se résume surtout au Plateau Mont-Royal où il ne se fait que 7% ou 8% des déplacements.