De tout temps, on a accusé la génération suivante d'être moins travaillante, intelligente, débrouillarde... C'est d'ailleurs ce qu'un grand philosophe disait. Cet homme était Socrate et il est mort, il y a plus d'un millénaire. Qu'en est-il réellement?

De tout temps, on a accusé la génération suivante d'être moins travaillante, intelligente, débrouillarde... C'est d'ailleurs ce qu'un grand philosophe disait. Cet homme était Socrate et il est mort, il y a plus d'un millénaire. Qu'en est-il réellement?

Premièrement, malgré tout ce que nous entendons et lisons dans les médias, les jeunes de la réforme ne sont pas les victimes d'un système déficient. Elle a ses points forts et ses points faibles, c'est vrai. Cela n'a pas empêché la plupart d'entre nous d'adopter de bonnes méthodes de travail qui nous seront bénéfiques au cégep et dans la vie en général. Les évaluations ont changé, mais la matière apprise et acquise reste cependant la même.

Suzanne Richard, présidente de l'Association des professeurs de français du Québec, dit elle aussi que si le genre de texte a changé, les exigences, elles, sont restées les mêmes, elles sont seulement évaluées sous un autre critère.

De plus, ces fameuses études sur les résultats de la réforme ne se font pas auprès de gens qui vous parleront de leurs perceptions de l'extérieur. Non, elles se font auprès des gens qui la vivent, en l'occurrence nous. De ce fait, nous nous étonnons de voir de tels articles sur la réforme sans témoignage provenant d'étudiants.

Deuxièmement, on parle souvent des jeunes comme étant des êtres sans ambition n'arrivant pas à s'exprimer dans un français approprié. Nous prenons trop souvent ces exemples hors contexte ou lorsque nous parlons entre amis, mais quand vient le temps d'énoncer une idée claire, dans un vocabulaire soigné, nous en sommes tout à fait aptes.

Référons-nous à la fameuse pièce Les Belles Soeurs de Michel Tremblay où le joual est à l'honneur ou encore à Fred Pellerin et ses contes rocambolesques écrits dans un langage plutôt familier. Pourtant, qui peut encore douter de leur génie littéraire? Le fait que nous parlions parfois un français familier ne fait pas en sorte que nous ne sachions plus parler et écrire correctement. N'oublions pas qu'il y a à peine une quarantaine d'années, une bonne partie de la population n'avait pas accès à l'éducation dont nous jouissons aujourd'hui. Évolution ou régression, dites-vous?

Troisièmement, la langue change. À qui la faute? Cessons de chercher un coupable et agissons! Rien ne vaut de reporter le blâme sur la nouvelle génération. Il serait plus utile de resserrer la loi 101, d'augmenter le quota de chansons francophones diffusées à la radio, d'assurer une langue de bonne qualité dans les médias... Outre l'anglicisation, l'évolution du français est la preuve qu'elle est bien vivante.

* Les auteures sont des étudiantes de cinquième secondaire de l'école Louis-Riel de Montréal.