Je travaille comme technologiste médicale au laboratoire de l'hôpital de Saint-Eustache. Je suis dans le réseau public depuis bientôt 26 ans. Je n'ai jamais fait autant d'heures supplémentaires (210 heures en 2009, soit l'équivalent de quatre mois à temps complet), dont certains par obligation. Je le fais en grande partie pour moi-même parce que ça me permet de gagner plus d'argent et que ma situation familiale n'en est pas hypothéquée (mon conjoint travaille de soirs et toutes les fins de semaine et mon fils est un jeune adulte qui n'a plus besoin de la présence de maman continuellement). Je le fais aussi parce que j'ai le souci que le service soit rendu, que ça prend quelqu'un pour le faire. Nous sommes d'ailleurs plusieurs à nous partager toutes les heures supplémentaires à combler pour maintenir les services et devons aussi composer avec l'obligation d'en effectuer.

Je travaille comme technologiste médicale au laboratoire de l'hôpital de Saint-Eustache. Je suis dans le réseau public depuis bientôt 26 ans. Je n'ai jamais fait autant d'heures supplémentaires (210 heures en 2009, soit l'équivalent de quatre mois à temps complet), dont certains par obligation. Je le fais en grande partie pour moi-même parce que ça me permet de gagner plus d'argent et que ma situation familiale n'en est pas hypothéquée (mon conjoint travaille de soirs et toutes les fins de semaine et mon fils est un jeune adulte qui n'a plus besoin de la présence de maman continuellement). Je le fais aussi parce que j'ai le souci que le service soit rendu, que ça prend quelqu'un pour le faire. Nous sommes d'ailleurs plusieurs à nous partager toutes les heures supplémentaires à combler pour maintenir les services et devons aussi composer avec l'obligation d'en effectuer.

Le travail effectué par une technologiste médicale est indispensable puisqu'il fournit les informations sur l'état de santé du patient et permet au médecin d'établir son plan de traitement, et ce, dans différents domaines de spécialités. Nous travaillons régulièrement sous pression, effectuant à la fois des analyses diverses pour l'urgence, l'obstétrique, les soins intensifs, les salles d'opération, les unités de soins ainsi que pour la clientèle externe, gérant un volume important de travail. Par contre, je ne pourrai continuer longtemps à ce rythme-là. J'aspire à de la relève.

On nous demande toujours de faire plus avec moins. Nous avons subi plusieurs réorganisations administratives ces dernières années, celles-ci ayant aggravé la pénurie de main-d'oeuvre déjà existante. Les conditions de travail étant exigeantes, les horaires contraignants (nous assurons le service 24 heures sur 24, sept jours sur sept) et le salaire peu concurrentiel, il nous est difficile de recruter de nouvelles ressources. De plus, nous devons composer avec les départs à la retraite qui se multiplient. Sans parler des démissions. Nous sommes épuisés. Et découragés.

Le gouvernement ne fera qu'aggraver la situation avec ses demandes indécentes, ces reculs au niveau des conditions de travail, qui contribueront à la détérioration des services publics en ne proposant pas de solutions concrètes à la pénurie actuelle. Est-ce que la société est prête à se départir de ses services publics? Est-elle prête à en payer le prix?