M. Un, un Cambodgien de 63 ans, certainement échappé du régime de Pol Pot, meurt dans un hôpital du Québec faute de soins. Quelle ironie! Survivre au plus grand génocide qui a tué deux millions de personnes, rescapé des camps de travaux forcés, privé de nourriture et d'hygiène élémentaire, traverser la moitié de la planète pour chercher l'espoir d'une vie meilleure, et mourir à l'urgence de l'un des pays les plus riches au monde. Les spécialistes se passaient la balle, malgré son état critique. Quelles pensées traversent maintenant l'esprit de ces médecins qui laissent les gens mourir, consciemment, pris dans leur chamaillerie administrative?