La grève des chargés de cours de l'Université de Montréal soulève plusieurs questions. Le but de cette lettre n'est pas d'en faire la recension, ni de mettre en cause l'importance des revendications des grévistes. Si j'ai à prendre parti aujourd'hui, ce sera pour les étudiants, dont je suis, qui ne sont manifestement pas respectés dans le processus, comme nous le démontre les 6 jours de négociations en 24 jours d'arrêt de travail et la menace d'annulation de la session en cours.

Depuis des années, l'Université, et pas seulement celle de Montréal, jongle avec deux définitions nous concernant. Lorsque c'est le temps de payer et de nous attirer dans ses murs, nous sommes des clients. Le temps venu de se conformer aux règles, de rendre nos travaux et d'être pris en compte, nous sommes de simples étudiants. Il faut choisir! Être cliente ne me soustrait pas à mes obligations d'étudiante, mais me donne le droit de réclamer plus et mieux, et celui de faire valoir que mon temps vaut de l'argent.

Comment l'Université et le syndicat des chargés de cours ont-ils pu perdre à ce point de vue les vies chamboulées, les emplois d'été perdus, la session d'été trop tardive pour y assister, les baux se terminant fin avril ou pire, le report de l'obtention d'un diplôme? Comme cliente, j'espère que moi et mes collègues obtiendrons une juste réparation pour tous les efforts déployés jusqu'à cet arrêt des cours. J'aimerais aussi qu'on m'explique pourquoi les pouvoir publics n'interviennent pas. Quel gaspillage!