Outrés, mesdames et messieurs, ils sont outrés!

La police débarque chaque jour à Laval pour son enquête sur la corruption... Mais les gens du conseil municipal de l'endroit sont choqués de voir débarquer un vérificateur.

«Le gouvernement n'a visiblement plus confiance dans le conseil de ville qui a été élu par les citoyens», a déploré Basile Angelopoulos, président du comité exécutif.

Euh... Pas seulement le gouvernement! Quel individu sain d'esprit peut avoir confiance en ce conseil à parti unique qui n'a jamais rien vu?

Ceux qui leur donnaient généreusement le bénéfice du doute après la démission de Gilles «Enveloppe» Vaillancourt ont perdu leurs illusions, j'espère.

Si ce conseil est honnête, il devrait accueillir avec joie l'arrivée d'un vérificateur nommé par Québec. Il devrait organiser une fanfare pour inaugurer un temps nouveau! Le défilé de la transparence et de l'intégrité, juste après celui du père Noël!

Mais au lieu de se réjouir ou de se résigner, le numéro 2 de la Ville a décidé de bouder.

Il se demande ce qui justifie «cette mesure exceptionnelle» et exige des explications!

Euh... Soixante-dix policiers à l'hôtel de ville pour une grande enquête sur la corruption, est-ce que ça commence à ressembler à une justification? Perquisitions chez le maire? Condo dans une tour «dézonée» miraculeusement? Actes notariés par un prestidigitateur du droit? Police chez Dessau, chez d'autres firmes de génie, chez des constructeurs? Enveloppe à gauche, à droite...

Et ce type se demande ce qui justifie cette mesure exceptionnelle? Le ministre Sylvain Gaudreault a parfaitement raison.

M. Angelopoulos annonce que le conseil refuse d'élire un maire de remplacement tant qu'il n'aura pas reçu d'explications du ministre.

Ah oui? Parfait. N'en élisez pas.

S'ils sont trop insignifiants pour comprendre pourquoi il faut surveiller de près cette ville qui pue la corruption, ils n'ont pas la compétence requise pour choisir un maire, même pour un an.

Cette réaction à elle seule justifie la mise sous tutelle immédiate de la troisième ville au Québec.

Qu'ont-ils à cacher?

Ou bien ils ont été les complices silencieux d'un système, ou bien ils sont tous d'une telle naïveté qu'ils devraient réclamer eux-mêmes la venue d'un vérificateur.

Si vraiment la Ville de Laval est aussi corrompue qu'on le dit depuis aussi longtemps, et si cette enquête policière est justifiée, il faudra en conclure que ce conseil municipal a été d'une incompétence absolument catastrophique.

Leur dernière chance, les membres du conseil viennent de la rater en refusant un vérificateur. Cette bouderie suspecte les disqualifie tous - sauf celle qui a abandonné le parti du maire. Ces gens-là ne comprennent vraiment pas ce qui se passe en ce moment.

Ce n'est pas à eux de demander des explications, c'est au gouvernement de leur en réclamer!

Ce qui est inacceptable, ce n'est pas qu'on envoie un vérificateur, c'est qu'on n'en ait pas envoyé plus tôt. C'est à lui, M. Angelopoulos, d'expliquer comment ça se passe à Laval. C'est à lui de rassurer les citoyens qui ont «élu démocratiquement» ce conseil.

C'est exactement le contraire qu'il a fait.

Devant autant de nullité, il n'y a pas vraiment d'autre solution que la tutelle.