Il y a quatre ans, Stephen Harper fondait énormément d'espoir sur le Québec, qui occupait d'ailleurs une place prépondérante dans le plan de campagne des conservateurs.

Le fameux discours de Québec, le19 décembre 2005, a marqué les annales politiques.

M. Harper promettait de corriger le déséquilibre fiscal, d'accorder une place au Québec à l'UNESCO, d'encadrer le pourvoir de dépenser du fédéral par une charte du fédéralisme. Il ouvrait même la porte à l'intégration du Québec dans la Constitution, le jour où les conditions le permettraient.

 

Que reste-t-il du discours de Québec?

Promesses tenues pour le déséquilibre fiscal et l'UNESCO (avec nuances, toutefois). La charte du fédéralisme, par contre, reste à ce jour un très vague engagement, tout comme la réconciliation constitutionnelle. Et il y a bien peu de chance de voir ces dossiers remonter sur la pile des priorités.

Depuis 2006, la relation Québec-Harper s'est passablement dégradée. Sur le terrain, les conservateurs s'étaient collés à l'ADQ, ce qui avait évidemment irrité les libéraux et leur chef Jean Charest.

Ce froid diplomatique a culminé en guerre politique lors de la campagne fédérale de 2008 à cause des compressions du gouvernement Harper dans le domaine culturel.

Les conservateurs ont aggravé leur cas en attaquant la légitimité du Bloc québécois dans une publicité électorale très mal reçue au Québec et en tapant sur le clou des jeunes contrevenants.

Au même moment, l'ADQ s'écroulait, privant les bleus d'une base déjà fragile.

Qu'à cela ne tienne. Pour les conservateurs, l'épicentre politique n'est plus le Québec, de toute façon. Les sondages des six derniers mois de 2009 l'ont clairement démontré: Stephen Harper peut arracher une majorité sans le Québec. La clé, c'est l'Ontario, ce qui ne déplaît pas aux conservateurs, qui trouvent les Québécois bien ingrats.

La grande séduction est bien finie, les conservateurs concentreront leurs efforts en Ontario.

Ce qui n'empêche pas des victoires inespérées pour M. Harper, comme la partielle dans Rivière-du-Loup en novembre.

Sont durs à suivre, ces Québécois...