J'ai une formule (presque) magique pour vous faire économiser 8500 $ dans le temps de le dire. Il s'agit de prononcer deux petits mots très simples : « Non merci. »

Mais je vous avertis. Vous aurez peut-être à répéter cette formule à quelques reprises pour venir à bout de l'insistance des banques qui veulent vous vendre, coûte que coûte, une assurance vie et invalidité en même temps que votre hypothèque.

Une étude récente d'Option consommateurs a démontré que les institutions financières mettaient une pression terrible sur leurs clients, les incitant même parfois à faire une fausse déclaration pour obtenir l'assurance. Quelle horreur !

Bien souvent, les clients cèdent sans savoir que cette assurance est aussi inutile que coûteuse.

La semaine dernière, un client de Desjardins me racontait justement qu'il avait découvert que son assurance lui coûtait une petite fortune en regardant attentivement son compte sur internet. Il s'est aperçu que le taux de crédit de son hypothèque, incluant le coût de l'assurance vie et invalidité, était plus élevé que le taux d'intérêt de base.

« C'est là que j'ai allumé ! Ça fait 15 ans que je paie pour rien », déplore le propriétaire, qui bénéficie déjà d'un programme d'assurance suffisant avec son employeur. À quoi bon être assuré en double ?

À sa demande, Desjardins a annulé l'assurance. En gardant les mêmes paiements de 425 $ toutes les deux semaines, le propriétaire remboursera son hypothèque environ huit mois plus tôt, ce qui lui fera économiser 8500 $ d'ici l'échéance de son prêt dans une douzaine d'années.

L'ampleur du montant l'a renversé. Contrairement aux banques qui doivent présenter le coût de l'assurance séparément, Desjardins peut l'intégrer dans le taux, ce qui masque le prix réel en dollars.

Mais de manière générale, il est préférable de prendre une assurance individuelle plutôt que celle qui est offerte par votre caisse ou votre banque, conseille Denis Doucet, porte-parole de Multi-Prêts.

Cela vous laissera toute la latitude pour magasiner un meilleur taux d'intérêt dans une autre institution financière au moment du renouvellement, alors que vous serez forcé de rester au même endroit pour continuer de bénéficier de la couverture d'assurance si votre état de santé fait en sorte que vous n'êtes plus assurable ailleurs.

***

Dans la même veine, il est possible d'économiser beaucoup d'autres dollars en refusant l'assurance solde vendue avec les cartes de crédit, un produit très coûteux qui offre une couverture limitée et comporte de nombreuses restrictions.

Mais ici encore, les institutions financières sont très pressantes, comme l'a constaté un client de la Banque Nationale il y a quelques jours. Au téléphone, on lui a offert une assurance, alors qu'il procédait à l'activation de sa carte récemment renouvelée.

Ce type d'assurance rembourse le solde de votre carte de crédit en cas de décès ou de maladies graves très spécifiques (AVC, cancer mettant la vie en danger, crise cardiaque).

En cas d'invalidité, l'assurance n'éponge pas le solde au complet. En fait, elle ne rembourse guère plus que le paiement minimal (5 à 10 % du solde par mois, selon le programme). Et pendant ce temps, les intérêts s'appliquent toujours sur votre solde qui continuera donc d'enfler.

Comme le client dont je vous parle rembourse toujours le solde de sa carte de crédit au complet chaque mois, il a poliment décliné l'offre. Mais la préposée est revenue à la charge en lui disant que le coût était minime, soit 1,20 $ par tranche de 100 $ de solde.

Minime ? Vraiment pas ! L'homme qui a un solde mensuel d'environ 2000 $ a calculé qu'il lui en coûterait jusqu'à 24 $ par mois, soit 288 $ par année.

« Elle insistait et insistait encore en me disant que c'était un beau programme. Ça m'a mis en fusil ! », s'exclame le client.

***

La vente d'assurance vie est une véritable plaie. On vous en propose à toutes les sauces : pour vos prêts, vos marges de crédit, votre prêt-auto, alouette ! La campagne de peur n'est jamais bien loin. Dans l'industrie automobile, certains vendeurs peu scrupuleux forcent carrément les conducteurs à contracter une assurance vie qui leur coûte les yeux de la tête.

Sachez que cette assurance n'est pas obligatoire, en général. Mais lorsque c'est le cas, vous n'êtes jamais obligé de prendre l'assurance qu'on vous offre, rappelle l'Autorité des marchés financiers. Vous pouvez acheter une assurance vie ailleurs ou simplement prouver que vous êtes déjà couvert.

D'ailleurs, au lieu d'acheter des polices vie et invalidité à gauche et à droite, il est nettement préférable d'avoir une seule assurance qui couvre adéquatement vos besoins réels... à bien meilleur prix.

Il ne vous passerait pas par la tête d'assurer chaque pièce de votre maison à la carte. Même chose pour l'assurance vie et invalidité.

Commencez donc par vérifier si vous bénéficiez déjà d'une assurance collective au travail. Si tel est le cas, la protection est probablement suffisante. Autrement, il est possible de l'augmenter en haussant votre prime.

Si vous n'avez pas d'assurance au travail, vérifiez si vous pouvez en obtenir une auprès de votre association professionnelle, une option qui est souvent avantageuse pour les travailleurs autonomes.

Sinon, optez pour une assurance individuelle auprès d'un assureur privé. Pour bien moins cher, vous aurez une protection sur mesure. Et comme vous aurez passé un test médical complet au départ, vous aurez moins de mauvaises surprises au moment de la réclamation.