Sortez vos calculatrices et vos relevés de comptes, octobre est le mois de planification financière de la retraite. Que je n'entende personne rouspéter !

C'est beaucoup moins pire que chez moi, où les ados ont décrété à brûle-pourpoint qu'octobre serait le mois sans sucre raffiné. Tout un défi pour une bibitte à sucre comme moi ! Nous débattons encore à savoir si le sirop d'érable et le vin font partie des aliments bannis. Mais je peux déjà vous dire que ce n'est pas de la tarte !

Croyez-moi, il vous sera beaucoup plus facile de prendre rendez-vous avez un planificateur financier pour faire un plan de retraite une bonne fois pour toutes. Malheureusement, à peine le tiers des Québécois (35 %) ont déjà fait cette démarche cruciale, comme le démontrait un sondage dévoilé la semaine dernière par Question Retraite.

À en juger par les courriels que je reçois des lecteurs, vous êtes nombreux à ne pas savoir comment dénicher un planificateur. « Où en trouver un bon ? C'est la difficulté. Il est déjà difficile de trouver un bon coiffeur. Imaginez quand on ne connaît rien en finances ! », me lance Emmanuelle.

D'autres se demandent combien l'exercice va leur coûter. C'est le cas de Marc, dont un ami vient de payer 2000 $. « Est-ce un tarif normal qui correspond aux normes en vigueur dans cette industrie ? », s'enquiert-il.

Commençons par le commencement.

Quand devriez-vous consulter un planificateur ? Ne vous en faites pas, il n'est pas essentiel de faire une planification approfondie tous les ans, indique la planificatrice Nathalie Bachand, qui est présidente de Question Retraite.

Vous pourriez faire l'exercice tous les cinq ans, par exemple, ou encore lorsque vous arrivez à des moments charnières de notre vie financière, comme l'entrée sur le marché du travail, un changement d'emploi, un mariage, un divorce, l'achat d'une maison ou le départ à la retraite.

Dans l'intervalle, votre conseiller pourra faire des ajustements mineurs et répondre aux petites questions financières qui vous turlupinent. Un peu comme un médecin généraliste, il pourra aussi vous orienter vers un spécialiste s'il détecte un enjeu plus pointu, compare Mme Bachand.

Mais qui consulter ? Comment trouver la perle rare ?

Les références de la part de vos proches ou de votre ordre professionnel sont un bon point de départ.

Sinon, demandez à votre institution financière comment elle peut vous aider, quitte à regrouper toutes vos affaires (placements, hypothèque, carte de crédit, etc.) au même endroit pour convaincre la banque de vous accorder un service plus poussé.

Les succursales bancaires et les caisses ont des planificateurs financiers salariés sous leur toit. Ne vous gênez pas pour faire appel à leurs lumières : ils sont là pour ça ! Et vous payez indirectement leurs services à travers les commissions imbriquées dans les produits maison qu'on vous vend.

Si vous avez un plus gros portefeuille, un courtier en placement peut aussi vous prêter main-forte. Ceux-ci ont accès à un large éventail de produits : actions, obligations, fonds négociés en Bourse, etc. Certains travaillent à commission, d'autres prélèvent des honoraires.

Pour un compte de moins de 1 million de dollars, les honoraires oscilleront généralement entre 1 et 1,75 % de l'actif. Pensez-y, des honoraires de 1,5 % sur un portefeuille d'un demi-million de dollars représentent une facture de 7500 $, année après année, dont une bonne partie revient à la firme, toutefois.

N'empêche que pour ce prix, votre courtier devrait vous offrir une planification financière approfondie. Certains ont un planificateur dans leur équipe, d'autres paieront la note pour qu'un expert interne ou externe analyse votre dossier.

Vous pouvez aussi obtenir des conseils d'un représentant en épargne collective qui vend strictement des fonds communs de placement. Sachez que celui-ci reçoit une commission de maintien qui varie entre 0,5 et 1,5 % de la valeur de votre portefeuille. Par exemple, si vous détenez 100 000 $, votre représentant touche environ 1000 $ chaque année. Il doit vous offrir des conseils en échange.

Mais pour avoir un avis neutre, certains investisseurs voudront consulter un planificateur indépendant qui n'a aucun produit à vendre. Évidemment, ils devront alors payer de leur poche. Pour le commun des mortels, il pourrait en coûter entre 1000 et 2000 $ pour une planification complète qui inclut une projection de retraite, une analyse des besoins d'assurances, un survol de la stratégie d'investissement, etc.

Mais la facture pourrait s'élever à 5000 $ si votre dossier est plus complexe (ex. : entrepreneur avec une société de gestion).

Peu importe l'avenue que vous choisirez, consultez un « vrai » planificateur financier de l'Institut québécois de planification financière (IQPF). Même si la planification financière n'est pas un acte réservé au Québec, cela vous donnera un sceau de qualité.

Dix questions à poser à votre futur planificateur

Êtes-vous enregistré à l'AMF ? Vous ne voulez pas tomber sur le prochain Earl Jones...

Quelle est votre formation ? Votre plan de carrière ? Vous ne voulez pas qu'il vous abandonne trop vite...

Quelles sont vos spécialités ? La retraite, la fiscalité, le placement, etc. Il faut que ça colle à vos besoins...

Quels produits avez-vous le droit de vendre ? Produits maison, fonds communs, actions...

Quel est le profil moyen de vos clients ? La valeur de leur portefeuille ?

À quoi puis-je m'attendre comme services de votre part ?

Comment ferez-vous le suivi de mon dossier ? À quelle fréquence aurai-je de vos nouvelles ?

Faites-vous le suivi vous-même ? Est-ce plutôt vos collègues qui s'en occupent ?

Comment êtes-vous rémunéré ?

Enfin, pourquoi ne pas lui poser une question plus technique, dont vous connaissez la réponse, pour tester sa capacité à vous expliquer des concepts financiers en langage simple et clair ?