Après la messe de minuit, voici venue la grande messe annuelle du magasinage : le Boxing Day !

Les Québécois sont de fidèles pratiquants : un Québécois sur trois a l'intention de courir les soldes de l'Après-Noël. Ces consommateurs prévoient dépenser 256 $ en moyenne, surtout en produits électroniques et en vêtements, si je me fie au Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Vous avez envie d'un bain de foule ? Suivez mes 10 commandements...

1. LES POLITIQUES DE REMBOURSEMENT TU SCRUTERAS

Aucune loi n'oblige un commerçant à rembourser un achat. Il faut donc s'en remettre à la politique de remboursement des détaillants, qui diffère énormément d'un à l'autre. Certains acceptent les retours seulement 7 jours, d'autres, comme Canadian Tire, vont jusqu'à 90 jours.

Souvent, la période est plus courte pour les articles en solde. Et certains produits ne sont carrément pas remboursables, comme les sous-vêtements, les logiciels, les jeux vidéo, les CD et DVD non défectueux qui ont été déballés.

À noter : si vous avez une facture cadeau, plusieurs détaillants procéderont uniquement à un échange. Idem pour les cartes cadeaux : ce n'est pas remboursable.

2. LA DATE LIMITE TU SURVEILLERAS

Durant la période des Fêtes, beaucoup de détaillants élargissent leur politique pour permettre aux clients de retourner les produits achetés depuis le début de novembre. Certains ne donnent que quelques jours après Noël, tandis que d'autres vont jusqu'à la fin de janvier. Quelques commerçants ont même deux dates différentes, l'une plus rapprochée pour les remboursements, l'autre plus éloignée pour les échanges. Ne passez pas tout droit !

3. DU 26 ET 27 DÉCEMBRE TU TE MÉFIERAS

Le cadeau ne vous plaît pas ? Le vêtement offert est trop petit ? Vous voulez le retourner au plus vite ? D'accord. Mais avant de vous lancer dans la cohue, vérifiez si le commerçant accepte les remboursements ou les échanges le 26 et le 27 décembre. Plusieurs ont des restrictions. Par exemple, Best Buy n'accepte pas les retours et échanges en magasin le 26 décembre ou en ligne du 24 au 27 décembre.

4. TOUS LES MORCEAUX TU RAPPORTERAS

Pour éviter les ennuis, rapportez tous vos morceaux : le produit non utilisé avec son étiquette, la facture, le mode de paiement initial, les manuels d'instruction, la garantie, les accessoires, l'emballage original et même le cadeau ou la prime, si le produit en comprenait un.

C'est plutôt rare, mais certains marchands exigent des frais de remballage. Chez La Baie, par exemple, les retours ou échanges de gros articles peuvent donner lieu à des frais de remise en stock ou à des frais de livraison additionnels.

5. LES FRAIS DE RETOUR TU CONTOURNERAS

Si vous avez commandé en ligne, les détaillants dignes de ce nom vous paieront les frais de retour si le produit est défectueux... quoique certains rejettent le problème au manufacturier.

Si vous avez simplement changé d'idée, c'est une autre histoire. Quelques détaillants assument les frais de retour, comme Simons. Mais les autres, non. Sports Experts, par exemple, exige des frais de retour de 8 $, plus 10 $ pour les articles surdimensionnés. En plus des frais de port, Archambault.ca impose même des frais d'administration de 10 % du prix de vente sur les retours, ou 20 % si le client avait bénéficié d'une livraison gratuite.

Mais il est facile de contourner ces frais en retournant l'article directement en magasin.

6. UNE RÉDUCTION DE PRIX TU DEMANDERAS

C'est une petite astuce qui ne plaît pas à tous les commerçants. Mais qui vous empêche de demander une réduction de prix sur des objets que vous avez achetés avant Noël qui se retrouvent aujourd'hui en solde ? Il suffit de retourner le produit, si la politique de retour du détaillant vous le permet, pour le racheter tout de suite après au prix soldé. Le tour est joué !

7. DES RABAIS FANTÔMES TU TE PROTÉGERAS

Lors des soldes de l'Après-Noël, certains commerçants ont la vilaine habitude d'annoncer des rabais fracassants pour attirer la clientèle. Mais leurs tablettes sont vides quand les consommateurs se présentent. Heureusement, les consommateurs sont protégés contre cette tactique publicitaire déloyale.

En effet, les commerçants qui annoncent un produit en solde doivent en avoir en quantité suffisante pour répondre à la demande. Et quand les quantités sont limitées, la publicité doit préciser la quantité exacte en stock. Une mention générale comme « quantité limitée » ou « jusqu'à épuisement des stocks » ne suffit pas, précise l'Office de la protection du consommateur (OPC).

Si aucune quantité n'est précisée et qu'il ne reste plus de produit sur les rayons, les consommateurs peuvent réclamer un produit équivalent au prix soldé. Certains commerçants remettent un coupon d'achat différé qui permet d'acheter l'article plus tard au prix en solde, indique aussi l'OPC.

8. VRAIES AUBAINES ET FAUX RABAIS TU DISCERNERAS

Pas de doute, il y a de vraies aubaines à faire après les Fêtes, notamment au rayon des décorations de Noël ou des vêtements. Mais ne vous laissez pas berner par les faux rabais. Trop souvent, les détaillants gonflent leurs prix de vente « habituels » pour annoncer de faux rabais. Des enquêtes d'Option consommateurs ont déjà prouvé qu'il s'agit d'un problème endémique, en particulier dans l'industrie du meuble et de l'électronique.

Magasinez, comparez, surveillez les prix durant plusieurs semaines pour en avoir le coeur net.

9. DES ACHATS IMPULSIFS TU TE GARDERAS

Les consommateurs ont le coeur sensible. Un Québécois sur quatre avoue qu'il pourrait se laisser influencer par la teneur des soldes en magasin et en ligne, selon le CQCD. Pour éviter les achats impulsifs et les dépenses inutiles, fixez-vous des limites, faites-vous une liste, magasinez à l'avance sur l'internet, suggère Annik Bélanger-Krams, avocate chez Option consommateurs.

10. LES SIRÈNES DU CRÉDIT TU DÉJOUERAS

Un solde à crédit, ça ne vaut pas la peine, ajoute Mme Bélanger-Krams. Si vous laissez vos achats traîner sur votre carte de crédit, il vous en coûtera de 20 à 30 % par an. De quoi effacer vos rabais. Même les programmes de financement de type « 0 % d'intérêt pendant 15 mois » ou « ne payez rien avant 24 mois » sont dangereux. Ils incitent les clients à dépenser au-delà de leurs moyens. Et si vous avez le malheur de passer tout droit, des intérêts élevés peuvent s'appliquer... rétroactivement au jour de l'achat.

PHOTO OLIVER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Avant de se lancer dans la course aux soldes d’Après-Noël, mieux vaut connaître certaines règles qui régissent le commerce de détail.