À quelques jours de la rentrée scolaire, les étudiants se font du sang de punaise. Ce n'est pas la crainte d'échouer à leur trimestre qui les tenaille, mais plutôt la peur que leurs finances tombent sous zéro.

En effet, près de la moitié (48%) des étudiants canadiens de niveau postsecondaire craignent d'être incapables de payer leurs droits de scolarité et leurs frais de subsistance pour la prochaine année et de rembourser leurs dettes après l'obtention de leur diplôme, a révélé hier un sondage de la Banque CIBC.

Il faut dire que les études ne sont pas données. Un étudiant québécois inscrit à l'université à temps plein peut s'attendre à verser près de 5000$ par année en droits de scolarité, frais afférents, livres et matériel scolaire de toute sorte. S'il ne vit pas chez ses parents, la facture s'élèvera à 20 000$ par année au bas mot, si je me fie au guide Ulysse Vivre et étudier @ Montréal.

À ce compte, il n'est pas étonnant que la vaste majorité des étudiants prévoient être dans le rouge lors de la collation des grades. Heureusement, il existe différentes façons de contenir vos dettes. J'y vais! Vous prenez des notes?

1-CHOISISSEZ LE BON QUARTIER

Le logement est le plus important poste de dépense d'un étudiant. Alors, choisissez votre appartement avec soin. Au lieu de payer le gros prix pour un logement au centre-ville (environ 1000$ par mois, selon la SCHL) ou sur le Plateau (780$), favorisez un quartier moins cher, comme Verdun ou le Sud-Ouest (640$). Songez à la colocation. Au lieu d'habiter seul dans un trois et demi (660$), pourquoi ne pas louer un six et demi (930$) que vous partagerez à trois? Vous réduirez votre facture de moitié.

2-DOMPTEZ VOS DÉPENSES

Cuisinez à frais modiques et apportez votre lunch. Dénichez un petit fournisseur internet à bas prix. Fréquentez les commerces qui offrent des rabais aux étudiants. Le guide Vivre et étudier @ Montréal contient une foule de petites astuces pour vous aider à resserrer votre budget.

3-BOURSES D'ÉTUDES

Vous êtes un athlète? Un étudiant doué, handicapé ou fauché? Une kyrielle de bourses peuvent vous permettre de financer vos études. Qui les accorde? Les universités, les employeurs, le gouvernement. Soyez à l'affût.

4-À L'OUVRAGE!

Si vos études n'en souffrent pas trop, mettez-vous au boulot. Travailler 15 heures par semaine durant l'année scolaire vous permettrait d'aller chercher au moins 6000$. Un boulot à temps plein durant l'été vous apporterait une autre tranche de 4000$. Et n'oubliez pas: les étudiants qui déménagent pour occuper un emploi d'été ont droit à une déduction fiscale pour les frais de déménagement.

5-EN PARLANT D'IMPÔT...

Assurez-vous de préparer votre déclaration de revenus comme il le faut. Crédit de TPS, crédit à la solidarité, crédit pour les droits de scolarité, pour les droits de transports en commun, alouette ! Il y a des économies d'impôt de plus de 1000$ qui vous pendent au bout du nez. Malheureusement, beaucoup d'étudiants passent tout droit. À l'époque où les feuillets fiscaux arrivaient par la poste, il suffisait de les ranger dans une filière en attendant la saison des impôts. Aujourd'hui, il faut récupérer soi-même les précieux documents sur le portail de l'école. Faites-le sans faute!

6-LA BANQUE DE PAPA ET MAMAN

Les étudiants s'attendent à ce que leurs parents paient moins du quart (22%) de leurs études, selon le sondage de la CIBC. Il s'agit d'une forte baisse par rapport aux 33% de l'an dernier. Pour les convaincre de vous aider, vous pourriez offrir de leur transférer vos crédits d'impôt le printemps prochain. Une bonne idée, car ces crédits n'ont aucune valeur tant que vous n'avez pas d'impôts à payer, ce qui est le cas de beaucoup d'étudiants, qui doivent attendre la fin de leurs études pour utiliser ces bonbons fiscaux.

7-BONNES DETTES, «BAD» DETTES

Si vous devez absolument emprunter, optez pour les meilleurs outils. Il est préférable de s'en tenir aux prêts étudiants du gouvernement du Québec. D'abord, il n'y a pas d'intérêts à payer tant que vous êtes aux études. Et ensuite, les taux d'intérêt sont beaucoup plus faibles, environ 4% en considérant les crédits d'impôt qui réduisent les frais d'intérêt.

Pour rembourser un prêt étudiant de 10 000$ sur 10 ans, vous payerez environ 2150$ d'intérêts, expose le guide Vivre et étudier @ Montréal. C'est nettement moins qu'une marge de crédit à 10% qui vous coûtera près de 6000$ d'intérêts ou qu'une carte de crédit à 20% qui vous coûtera plus de 13 000$!

8-PLASTIQUE, PRATIQUE

La carte de crédit reste très utile pour régler vos achats, pourvu que vous remboursiez votre solde au complet tous les mois. Plusieurs cartes sans frais annuels vous offrent une assurance en cas de pépin avec votre téléphone intelligent, une assurance location de voiture ou encore une assurance qui double la garantie du manufacturier sur les produits achetés avec votre carte. Des atouts qui vous permettent d'économiser, dans la mesure où vous êtes au courant!

9-COMPTES ÉTUDIANTS

Les institutions financières offrent aux étudiants des comptes bancaires sans frais mensuels qui permettent de faire un certain nombre de transactions. Autres astuces pour minimiser les retraits coûteux: fréquentez seulement les guichets de votre banque ou faites des retraits en argent auprès d'un marchand lorsque vous payez un achat.

10-LE REER À LA RESCOUSSE

Les adultes qui retournent sur les bancs d'école peuvent puiser dans leur REER pour financer leurs études ou celles de leur conjoint. En effet, le Régime d'accession à l'éducation permanente (REEP) permet de retirer jusqu'à 20 000$ de son REER, à raison de 10 000 $ par année maximum. Il n'y a ni intérêts ni impôts à payer. Mais attention: à la fin des études, il faut remettre l'argent dans votre REER sur une période de 10 ans, sinon la facture fiscale vous rattrapera.