À l'approche des vacances, les globe-trotteurs sont toujours nombreux à se demander quel mode de paiement leur en donnera le plus pour leur argent à l'étranger.

Je répondrais que la carte de crédit est certainement le moyen le plus simple, le moins coûteux et le plus sécuritaire de payer ses comptes à l'étranger. Pourvu que vous ayez la bonne carte !

Il faut savoir que la quasi-totalité des émetteurs de cartes de crédit exige des frais de conversion de change de 2,5 %, en plus des frais de Visa ou MasterCard.

Ces frais sont imbriqués dans le taux de change, si bien que vous ne les verrez jamais. Sauf si vous prenez le temps de lire la convention de votre carte de crédit.

Heureusement, il existe une manière très simple de les contourner en choisissant une carte qui ne prélève pas de frais de conversion de change.

Par exemple, la carte MasterCard Services financiers Sears n'a aucuns frais annuels. Elle vous permet d'accumuler des primes récompenses chez Sears. La Carte MasterCard Voyage Sears prélève des frais annuels de 39 $, mais elle permet d'accumuler davantage de primes récompenses.

Dans les deux cas, le taux d'intérêt est de 20 %, contrairement aux cartes de grands magasins qui exigent 30 % (y compris la carte Sears tout court).

De son côté, la carte Amazon.ca Récompenses Visa ne comporte pas de frais annuels et elle permet d'obtenir des remises en argent de 1 % ou plus.

Autre possibilité : la carte Visa Premier Marriott Rewards (frais annuels de 120 $), qui donne droit à des nuitées gratuites.

Toutes ces cartes vous permettent d'éviter les frais de conversion sur les achats en devises étrangères, ce qui peut vous faire économiser pas mal de sous, mine de rien. Par exemple, si vous achetez pour 10 000 euros, vos achats coûteraient 13 690 $, soit 340 $ de moins qu'avec une carte de crédit conventionnelle qui vous aurait grugé 2,5 % dans la conversion.

Les gens qui voyagent souvent aux États-Unis peuvent aussi s'équiper d'une carte de crédit en dollars américains. Les moins coûteuses (BMO, CIBC, Scotia) ont des frais annuels de 35 $.

Il sera possible de payer le solde de la carte à partir d'un compte bancaire en dollars américains, où vous aurez transféré l'argent lorsque le taux de change sera le plus avantageux.

OÙ PRENDRE SON ARGENT DE POCHE ?

Même si le plastique est plus pratique, il est toujours utile d'avoir un peu d'argent de poche quand on atterrit en terre étrangère.

Quelle est la meilleure option pour se procurer des devises étrangères ? « Est-ce préférable d'acheter les devises de la banque avant notre départ ou de les prendre directement d'un guichet en Italie ? », se demandait récemment un lecteur.

Il vaut mieux magasiner ici, avant votre départ. Les comparaisons seront plus faciles à faire. Et vous ne risquez pas de tomber dans un piège à touristes, comme les bureaux de change des aéroports.

Les frais de conversion de devises ne sont jamais clairement divulgués. Ils se cachent dans l'écart entre le taux vendeur et le taux acheteur. Mais on peut les faire ressortir en faisant un petit exercice assez simple.

Disons que vous partez pour l'Europe. Avant, votre départ vous souhaitez convertir 1000 $. À la banque, on vous remettra 711 euros. Si vous rameniez immédiatement ce montant en dollars canadiens, la banque ne vous donnerait plus que 943 $. Autrement dit, 57 $ seraient disparus dans la double conversion, l'équivalent de frais de change de 2,85 % par opération.

C'est sans compter les frais de 5 $ que plusieurs banques exigent à chaque transaction.

Les frais de change varient considérablement selon l'institution financière et la devise.

Pour l'euro, ils peuvent atteindre 4,4 % dans certaines banques, selon des comparaisons que j'ai faites la semaine dernière. À l'opposé, les frais peuvent être d'à peine 1 % dans certains bureaux de change comme Calforex ou Globex 2000.

Mais si vous avez besoin d'une devise plus « exotique », les frais seront plus épicés, même dans un bureau de change. Par exemple, les frais s'élèveront à 2,5 % pour des pesos mexicains, à 4,4 % pour des couronnes norvégiennes et à 5,5 % pour des bahts thaïlandais.

À ÉVITER

Malgré tout, l'achat de devises avant le départ reste plus avantageux que le retrait d'argent à l'étranger.

Les avances de fonds sur votre carte de crédit peuvent être très coûteuses. Premièrement, il faut payer des frais qui oscillent entre 2,50 $ à 10 $ pour chaque avance. Deuxièmement, des frais de conversion habituels s'appliquent. Et troisièmement, les intérêts courent dès le jour du retrait, à un taux souvent plus élevé (de 22 à 25 %) que le taux habituel (20 %).

Pour éviter ces intérêts, rien ne vous empêche de faire un dépôt excédentaire avant votre départ dans le compte de votre carte de crédit. Autre solution : payez le solde complet de votre carte de crédit le jour même de l'avance en procédant à un virement électronique si vous avez accès à l'internet à l'étranger.

Méfiez-vous aussi des retraits au guichet automatique à l'étranger. Les frais de conversion de devise sont semblables à ceux des cartes de crédit. Mais il faut ajouter une série de frais fixes qui rendent les petits retraits particulièrement coûteux.

En plus des frais imposés par votre institution financière pour le retrait (selon votre forfait), il faut ajouter les frais d'utilisation du réseau Interac ou Cirrus (de 3 à 5 $) et les frais du propriétaire du guichet (souvent 5 $). On arrive à 10 $. Ça fait cher si vous retirez juste 100 $ !

Un dernier conseil, en terminant. Si le terminal de paiement à l'étranger vous offre de convertir immédiatement votre transaction en dollars canadiens, dites non merci. Cette «conversion dynamique des changes» vous coûtera plus cher que les frais imposés par votre carte de crédit.