Si vous êtes amateur de bon boudin, vous avez peut-être remarqué récemment qu'il en manque dans le comptoir de votre petite boucherie. Certains charcutiers de la province s'arrachent les cheveux depuis que le Québec manque de sang de porc destiné à la fabrication de boudin. «Nous avons cherché partout et le seul que nous puissions avoir présentement serait du sang de porc des États-Unis, qui arriverait congelé», explique Marie-Lène Leduc, propriétaire de l'Espace gourmand Le Comptoir de Boucherville. La boutique d'alimentation haut de gamme a préféré cesser de faire du boudin plutôt que d'utiliser un produit de rechange qui en altérerait le goût ou la texture.

L'histoire a commencé avec la fermeture, il y a quelques mois, de l'un des rares abattoirs québécois qui récupéraient le sang de porc. Cela a créé une énorme pression sur le marché. La Boucherie Viau, de Hemmingford, fait toujours la récupération et ne manque pas de clients par les temps qui courent. Plusieurs bouchers cherchent, en vain, une solution de rechange valable. «Les gros abattoirs ne récupèrent pas le sang parce que c'est compliqué et que ça ne serait pas rentable», explique André Bolduc, copropriétaire de la Boucherie Viau, qui abat 20 porcs à l'heure. Par exemple, chez Olymel, à Vallée-Jonction, on abat 37 500 porcs par semaine. Mais pour faire son boudin, Olymel achète du sang de boeuf. La majeure partie du boudin vendu au Québec est d'ailleurs fait de sang de boeuf. Pourquoi les bouchers n'en utilisent-ils pas eux aussi? Trop sec, nous dit-on à la boutique Anjou-Québec de l'avenue Laurier, qui a aussi cessé de faire du boudin.

 

Le bon boudin artisanal est-il menacé de disparition?

Érable

Peta lance un appel au boycottage du sirop

Le geste peut sembler paradoxal. Peta, le grand groupe de pression qui fait la promotion du végétarisme sur la planète, appelle au boycottage du sirop d'érable. La souffrance des arbres n'est pas en cause: le boycottage du sirop veut en fait servir de moyen de pression auprès du gouvernement canadien afin qu'il interdise la chasse au phoque.

Le lien n'est pas tout à fait clair. «Il y a toujours la feuille d'érable sur le sirop et les gens associent le produit au Canada», explique la porte-parole de Peta dans ce dossier, Nicole Matthews, jointe à son bureau de Washington.

Peta a joint ses sympathisants par courriel, cette semaine, afin qu'ils signent des lettres à envoyer au premier ministre Harper et au ministre Stockwell Day. «Aidez-nous à sauver les phoques en boycottant le sirop d'érable dès maintenant et en demandant à vos amis de faire de même», écrit la vice-présidente du groupe, Tracy Reiman. Les acériculteurs québécois ont indiqué qu'ils trouvaient un peu étrange l'association faite entre la chasse au phoque et leur sirop. Surprenante, à tout le moins.

Peta est un puissant groupe de pression qui a des antennes un peu partout dans le monde. Il s'oppose à la chasse au phoque depuis 25 ans. Il mène aussi de solides campagnes contre la production de foie gras. Il vient également de renouveler sa campagne contre l'élevage industriel avec une attaque particulièrement virulente contre McDonald's. Peta tient également le concours annuel du végétarien le plus sexy, et la période de vote pour 2009 se termine d'ailleurs ces jours-ci.

Campagne

Pas de nourriture sans agriculture

Avez-vous vu une affiche «Pas de nourriture sans agriculture» au bord d'une autoroute? La campagne lancée par l'Union des producteurs agricoles (UPA) ne fait pas l'unanimité. Greenpeace et l'Union paysanne ont déjà exprimé des réserves. Ni l'un ni l'autre n'apprécie le ton, mais on estime surtout que l'UPA veut ainsi réagir aux rapports Pronovost et Saint-Pierre, qui veulent faire plus de place aux petits agriculteurs et aux cultures marginales, quitte à (grandement) ébranler l'actuelle façon de gérer l'agriculture au Québec.

L'UPA ne nie pas avoir lancé cette campagne en réaction à ces rapports et même au rapport Ouimet sur la protection du territoire agricole. Trois sujets de vives inquiétudes pour l'UPA et de nombreux débats dans le monde agricole québécois. Selon le président du regroupement d'agriculteurs, la campagne veut précisément sensibiliser la population à l'importance «d'assurer les conditions nécessaires à la pérennité de notre agriculture». Le syndicat a mis 70 panneaux à la disposition de ses membres. Les agriculteurs qui ont des terres en bordure des grands axes routiers peuvent les installer bien à la vue.

Photothèque Le Soleil

«Le choix du sirop d'érable est symbolique, car la feuille d'érable orne le drapeau canadien et le Canada produit 85 % du sirop d'érable mondial», explique Nicole Matthews, organisatrice en chef de PETA dans le district de Columbia.