Des agriculteurs anglais ont demandé à leur gouvernement d'assouplir les règles du bio, le temps de la récession. La confiance des consommateurs est à son plus bas. Ils dépensent moins pour leur panier d'épicerie et la nourriture certifiée biologique est souvent celle à laquelle ils renoncent.

Produire du bio coûte beaucoup plus cher parce que l'agriculteur doit se conformer à de nombreuses règles, dont celle de faire de la rotation dans les cultures maraîchères, et ne pas utiliser d'hormones de croissance ni d'antibiotiques dans les élevages. Les animaux doivent aussi être nourris avec des mélanges qui sont également certifiés. Et qui sont beaucoup plus chers. Les producteurs britanniques voudraient justement qu'on leur permette de nourrir leurs bêtes avec des aliments ordinaires. La permission serait exceptionnelle et temporaire, et ils ne perdraient pas leur précieuse certification. Ils pourraient ainsi vendre leurs produits moins cher et permettre aux consommateurs de continuer d'acheter bio. Les ventes d'aliments biologiques ont chuté de 10% à l'automne en Angleterre, selon le quotidien The Times. Les producteurs croient que 2009 sera bien pire.

Tous les yeux sont rivés sur la Grande-Bretagne. Si on y assouplit les règles, peut-être que d'autres pays européens seront tentés de faire la même chose. «Ça serait un dangereux précédent, a dit Germain Babin, producteur de tomates biologiques, en Gaspésie. Ça pourrait banaliser le bio.»

«La situation est bien différente ici», a plaidé Benoît Girouard, de l'Union paysanne, lui-même producteur bio. En Europe, selon lui, les agriculteurs ont moins d'espace, ce qui augmente les coûts de production du bio et fait monter le prix des aliments certifiés. «Ici, le bio s'est beaucoup démocratisé depuis quelques années. Il est devenu accessible pour les familles, a-t-il souligné. Cette nouvelle clientèle va permettre aux producteurs de passer à travers la tempête.» Benoît Girouard croit qu'on ne devrait pas assouplir les règles, bien au contraire. Mais il admet que certains producteurs risquent de souffrir de la récession. Surtout des éleveurs, puisque la viande biologique, à l'épicerie, coûte beaucoup plus cher que la viande ordinaire. «Peut-être que certaines personnes vont préférer manger moins de viande», a noté Benoît Girouard. Car les consommateurs de produits bio ne font pas leur épicerie à l'aveuglette. Ils vont épargner en faisant des choix réfléchis. Ils se tourneront peut-être aussi vers d'autres étiquettes vertes. Produits éthiques, oeufs de poules en liberté, produits locaux.

Tendance

Les «foodies», ces avant-gardistes infidèles

Il y aurait 31 millions de «foodies» aux États-Unis. C'est 14% de la population qui s'inclut dans cette catégorie de gourmands-gourmets qui aiment bien manger et sont prêts à payer davantage pour le faire. Les concepteurs de produits s'intéressent énormément à ces avant-gardistes de l'alimentation, précisément parce qu'ils sont à l'avant-garde et qu'ils achètent aujourd'hui ce que le grand public consommera demain. Les concepts d'alimentation locale, de kilométrage alimentaire et de pêche durable leur sont connus depuis fort longtemps, apprend-on dans une étude du groupe de recherche Packaged Facts. Le hic: les «foodies» ne sont pas des consommateurs fidèles à une marque puisqu'ils veulent toujours être les premiers à acheter un produit.

Soda

Taxer les boissons sucrées, mais pas leurs versions de régime

Le gouverneur de l'État de New York veut taxer les boissons gazeuses et les jus contenant moins de 70% de vrai jus. En revanche, les colas et autres boissons de régime («diètes») en seront exemptés. Des consommateurs préféreraient payer moins cher pour la version légère plutôt que l'originale, croit-on. La «taxe à l'obésité», comme elle est déjà surnommée, réduirait de 5% la consommation de boissons sucrées, calcule le gouverneur David Paterson, qui fait un lien direct entre la consommation de ces boissons et l'obésité. American Beverage Association, qui compte Pepsi et Coca-Cola parmi ses membres, n'est évidemment pas du même avis. Dans un communiqué de presse émis le 19 décembre, l'Association affirme que les taxes du gouverneur frapperaient durement les familles de la classe moyenne, qui «se battent déjà pour conserver leurs maisons et leurs emplois», précise-t-on. D'autre part, il est vain de cibler une seule catégorie de produits, disent les représentants de l'industrie des boissons. La taxe rapporterait plus de 400 millions de dollars par an à l'État, si elle était applicable dès cet année.

Légumes

Engrais capillaire

Que font les coiffeurs avec tous ces sacs de cheveux coupés? Ils les jettent, bien sûr. Mais c'est oublier un peu vite que les cheveux contiennent de l'azote qui peut être utilisé comme engrais. Les fervents du compost le savent déjà. Des chercheurs de l'Université du Mississippi ont mis le cheveu à l'épreuve. Pour faire pousser des laitues, des cubes de cheveux récupérés ont très bien fait l'affaire, aussi bien que des engrais chimiques. Il faut toutefois les combiner avec d'autres fertilisants pour obtenir un effet optimal puisque les cheveux se décomposent plus lentement.