Pauline Marois a trouvé la solution aux problèmes du Québec. Elle va organiser une série d'assemblées citoyennes qui lui permettront d'écouter les Québécois, de mieux comprendre leurs rêves et leurs craintes. Ça débute mardi.

Le Nouveau Mouvement pour le Québec a aussi trouvé la solution aux problèmes du Québec. Il l'a même trouvée avant Mme Marois. Il va organiser une série d'assemblées citoyennes qui lui permettront d'écouter les Québécois, de mieux comprendre leurs rêves et leurs craintes. Ça débute dimanche.

François Legault a lui aussi trouvé la solution aux problèmes du Québec. Il l'a même trouvée avant le Nouveau Mouvement pour le Québec, donc avant Mme Marois. Il va organiser une série d'assemblées citoyennes qui lui permettront d'écouter les Québécois, de mieux comprendre leurs rêves et leurs craintes. Ça débute en septembre.

C'est une véritable épidémie de consultations citoyennes qui s'abat sur le Québec. Ajoutez à cela le premier ministre Charest qui, lorsqu'il ne fait pas le mort, consulte le citoyen à travers de nombreuses commissions et analyses de sondages. Sans oublier le maire Tremblay, qui consulte ses courriels. Bref, ce sont tous les politiciens qui se tournent vers le citoyen pour trouver des remèdes aux maux de la société.

Ben, savez ce qu'il vous dit, le citoyen, il vous dit: «Lâchez-moi!» Vous voulez savoir ce que veut le citoyen, c'est pas compliqué, pas besoin de partir en tournée, pas besoin de faire un cirque avec ça, le citoyen veut la santé, la prospérité et la paix. C'est ça qu'il veut. Santé, prospérité, paix. Comment? Ça, c'est votre job. C'est pour ça qu'on vous appelle des leaders. Vous êtes censés avoir des idées. Des idées pour nous permettre d'avoir la santé, la prospérité et la paix.

Le citoyen a d'autres choses à faire que de se faire consulter. Il se lève le matin, il va conduire les petits à la garderie, il traverse le pont, en espérant que le pont ne le traverse pas, il va au travail, retraverse le pont, ramasse les petits, fait le souper et les devoirs, regarde la télé, son ordi et son téléphone, puis se couche. Le lendemain, ça recommence. Il a élu des gens censés avoir une vision, un plan pour leur communauté. Le citoyen compte sur eux.

C'est ça, vivre en société. Chacun fait son bout.

Quand le citoyen tombe malade. Il va voir le médecin. Il ne veut surtout pas que le médecin lui demande: «Que pensez-vous que je devrais faire pour vous guérir?» Le médecin a étudié 10 ans à l'université pour apprendre à soigner. Il est censé savoir. Soigne-moi pis vite!

Quand la maison du citoyen est en train de brûler. Il appelle les pompiers. Il ne veut pas que le pompier lui demande: «Que pensez-vous que je devrais faire pour éteindre le feu dans votre maison?» C'est lui qui a le camion. Éteins-le, pis vite!

Le médecin sait quoi faire. Le pompier sait quoi faire. On veut que nos politiciens sachent quoi faire.

Montréal tombe en ruine, que faut-il faire? Ne nous le demandez pas, c'est nous qui vous le demandons. C'est vous, le ministre. C'est vous, le boss. Il y a des gens qui ont le cancer et qui attendent des mois avant de se faire opérer, que faut-il faire? C'est simple, il faut les opérer, alors faites en sorte qu'ils se fassent opérer. Comment? C'est votre job!

On devine bien la stratégie derrière toutes ces consultations. Vous écoutez le citoyen pour, après, lui répéter ce qu'il vous a dit. Vous pensez que si vous dites au citoyen ce qu'il veut entendre, c'est la meilleure façon d'obtenir son vote.

Arrêtez de juste vouloir notre vote. Vous êtes lourds, à la fin. Commencez par vouloir notre bien.

On ne veut pas des politiciens qui nous suivent. On veut des politiciens qui nous ouvrent le chemin.

C'est bien gentil d'être à notre écoute. Mais on aimerait vous entendre dire quelque chose. De la substance! Du contenu! Bien sûr, en vous affirmant, en prenant position, vous risquez de baisser dans les sondages. Mais vous risquez de monter aussi.

Chaque citoyen fait son travail. Faites le vôtre.

Et ne vous inquiétez pas, on va vous dire assez rapidement ce qu'on en pense.

Mais faites quelque chose! Prononcez-vous. Vous voulez un Québec libre ou pas? Vous voulez partager les richesses ou pas? Vous voulez une société plus stricte ou plus ouverte? Dites-le. On le sait que vous voulez notre vote, mais nous, on aimerait le donner à des gens qui veulent aussi autre chose. Par conviction. Pas par intérêt.