Week-end de football intense pour les équipes montréalaises, les Carabins et les Alouettes, et l'un des spectateurs les plus attentifs était certainement Jacques Dussault, qui a été entraîneur dans les deux clubs.

Après la défaite des Alouettes, dimanche, où il agissait comme analyste à la radio 98,5, Dussault est revenu sur les deux formations qu'il a vu grandir.

Premier entraîneur des nouveaux Carabins en 2002, on peut dire qu'il a piloté la période la plus douloureuse.

«Nous n'avions pas de ballons, pas de salle d'entraînement ou de réunions, nous n'avions même pas d'entraîneurs.

«Ça faisait plaisir de les voir gagner samedi. Des gens comme Manon Simard et Marc Santerre peuvent être fiers. J'ajouterais que les médias locaux étaient toujours présents pour nous.

«Avec un homme comme Danny Maciocia aux commandes, les Carabins sont entre bonnes mains. Je suis content, mais finalement, je ne suis pas très surpris.

«Il faut noter l'amélioration de la qualité des joueurs depuis la formation des Carabins. Un quart-arrière qui gagne 400 verges par la passe, on pouvait seulement en rêver à mon époque.

«Nos botteurs étaient des joueurs partants à d'autres positions. Maintenant, ce sont des spécialistes. Le botté de dégagement de 64 verges des Carabins a été un des moments-clés du match contre le Manitoba.

«Les Carabins gagnent à cause de leur défense, surtout. J'étais content de voir le petit Coady provoquer une échappée en fin de partie. Il a joué sous mes ordres avec les Spartiates du Vieux-Montréal. Byron Archambault, qui a recouvert le ballon, était notre grand rival à Vanier.

«Il y a de plus en plus de Québécois et toujours des Canadiens dans la LCF, mais aujourd'hui, ils occupent des positions d'habileté. On voit des demis de coin, des porteurs de ballon et de receveurs de passe... Pendant longtemps, c'était à peu près seulement des joueurs de ligne offensive, les gros...»

Dussault avait laissé sa signature en battant en 2004 le Rouge et Or de l'Université Laval à Québec, sa ville natale, lors d'un match de saison régulière. Et en se rendant en finale de la Coupe Dunsmore l'année suivante.

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Une tout autre histoire dans le cas des Alouettes, qui ont maintenant du mal à emplir des gradins autrefois bien garnis...

«Plusieurs facteurs ont mené aux problèmes des Alouettes. D'abord, sous Marc Trestman, nous avons connu du succès sur le terrain, mais l'équipe s'est un peu éloignée de son public. Trestman et ses adjoints quittaient Montréal au lendemain du dernier match et revenaient pour le camp d'entraînement.

«Il n'y avait plus d'entraîneurs locaux invités. Il faut être en contact constant avec le monde du football local.

«À la direction du club, Mark Weightman a bien compris ça. Il a ramené des entraîneurs québécois dans le giron de l'équipe cette année. Cette situation se corrige lentement.

«Je pense aussi que les longs travaux devant le stade Molson ont éloigné une partie des partisans. C'était devenu très compliqué de se rendre au match, les travaux ont duré longtemps et certains amateurs ne sont jamais revenus.

«Enfin, je dirais que le départ d'Anthony Calvillo a été mal géré. Les gens ont décidé d'attendre un autre Calvillo.

«Nous avons accordé beaucoup d'importance à Anthony, il la méritait pleinement, mais nous n'avons pas préparé de relève. Le problème n'est pas encore réglé, comme on a vu dimanche.»

Au stade Percival-Molson de l'Université McGill, samedi prochain, vous pourrez croiser le vieux coach, Jacques Dussault, dans les gradins. Il n'est jamais très loin d'un match de football.