Nicolas Vanasse sera un des joueurs de notre toute nouvelle équipe d'ultimate frisbee, le Royal de Montréal, qui entreprendra sa première saison le 19 avril au stade Molson de l'Université McGill.

Le Royal est le dernier-né dans une ligue qui existe depuis trois ans. Parmi les adversaires de sa division, des équipes de Toronto, Rochester, New York, Washington et Philadelphie. Il y a une autre division dans l'Ouest, mais le Rush de Toronto domine tout - oui, oui, de Toronto - avec une fiche de 16-0 l'an dernier.

Pour ceux qui ne connaissent pas, cherchez un peu et vous découvrirez un sport très spectaculaire et gracieux. Voir un frisbee voyager avec élégance sur 50 verges et terminer son vol dans les mains d'un receveur vaut bien une descente de Ryan White, du Canadien.

Il s'agit bien sûr d'une équipe semi-professionnelle, pour des athlètes qui jouent d'abord pour le plaisir.

Nicolas Vanasse: «Les dépenses sont assurées par le club, les joueurs ont droit à un suivi médical et à un programme de mise en forme, et ils reçoivent un per diem lors des matchs à l'étranger.»

Et comme salaire? Imaginez donc que le circuit a une convention collective...

«Les joueurs qui ont participé au match sont payés 50$. Ça couvre les dépenses.»

Sept contre sept, donc, sur un terrain de football, et treize substituts. Et sachez qu'il y a plusieurs clubs au Québec et en Amérique. En fait, il s'agit d'un monde qui prend de l'ampleur, mais qui n'est pas très connu en dehors des maniaques qui le pratiquent.

Dans la vie de tous les jours, Nicolas est directeur technique de la fédération québécoise d'ultimate frisbee. Le Royal est financé par Jean-Levy Champagne, joueur et capitaine de l'équipe, et sept autres maniaques.

«Notre objectif est de nous classer en séries éliminatoires dès cette année, nous dit Nicolas, c'est-à-dire terminer parmi les deux premiers de notre division. Je suis confiant parce que nous avons réuni les meilleurs joueurs du Québec. Il y a des joueurs de Montréal, Québec, Rimouski et de la Gaspésie, plus un Américain, un Français et un excellent joueur de Colombie, où l'ultimate est très populaire. Nous avons de l'expérience.»

Qu'est-ce que tu aimes le plus dans l'ultimate frisbee, Nicolas?

«C'est un sport complet qui demande des qualités athlétiques, une bonne forme physique, de la stratégie, des prises de décision... J'aime aussi la pureté du sport. Ça se passe entre gentlemen, le fair-play est très important.»

Ajoutons que Jean-Lévy Champagne, président et capitaine, est contre la malbouffe pour les spectateurs. Ne vous attendez pas à des frites en regardant le match.

Monsieur l'entraîneur

Mikaël Lacombe, l'entraîneur, est originaire de l'Estrie, où une ligue existe là aussi. À 25 ans, il est plus jeune que la plupart de ses joueurs. «Un de nos joueurs, Mark Zimmer, a 44 ans...»

Dans la vie de tous les joueurs, Mikaël est directeur général de l'Association d'Ultimate de Montréal, qui compte 3500 pratiquants.

Et quel est le rôle de l'entraîneur?

«Je dois commander les jeux défensifs et offensifs en cours de match. Je le fais pendant les arrêts de jeu. Pendant l'action, je dirige l'équipe. Il y a sept joueurs sur le terrain, mais je dois faire des changements. Je peux utiliser mes 20 joueurs.

«Je dois aussi analyser le jeu adverse et voir ses faiblesses. Les équipes pratiquent une défense d'homme à homme, mais j'ai l'intention de passer à une défense de zone de temps en temps pour changer le rythme.»

Les éliminatoires à la première saison, ce n'est pas un peu ambitieux?

«À Montréal, nous devons donner un bon spectacle et remporter nos matchs. Je pense pouvoir gagner des points à New York et à Philadelphie. Contre Toronto, ce sera plus difficile.»

Le 19 avril, donc, Montréal aura une nouvelle équipe pour défendre ses couleurs. Et un beau sport à voir.