«Abdullah the Butcher a téléphoné d'Atlanta. Il aurait aimé venir, mais il a du mal à se déplacer...»

C'est le Sheik, accoutré dans son plus beau costume, qui nous a communiqué cette information mercredi. Le même Sheik (Deepak Massand), qui habite Montréal depuis toujours, qui parle français et qui avait accompagné le Grand Antonio dans ses derniers jours.

Les clients à la Cage aux Sports de la Place Versailles, qui venaient passer une soirée ordinaire devant un verre et des ailes de poulet, avaient les yeux tout grands à voir passer les Paul Vachon, Joe Leduc, Gilles «The Fish» Poisson, Denis Gauthier père et autres anciennes gloires du ring, des vieillards tous un peu amochés, mais guillerets et contents de se revoir et de se faire photographier avec leurs fans...

Il s'agissait d'une sorte de veillée funèbre montréalaise pour Maurice Mad Dog Vachon, qui a été enterré au Nebraska la semaine dernière. Les médias étaient nombreux aussi, des jeunes journalistes qui l'ont à peine connu, mais qui sont fascinés par le charisme de ce monsieur plus grand que nature.

Et Mad Dog était parmi nous, sur tous les écrans de la brasserie de sports, à se battre, mais aussi à nous faire rire avec ses monologues et son rap de Mad Dog. Lui qui avait le rire et le sourire faciles, il aurait apprécié cette fête tout à fait gaie.

Pour Yves Thériault, son biographe et l'un des organisateurs de la soirée hommage, la présence des membres de la nombreuse famille Vachon, ses frères, soeurs, enfants, neveux, tous des descendants d'un policier de Saint-Henri, était sa récompense.

On a écouté des anecdotes sur les frasques de Maurice enfant et Maurice adulte, on a revu des vieux films et vieilles photos où les Vachon représentaient parfaitement la famille typique de la classe ouvrière dans les rues grises du Sud-Ouest.

Une très belle fête réunissant environ 200 personnes.

Maurice Vachon peut dormir en paix, les siens ne l'ont pas oublié.

* * *

Les deux grands rêves...

Et nous voilà repartis à rêver. Les Expos à Montréal et les Nordiques à Québec, comme dans le bon vieux temps. Le visage du Québec serait transformé, surtout à Montréal, ville morose qui a bien besoin d'un projet rassembleur. Quant à Québec, la ville est tout à fait sortie de la période sombre qui a suivi le départ de sa chère équipe de hockey. Québec rocks, comme ils disent, alors que Montréal est de mauvaise humeur.

Un beau stade de baseball est un peu un objet d'art, avec ses formes uniques. Un stade qui ne serait pas trop grand, selon les gens qui ont présenté leur rapport jeudi. Pour les grands stades, on a eu notre leçon.

Un projet rassembleur? Pas sûr.

À lire les commentaires du public jeudi, il y avait autant de «oui, je le veux» que de «oui, mais pas avec une cenne de ma poche».

On a beau rêver, mais l'affaire n'est pas gagnée. Pour le moment, elle fait parler...

Le baseball majeur refuse toujours de reconnaître la contribution de Jacques Doucet. Il préfère accueillir dans son Temple de la renommée des descripteurs qui ont passé vite, alors que lui a tout vu de l'aventure montréalaise.

Espérons que ça ne soit pas un indice...