Les dimanches soirs, le Québec en entier se trouve devant sa télé, si j'ai bien compris, et la plupart des gens passent la soirée avec Julie Snyder, puis avec les participants sexy d'O.D., comme les appellent les intimes d'Occupation double.

Dimanche prochain, les apôtres du baseball, les Warren Cromartie, Claude Raymond, Marc Griffin, Rodger Brulotte et compagnie seront chez Le banquier. Un autre effort pour nous rappeler les Expos que nous avons tant aimés. Cette fois, les amis auront une grande visibilité. Tant mieux pour eux. Si ça peut aider dans cette tâche gigantesque, Griffin et ses collègues de Baseball Québec sont à la recherche de leur «Saputo», comme ils disent, un homme aux poches profondes qui serait passionné de baseball comme Joey Saputo est passionné de soccer.

Un homme qui leur offrirait un petit stade et un budget de 8 millions. On leur souhaite encore la meilleure des chances, même si le projet de club de Ligue Can-Am n'avance pas vite. Pas plus que celui du retour de vous-savez-qui.

Pendant que le CH construit des patinoires extérieures dans les quartiers défavorisés, l'Impact présentait la semaine dernière un terrain de gazon synthétique qui servira entre autres à l'UQAM, notre université coincée dans le Quartier latin et qui manque d'air et de gazon. Un beau cadeau aux athlètes-étudiants, un autre geste noble de la part de nos clubs professionnels.

Mais pour le baseball, ce sera Le banquier pour le moment, en pleines séries éliminatoires qui sont loin d'être lentes et ennuyantes.

LE sport-spectacle

Julie Snyder, Le banquier et O.D. devront toutefois se passer de moi, comme tous les dimanches. Tout le monde en parle, qui est parfois de très haut niveau, quand Dany Turcotte ne parle pas trop, aussi.

Pour un dimanche soir à la télé, mon premier choix va au football de la NFL, quelles que soient les équipes en place. Parce que le football de la NFL demeure le spectacle sportif par excellence, n'en déplaise aux amateurs des autres sports. Rien que la présentation du match, tout en musique et en images, est un petit chef-d'oeuvre hebdomadaire.

La NFL compte sur des athlètes extraordinaires, des moyens sans fin pour tout filmer, jusque dans les détails, ce sport qui a la particularité d'être idéal pour un écran.

Les stratégies sont exécutées comme des opérations militaires, en plus efficaces. Il y a aussi des commentateurs très connaisseurs et bien préparés qui ont la bonne idée de mettre l'humour à l'honneur. Pourquoi pas? Il s'agit de sport, après tout. On peut bien rigoler.

Michel Therrien devrait en prendre note. En se prenant moins au sérieux, il n'aurait pas fait un fou de lui devant Paul McLean, l'entraîneur des Sénateurs, au printemps dernier.

Et puis le football de la NFL se paye le luxe d'offrir les publicités les plus désopilantes du monde du sport. Certaines, qui culminent le jour du Super Bowl, sont souvent plus drôles que bien des spectacles d'humour. Sans donner de noms, bien sûr. Tant pis pour O.D. et compagnie.

Craig Berube

On disait Birubi, et non pas Bérubé, pour désigner le nouveau coach des Flyers de Philadelphie. J'ai essayé de l'interviewer quelques fois quand j'étais journaliste de hockey, mais il ne parlait pas beaucoup. Il était surnommé Chief aussi, le surnom qu'on donnait, avec respect je pense, à tous les athlètes d'origine amérindienne ou métisse. Birubi venait du nord de l'Alberta, à Calahoo.

Le voici entraîneur-chef, lui qui n'a fait rien d'autre que se battre et passer d'une équipe à l'autre une fois dans une transaction majeure impliquant Vincent Damphousse.

Daniel Brière, qui l'a bien connu à Philadelphie, l'a décrit comme un homme intelligent et s'est réjoui de sa nomination. Voilà donc un nom qui s'ajoute à la longue liste de goons qui deviennent des hommes de hockey de pouvoir une fois leurs patins accrochés. Pensez à Michel Therrien et à Pat Burns. À Paul Holmgren, le DG des Flyers. La liste est longue.

Pourquoi y a-t-il toujours plus de bagarreurs chez les directeurs d'équipes, alors que la plupart des superstars sont des ambassadeurs et des relationnistes?

Les bagarreurs ont dû se débrouiller avec moins de talent et plus de perspicacité. Ils ont peut-être appris plus que les autres en s'efforçant de survivre dans un monde où ils avaient un rôle difficile à jouer. Peut-être. Ou bien le hockey nord-américain est-il si mal en point qu'il faut des gros bras pour le diriger?

Je vous pose la question.