Le hasard a fait que de la fenêtre de mon salon, j'ai une vue parfaite du Stade olympique. Je peux regarder la télé et le Stade en même temps si cela me chante.

La Régie des installations olympiques (RIO) a ajouté des jeux de lumière cet été, et la tour s'anime chaque soir. Le Stade est toujours très joli, de loin surtout.

Je l'ai vu grandir, dans de grands travaux et de grands scandales. Je suis arrivé à temps à La Presse pour être assigné aux Jeux olympiques de 1976 et j'ai assisté, avec les collègues, à la cérémonie d'ouverture sous une tour à moitié construite. La honte mondiale...

Il y a eu dans ce lieu des matchs de Coupe Grey endiablés, Leonard-Duran, le Manic, les Expos et toutes sortes de merveilles offertes à ma génération.

Tout ça pour vous dire que l'idée de démolir mon stade fait de plus en plus son chemin. Dans les médias anglophones, surtout, mais pas seulement.

On sait depuis toujours que notre communauté anglophone n'a jamais aimé ce stade. Il la force à se rendre dans ce sombre Far East, dans Hochelaga-Maisonneuve, symbole de la pauvreté et la déchéance en français, pour assister à des événements et, à l'époque, pour voir les Expos qu'elle aimait tant.

Mais les Expos et le Stade appartiennent à tout le monde, et Hochelaga-Maisonneuve a ses charmes quand on prend le temps de s'y arrêter.

Des commentaires de citoyens francophones apparaissent maintenant dans les médias francophones. Le Stade est cerné.

Les arguments sont solides. Ce stade s'en va où? Oubliez le toit, la structure de béton n'ira pas en s'améliorant non plus.

Combien coûterait ceci? Ou cela? Et les coûts et pertes annuelles? Les arguments en faveur de la démolition sont nombreux - et le seront de plus en plus.

Il est difficile d'imaginer la vue de mon salon sans le Stade olympique. J'espère toujours qu'il sera épargné, mais il faudra peut-être s'y faire. All things must pass, comme disait l'autre chevelu. En ces temps où l'on organise des galas en hommage à Jean-Marc Parent, il faut s'adapter à tout.

En plus de laisser un trou dans mon paysage quotidien, la disparition du Stade laisserait un trou dans ma vie et dans celle des gens de mon âge. Quand Fidel Castro va mourir, par exemple, je saurai qu'une partie de mon époque partira avec lui. Et encore plus quand Muhammad Ali, l'idole de ma génération, nous quittera à son tour.

Si Fidel, Muhammad et le Stade olympique disparaissaient en même temps, ça serait un choc.

Faites quelque chose, dieux du Stade.

En attendant, appuyons les braves gens, ceux de la RIO surtout, qui y croient encore.

À qui la faute, cette fois?

Il semble que Montréal attire moins de touristes cet été. C'est du moins ce que révèle l'Office du tourisme de la Ville. En pleine saison, nos marchands se plaignent de la baisse d'achalandage.

Ça ne vous rappelle pas une certaine semaine de Grand Prix?

Souvenez-vous des hôteliers du centre-ville et des restaurateurs de la rue Crescent qui blâmaient... les carrés rouges, les étudiants et tous ceux qui manifestaient leur ras-le-bol en même temps. Ils chassaient les touristes et menaient la ville à sa ruine...

Qui est responsable, cette fois?

Un rendez-vous

Amateurs de soccer, prenez note.

La première présentation du Pitchfest, un événement culturel et sportif créé par quatre promoteurs montréalais, en collaboration avec evenko, aura lieu au Théâtre Corona les 13-14-15 novembre. Pitch... comme dans terrain de soccer en Angleterre.

Documentaires, rencontres, spectacles musicaux par des artistes amateurs de soccer...

Au programme, qui reste à compléter, un documentaire sur les légendes du foot et un autre sur les grandes rivalités...

Les gens de Pitchfest travaillent aussi à la présentation de la finale de la Coupe du monde du Brésil, l'été prochain, sur écran géant en plein air.

Voir le site pitchfest.ca.