Une de nos espionnes à Québec - nous l'appellerons Marie Guyart - nous souligne que le boxeur Fernand Marcotte fêtera ses 65 ans dans quelques jours. Pas mal, surtout que Fernand est probablement, de tous nos boxeurs, celui qui a le mieux vieilli.

Je l'ai connu dans des galas de boxe enfumés de Régis Lévesque, au Centre Paul-Sauvé, au milieu des mafieux et des motards qui entouraient l'arène. Fernand s'appelait Junior à l'époque. C'était un garçon sérieux, toujours en excellente forme physique, très courageux, qui était surveillé, conseillé, entraîné et géré par Fernand Marcotte senior. Et accompagné de la belle Mariette, qui est toujours sa femme et qui ressemblait à Bo Derek.

Après une belle carrière chez les amateurs, couronnée d'un titre de champion du Commonwealth, il avait intégré le louche et coloré monde de la boxe professionnelle locale.

Le sérieux, le courage et le professionnalisme de Fernand junior lui ont valu le moment culminant de sa carrière: un combat contre Sugar Ray Leonard, la plus grande vedette de boxe de son époque. Leonard avait besoin d'un combat préparatoire et Fernand allait lui en donner un. Pendant huit rounds. Vous pouvez revoir cette rencontre sur le site www.fernandmarcotte.com. «On dirait qu'il a quatre bras», avait commenté notre homme après le combat.

À Montréal, Marcotte avait livré une série de combats palpitants contre Eddie Melo, le spectaculaire faux Italien - il était Portugais - dans une rivalité Montréal-Québec parmi tant d'autres. C'était le Hilton-Ouellet de son temps. Québec contre Montréal, les Français contre les Anglais, tout était matière à promotion pour Régis Lévesque.

Melo, justement, est mort assassiné, plutôt jeune, et la plupart des contemporains de Marcotte ont connu des fins tragiques, ou la prison, la dèche, de sérieux problèmes de santé... De son rival Eddie Melo, Marcotte dira: «C'était un bon garçon, un fils d'immigrants qui s'était lié avec les mauvaises personnes. Dommage, il ne méritait pas ça...»

Il y a cinq ans, j'ai assisté à un cours de boxe de Fernand Marcotte au cégep de Sainte-Foy. J'y ai trouvé un grand-père hyperactif qui courait des demi-marathons dans ses temps libres.

Comme il faisait beau, le prof avait amené ses élèves sur les plaines d'Abraham pour un entraînement en plein air. Des élèves qui vénéraient leur mentor. Ils lui avaient créé un site internet, dessiné des t-shirts. Ils aimaient lui rendre toutes sortes d'hommages. Fernand était vraiment épaté. Il était heureux parmi eux.

Après le cours, quelques-uns étaient restés pour assister à notre entrevue, assis dans l'herbe, à écouter ce grand raconteur nous parler des magouilles, des jeux de coulisses, des drames et des moments cocasses de sa carrière.

Nous serions encore là si Fernand n'avait pas promis à sa petite-fille de l'amener au restaurant.

Bon anniversaire, M. Marcotte, notre boxeur qui a le mieux vieilli.

Et mes salutations à madame.

Expos? Vraiment...

En ces temps où les Expos reviennent dans l'actualité - profitons-en, ça pourrait passer -, je mène une enquête personnelle pour savoir si le surnom Les Expos n'est pas le pire de toute l'histoire du baseball et même du sport en général. La plupart des gens consultés jusqu'ici croient que oui.

En cas de retour, il faudrait changer de nom, 45 ans après Expo 67 et le super maire Jean Drapeau.

On ne veut pas vous faire de peine, fans nostalgiques, mais c'était quétaine dès le début et ça ne le sera pas moins à l'avenir. Le mot rappelle de beaux souvenirs, voilà le problème, mais il est ridicule comme nom d'équipe.

Commençons à y réfléchir tout de suite, si vous le voulez bien. Vos suggestions seront publiées. Même les plus humoristiques.

Surtout les plus humoristiques.