Vous attendez l'autobus au coin d'une rue et voici qu'il arrive enfin.

Sur le devant, au-dessus du pare-brise, des lettres illuminées vous disent: Saint-Laurent 55 - GO Canadiens.

C'est vous dire à quel point la fièvre est bien présente, à une semaine des séries éliminatoires, et nos p'tits gars y seront cette fois. Mais dans quel état?

On dirait qu'ils se sont passé le mot pour éteindre l'enthousiasme qui gagne la ville et le Québec en entier. Nos analystes se creusent les méninges pour comprendre la débandade soudaine, mais la réponse est peut-être beaucoup plus simple: et si le Canadien, une fois l'effet nouveauté passé, une fois le beau leadership de Marc Bergevin et l'arrivée de nouveaux entraîneurs digérés, était redevenu ce qu'il est vraiment, soit une équipe poids léger avec de nombreux trous. Et si, après avoir joué au-dessus de sa tête pendant une période d'excitation, le Canadien n'était qu'une équipe de milieu de peloton.

Les trois derniers matchs nous en diront plus, mais Gallagher, à 160 livres, ne pourra pas toujours sortir des coins avec la rondelle et Andrei Markov semble bien fatigué. Il a du mal à bouger les pieds par moment.

Brandon Prust, gagnant du trophée Jacques-Beauchamp, n'est tout de même pas Milan Lucic. Les plus lourds, Pacioretty et Bourque, ne font plus la loi. Et Carey Price n'aura jamais la constance ni le feu de Patrick Roy, quoi qu'on tente de nous faire croire.

Le système de Michel Therrien semble avoir de moins en moins de mystère pour les adversaires.

Il ne faudrait pas être trop déçu, si jamais... En général, on ne passe pas du fond du classement à la tête en quelques mois.

Enfin, puisque nous allons bientôt parler et entendre parler de hockey 24/7, souhaitons que les anciens joueurs qui occupent nos médias et nos tribunes - et qui font le plus souvent de l'excellent travail - se montrent un peu plus critiques à l'endroit des joueurs et des directions de la LNH et des clubs.

À commencer par le jeu salaud, les coups à la tête et les commotions cérébrales, par exemple.

La bonne cause?

J'ai eu l'occasion de croiser Rafael Nadal en conférence de presse et dans la foule du stade Uniprix du parc Jarry. Le monsieur a un charisme fou. Il semble sans prétention, respectueux. On voudrait le connaître un peu.

C'est pourquoi j'ai un pincement au coeur chaque fois que je le vois dans un commercial de poker en ligne. Il est entouré de centaines de jeunes, la clientèle qui le vénère, et il leur montre que le gambling, c'est très bien, que c'est amusant et cool.

Je me demande chaque fois s'il a besoin d'argent à ce point-là. Et je me dis qu'il y aurait tellement d'autres messages à envoyer à ses jeunes admirateurs. Comme la fin de l'intimidation et de la violence, les vertus de la connaissance.

Avant les Royaux

Curieuse histoire dans le New York Times la semaine dernière. À la veille des célébrations entourant l'arrivée de Jackie Robinson dans le baseball professionnel et la sortie d'un film qui l'honore, des historiens américains s'apprêtent à publier un livre sur Bud Fowler qui, bien avant les Royaux et les Dodgers, a été le premier Noir à jouer dans une équipe professionnelle composée de Blancs.

D'où sort-il celui-là?

Ça se passait au Massachusetts, en 1879, et le monsieur Fowler était lanceur, receveur et joueur de deuxième but avec une moyenne au bâton de ,308. Pas mal. Évidemment, il fallait qu'il soit très bon, comme Jackie Robinson. Fowler a joué un peu partout aux États-Unis, à divers niveaux professionnels, et même au Canada.

La liste de papier

Nous sommes tous épatés par ce bijou qu'est La Presse+, même les grisonnants aux articulations qui craquent. Mais il a suffi qu'un des collègues élevés dans le papier nous dise «Oui, mais quand on va à la pêche, on ne peut pas emballer le poisson dans La Presse+» pour que la liste de papier apparaisse.

Voici 10 gestes qu'on ne peut pas accomplir avec La Presse+:

10- La rouler et frapper son chien quand il a fait un mauvais coup.

9- Couvrir sa tête quand il pleut soudainement.

8- La mettre dans ses patins les jours de grand froid.

7- Du papier mâché.

6- Des avions de papier.

5- Couvrir le comptoir de la cuisine quand vous devez rempoter des plantes.

4- Emballer de la vaisselle.

3- Couvrir la vitre quand vous peinturez vos fenêtres.

2- Partir un feu.

1- Enfin, au chalet, si vous avez oublié le papier-cul, La Presse+ ne peut rien pour vous.