Le sujet n'est pas neuf, mais la voix n'a jamais été entendue. Simon Grondin, professeur de psychologie à l'Université Laval, est visiblement un passionné de hockey. Mais il en parle de manière différente et, comme le titre de son essai l'indique, le ton est enjoué, pas didactique du tout.

À propos des bagarres: «Pourquoi cette stratégie serait-elle réservée au hockey sur glace? Et puisque les bagarres ne sont apparemment pas dangereuses, elles devraient aussi être permises lors des débats sur le hockey, à la télévision ou dans les cours d'école. Cela changerait l'allure des débats. [...] Quand on accepte la bagarre, on embarque dans des logiques de guerre. Les personnes les plus pacifiques prises dans une logique de guerre ne peuvent s'en sortir et doivent devenir violentes. Il n'y a strictement aucune place pour la bagarre. [...] La folie des logiques de guerre, ce n'est pas du courage; c'est de la folie, de la perte de conscience.»

Il serait difficile de trouver un sujet que M. Grondin n'aborde pas. L'argent, les commotions cérébrales, les arbitres, la fusillade et la prolongation, les grands joueurs, les grandes équipes, le départ des Nordiques et le deuil qui a suivi. «Essayez de trouver quelque chose dans votre entourage qui dure depuis deux ou trois siècles. [...] C'est difficile, n'est-ce pas?»

Il y a même un chapitre sur les superstitions, les fantômes du Forum et les poteaux de Patrick Roy. (Verdict: normal, la superstition est courante dans la société aussi.)

Il faut aimer le hockey, bien sûr, et les livres sur le sujet sont nombreux. Mais Le hockey vu du divan (Presses de l'Université Laval), qui observe le sport dans son ensemble, ne ressemble à aucun autre.

À coups de poing

Parlant de bagarres, il semble que la LNH ait repris là où elle avait laissé et que notre CH, qui était si pacifique, ait joyeusement emboîté le pas. Quatre bagarres en huit matchs pour Brandon Prust. À ce rythme, le pauvre aura des maux de tête pour le reste de sa vie. Dommage...

Et pour ceux qui croient que les bagarres ne sont pas dangereuses, il fallait voir John Scott, des Sabres de Buffalo, infliger un K.-O. terrible à Shawn Thornton, des Bruins de Boston. Une commotion cérébrale (confirmée) à coups de poing sur la gueule, ce n'est pas recommandé par les médecins.

Mais bon, tout le monde aime, les bulletins d'information de fin de soirée se font un devoir de montrer les bagarres et les commentateurs font même des appréciations. Bon combat, combat ennuyant... Il ne tient plus sur ses jambes! Wow!

Ainsi va la vie.

Nous avons au moins la consolation d'avoir une nouvelle équipe qui a la plus belle des qualités: elle nous offre un bon spectacle. C'est au moins ça.

Le bon J.J.

Il faisait bon voir le toujours aimable J.J. Daigneault à l'émission L'antichambre. Il nous a ramenés dans le passé montréalais: «Quand j'ai grandi à Montréal [Ville-Émard, NDLR], j'allais acheter des billets debout au Forum après la première période...»

Comme quoi le CH a toujours eu le don de nous arracher le plus de dollars possible.

Notons aussi que Daigneault venait de terminer un match derrière le banc quand il s'est présenté dans les studios de RDS. M. Gauthier n'aurait pas apprécié, lui le pourfendeur de médias.

(Il paraît que M. Gauthier travaille maintenant comme réchauffeur de foule, mais je n'ai pas de confirmation.)

Coupe des Six Nations

Autrefois, elles étaient cinq, mais l'Italie a réussi à se classer parmi les meilleures nations de rugby en Europe. Le tournoi, traditionnel et très suivi outre-Atlantique, a commencé le week-end dernier, jour du Super Bowl, et l'Italie, justement, a battu la France d'entrée de jeu. Surprise!

Il faut prendre le temps d'écouter les commentateurs français, qui n'étaient pas contents du tout et le faisaient savoir.

«Les Italiens jouent avec continuité et disponibilité... ils ont piraté de nombreux ballons... pas de franchissement de la défense du côté français... les ailiers français sont au Pôle emploi [chômage].»

Mon copain Dominique, ancien joueur à Nice et maintenant restaurateur à Montréal, comme de plus en plus de ses compatriotes: «À pleurer. Pas d'envie, pas de rapidité dans les sorties de mêlées fermées, mauvais en touche et en récupération de ballon en l'air, peu de jeu de main. Méconnaissables.»

Voilà, vous savez tout.

Ça se poursuit le week-end prochain à TV5. Le rugby, c'est le football qui n'arrête jamais, ni pour un caucus, un temps d'arrêt ou une publicité. Bonne idée...

Il faut s'habituer, de plus en plus de jeunes Québécois y jouent, des anciens du football scolaire qui est si populaire.