Jacques Dussault est retourné à l'enseignement, au programme de football de l'école secondaire les Estacades, à Trois-Rivières. Il est évidemment heureux comme un poisson dans l'eau. J'ai rarement vu un homme aussi passionné par l'éducation des jeunes.

Le coach, comme on le surnomme, ne cache pas qu'il porte le carré rouge et qu'il est favorable à la gratuité scolaire. «C'est un investissement! Et puis, on se démarquerait des autres provinces. On serait les seuls. Il n'y a rien de mal là-dedans.

«J'étais tellement fier de voir des jeunes leaders étudiants s'exprimer aussi bien, être aussi structurés et disciplinés.

«J'étais un peu surpris, je ne l'ai pas vu venir. J'avais peur que les médias sociaux aient complètement ruiné leur français. J'étais vraiment fier d'être Québécois.»

Jacques Dussault, qui analyse les matchs de football universitaire à la SRC, a déjà dirigé les Carabins de l'Université de Montréal, les Spartiates du Vieux-Montréal et les Cougars de Saint-Léonard, en plus de trouver le temps pour aider plusieurs petites équipes de niveaux secondaire et mineur... Il a toujours du temps pour le football.

À propos du football universitaire, le coach a des idées intéressantes.

«Il faudrait aider financièrement tous les joueurs. Ces gars-là s'entraînent 11 mois par année, comme les olympiens, mais personne ne les aide. Ils laissent leur santé sur le terrain, ils se blessent et ont parfois du mal à étudier. Ça ralentit leur progression scolaire... Et puis, pour avoir un peu d'argent, ils vont travailler le soir comme portier, barman ou serveur, parce que c'est ce qui rapporte le plus... On leur en demande beaucoup.

Je ne sais pas d'où viendrait l'argent. De l'université, de commanditaires, mais du gouvernement aussi... On devrait réduire leur nombre de cours pendant la saison de football, et ils étudieraient au maximum et s'entraîneraient pendant tout l'été, plutôt que d'aller travailler. En septembre, la saison de football commence et tout tombe en place...»

Je ne sais pas si Jacques Dussault verra ses idées se réaliser un jour. Le contexte ne favorise pas vraiment sa vision des choses.

Mais on ne pourra jamais l'accuser d'être insensible à la cause de ses élèves.

Dans le sang...

L'homme de la rue a expliqué à la caméra qui l'avait accosté que nous avions le hockey dans le sang... Il parlait du lock-out dans la LNH et il paraissait souffrir.

Le hockey dans le sang, c'est un peu dramatique, mais on disait autrefois que nous naissions avec des patins dans les pieds, ce qui était tout aussi risible. Comme les gitans naissent avec une guitare dans les mains ou les Français avec un accordéon?

Certains, comme l'homme de la rue, souffrent en effet, et je n'ai pas hâte de les voir dans la grisaille de novembre-décembre. Mais en attendant, il n'y a pas de raison de se plaindre. Prenez le week-end dernier: il y avait un marathon dans les rues avec 27 000 participants, les Alouettes au stade Molson, l'Impact au stade Saputo, les Carabins au CEPSUM (aucune défaite en quatre matchs, en passant), des finales de rugby, un sport qui pousse... Il y a plein de vie sportive autour de nous.

Et si vous êtes un nostalgique des Expos, comme d'autres le sont d'Elvis, ou même si vous êtes les deux, vous pouvez suivre les exploits des Nationals de Washington, qui dominent la division Est de la Ligue nationale, avec plus de 20 matchs d'avance sur les Marlins de la Floride. Les Marlins de Jeffrey Loria et David Samson, les deux salauds qui ont poignardé nos Expos dans le dos... Je vous suggère d'applaudir les déboires des Marlins, bons derniers, en faisant des bras d'honneur à Loria et à Samson. Ça fait du bien, je vous le jure.

Quant au hockey, il faudra être patients... Dans la vie, il y a souvent des conflits, il faut vivre avec. Par exemple, le rôtisseur portugais qui me prépare des sardines et des poulets divins me racontait que son fils de 15 ans bougonnait chaque fois qu'il lui demandait de sortir les ordures ou de lui rendre de petits services ménagers.

«Il se plaint qu'il est fatigué. À 15 ans! Il ne fait pas grand-chose. Et moi qui travaille six jours par semaine...»

C'est Claude Ruel qui avait raison. Y en aura pas de facile.

Richie Incognito

Il s'agit d'un joueur de ligne offensive des Dolphins de Miami. Vous direz qu'il y a des noms plus bizarres, mais lui, il le porte dans son dos devant des milliers de téléspectateurs. Le pauvre... Ça ne fait pas sérieux.

Photo: Le Nouvelliste

On ne pourra jamais accuser Jacques Dussault, entraîneur de l'équipe de football des Estacades, d'être insensible à la cause des élèves.