La fièvre olympique monte et je suis déjà en chaleur. Pour moi, l'athlétisme est un spectacle difficile à battre dans tout l'univers sportif. D'anciennes disciplines comme les courses à pied, bien sûr, mais aussi d'autres, vraiment olympiennes, qu'on voit rarement, comme le triple saut, la perche, le saut en hauteur qui me clouent sur mon siège.

Toutes des merveilles que nous avons pratiquées, malhabiles, dans la cour de l'école Saint-Pierre-Claver de Rosemont, encouragés par les Frères de l'Instruction chrétienne qui essayaient de nous apprendre qu'il y a d'autres sports que le hockey dans la vie. Je les en remercie encore...

Il y a aussi de vieux sports renversants comme le badminton, le handball et le volleyball...

Le volleyball, justement, l'une des mes premières assignations à La Presse. Aux Jeux olympiques de Montréal, on m'avait affecté à la couverture au Centre Paul-Sauvé où avaient lieu les épreuves de volley. Je me souviens de duels épiques et presque politiques entre les Polonais et leurs maîtres soviétiques, entre de grandes Brésiliennes et de petites Japonaises qui ne s'en laissaient pas imposer. Un spectacle fascinant quand on se trouve à quelques pieds des athlètes.

Le volleyball est l'un des plus beaux sports du monde, mais celui à six joueurs, pas à deux, comme le veut la nouvelle mode.

La fièvre olympique me pousse du côté de la BBC qui, pas plus tard que mardi, promettait un reportage sur le volleyball. Déception: ils n'en avaient que pour le volleyball à deux et les filles en bikinis. Le vieux bougonneux que je suis a laissé échapper quelques mots... On nous expliquait les nouveaux règlements concernant le maillot de bain... Est-ce qu'on s'en fout?

Donnez-nous des passes savantes, des tactiques infernales, des déplacements surprises, un esprit de groupe, des smashs pour mettre fin à de longs échanges spectaculaires...

Mais non, on nous expliquait que c'était très dur de jouer à deux, et la journaliste de se mettre de la partie, de tomber en rigolant, de s'amuser comme une gamine, de se prendre pour la vedette du reportage comme elles (ils) le font (trop) souvent, alors que je bouillonnais.

Vivement les Jeux olympiques, S.V.P. Et puis, qu'on nous montre moins de nage synchronisée et plus de volleyball à SIX. Qu'on ne ramène pas le baseball et le softball qui sont bien corrects, mais pas olympiques du tout. Ni le golf...

On veut beaucoup de décathlon, de javelot, de poids et de disque, de sauts, de courses... Et puis, pourquoi pas de la lutte gréco-romaine comme on l'appelait à SPC, un des sports les plus exigeants?

Enfin, de grâce, que les commentateurs n'occupent pas l'écran plus longtemps que l'action, comme c'est toujours le cas chez nous.

Je déclare les Jeux de Londres presque ouverts.

Un accident

La Coupe Stanley a quelques fois été égarée et retrouvée cabossée. Rien de neuf là-dedans. Les joueurs l'amènent dans leur village, ils fêtent, ils fêtent encore et puis oups! la Coupe n'est plus dans le camion! On la retrouve dans un fossé au bord de la forêt. Ouf!

Mais rien de comparable à ce qui est arrivé à la Coupe Memorial. L'avez-vous vue? On aurait dit que quelqu'un l'avait attaquée avec une torche... Méconnaissable...

Dillon Donnelly, des Cataractes de Shawinigan, a avoué sa culpabilité. «Je l'ai soulevée, je l'ai échappée, c'était un accident. Je m'excuse.»

Oui, bien sûr... Il a dû l'échapper d'une falaise.

Et puis j'ai lu que Dillon était le fils de Gordon Donnelly, une des figures centrales de la rivalité Canadien-Nordiques à une époque. Donnelly était un Montréalais d'origine qui défendait les Bleus contre les Rouges. Il livrait de furieux combats à son vis-à-vis John Kordic. Une fois, le match n'était pas encore commencé qu'ils se tapochaient déjà, encouragés par tout le Québec.

Gordon Donnelly était un spécialiste des suspensions de 10 ou 20 matchs et des centaines de minutes de pénalité. Pas un grand joueur, vous l'aurez deviné. On ne savait pas trop s'il était défenseur ou attaquant. Il était les deux, en fait, mais surtout ni l'un ni l'autre.

Mais à l'extérieur de la patinoire, Donnelly était une soie. Un grand monsieur rigolo et très modeste qui passait ses étés à Montréal et que l'on croisait dans des ligues de garages estivales.

Tout le monde aimait Gord Donnelly, qui parlait français comme vous et moi.

Alors de Dillon à Gordon à la Coupe Memorial méconnaissable, j'ai fait le lien en riant.

Vague à l'âme

Dès mon arrivée à la maison, j'ai compris que quelque chose n'allait pas. Rocket, mon très fiable poisson rouge, n'avait pas commencé à éplucher les patates, comme il le fait chaque jour.

« Que se passe-t-il, Rocket?

- Je ne sais pas, mon vintage ami... J'ai comme un vague à l'âme. Je n'ai pas envie de cuisiner aujourd'hui.

- Eh bien moi non plus. Que dirais-tu si on essayait le nouveau traiteur à un coin de rue d'ici?

- Il y a un nouveau traiteur?»

- Oui, sur Marie-Anne. Ça s'appelle Épice et tout...»

La pognes-tu?