Le monde du hockey a toujours eu son propre jargon, comme tous les autres domaines d'activité. De vieilles aberrations comme «la chambre» demeurent, mais la plupart des expressions et des images ont une vie courte. Elles viennent, on en abuse tous ensemble, et puis elles disparaissent.

Souvenez-vous du «hockey de rattrapage». Jean Pagé le disait chaque fois qu'une équipe prenait un but d'avance, ce qui arrive à peu près tout le temps.

Dernièrement, on nous a parlé jusqu'à plus soif d'un «sentiment d'urgence». Il était tout à fait nécessaire, au début du XXIe siècle, de jouer avec un sentiment d'urgence, comme si ce n'était pas le cas pendant les décennies qui ont précédé.

De nos jours, il y a l'éponge et le papier de verre. Marc Bergevin en parle, ses adjoints et ses joueurs aussi. Il faut devenir des éponges et absorber tout ce qu'on nous apprend. Soyez des éponges les jeunes... Je veux être une éponge, coach, et apprendre le plus possible.

J'ai déjà eu un copain qu'on appelait l'éponge, mais ce n'était pas pour les mêmes raisons. Celui-là pouvait en effet absorber en grande quantité, mais c'était surtout de la bière.

Le papier sablé est apparu en même temps que Marc Bergevin aussi et il signifie l'élément de robustesse qui manquait au CH. On a ajouté du papier sablé (traduction littérale de sand paper), avec Francis Bouillon et les deux autres matamores embauchés plus tôt cette semaine.

Nos collègues anglophones en ont une nouvelle de leur côté: a no maintenance player, qu'on pourrait traduire par un joueur qui ne demande pas d'entretien, qui se motive lui-même et qui fonctionne tout seul. Il s'agit d'un nouveau concept et ils en abusent eux aussi.

Alors, récapitulons: si notre équipe joue avec un sentiment d'urgence, que ses joueurs ont été de bonnes éponges, que nous avons juste la bonne dose de papier de verre et qu'une majorité de nos joueurs ne demande pas trop d'entretien après vente, nous ne jouerons jamais du hockey de rattrapage.

C'est clair?

Les chanceux

Quel gamin n'a pas rêvé, à une époque, d'être un batboy des Expos? Les chanceux qui côtoyaient les joueurs, leur parlaient, allaient cueillir leur bâton et attrapaient les fausses balles avaient des parents qui connaissaient quelqu'un dans l'organisation...

Le New York Times révélait cette semaine que les Yankees de New York, en construisant leur nouveau stade, ont changé cette tradition. Ils ont contacté deux écoles du Bronx, tout près du stade, pour former des batboys. Avec l'accord des Yankees, les enseignants ont fait du projet une façon de récompenser les élèves assidus qui obtiennent des bonnes notes. Comme il s'agit d'un quartier pas tellement favorisé, il faut saluer cette gentille initiative.

Au Stade olympique, les batboys des Expos auraient dû être des jeunes de Rosemont et d'Hochelaga-Maisonneuve.

Il faut savoir que la journée du batboy est longue. Il arrive au stade quelques heures avant le match, accomplit plusieurs tâches, dont la principale est de nettoyer plutôt deux fois qu'une les souliers des joueurs.

On recommande de ne pas parler aux joueurs à moins que ces derniers n'amorcent la conversation. Les batboys sont cinq à chaque match, trois avec les Yankees, deux avec l'équipe en visite. Il n'y a pas de batgirl, parce que le batboy doit aller dans le vestiaire. Ils sont payés le salaire minimum.

Enfin et bien sûr, les jeunes doivent signer une entente de confidentialité. Bref, ce qui se passe dans la chambre reste dans la chambre...

Rôles inversés

Marco Di Vaio, le nouveau joueur de l'Impact, parle très bien le français, mais pas un traître mot d'anglais. Ça nous change des joueurs de hockey, de football et de baseball auxquels nous étions habitués.

Et puis, j'aime bien voir nos collègues de la télé anglophone traduire les propos de Di Vaio quand il a terminé de parler. C'est nouveau.

Ils le font très bien et de bonne grâce.

Lucian Bute

Lucian Bute est de retour en ville et il rencontrera les médias cet après-midi à la Cage aux sports du Centre Bell. Comme toujours, ses fidèles partisans sont les bienvenus.

Aux dernières nouvelles, Bute demandait un combat revanche contre Carl Froch qui a détruit tout son univers en quelques minutes à Nottingham.

L'idée n'est pas si farfelue. Si Bute réussissait à survivre à la tactique de Froch, qui consiste à mettre fin au combat le plus vite possible, il pourrait très bien utiliser sa finesse, sa vitesse et sa mobilité dans la deuxième moitié du combat devant un adversaire fatigué.

Voilà le pari.

Notons que Bute a droit à un combat revanche.

On vous tient au courant.