Il n'y a pas si longtemps, les amateurs de hockey montréalais étaient prêts à tasser le Canadien pour adopter le Lightning de Tampa comme équipe préférée. Le Lightning avec ses vedettes francophones Lecavalier et St-Louis, son adjoint au directeur général Julien Brisebois et, surtout, celui que les médias locaux avaient consacré petit génie du hockey, l'entraîneur Guy Boucher.

Dites donc, puisque le CH cherche un entraîneur-chef francophone, pourquoi pas Boucher? Il a justement des problèmes à Tampa. Son équipe ne participera probablement pas aux séries éliminatoires, son travail est remis en question, il pète les plombs derrière le banc, bref, le petit génie n'était qu'un entraîneur comme les autres.

Les mêmes journalistes de Montréal, qui avaient reproché à la direction du Canadien de préférer Jacques Martin à Boucher, souffrent soudainement d'amnésie. Lors d'un récent passage à Montréal, Boucher a eu droit à un accueil discret, à très peu de critiques... pas un mot sur les éloges exagérés du passé.

Remarquez que tout le monde avait tort dans cette affaire. La direction du CH pour avoir choisi Martin avant de le congédier dans des circonstances discutables, ainsi que les exaltés des médias qui voient des génies francophones partout.

Cette saison 2011-12 du Canadien est vraiment à oublier et pas seulement pour les membres du club.

Alors qui maintenant?

Michel Therrien, qui est presque à genoux? Guy Carbonneau, qui a des comptes à régler? Pourquoi pas Michel Bergeron, qui ne grimperait plus sur les bandes, mais qui pourrait toujours blâmer les officiels après chaque défaite?

Curieusement, il ne manque jamais de candidat pour ce poste qui fait blanchir les cheveux, qui fait vieillir à vue d'oeil et qui mine la santé, mais qui vous assure un job de commentateur sportif à vie.

On aura amplement de temps pour en reparler, n'est-ce pas?

Malédiction

Le Canadien peut toutefois se consoler en regardant les Maple Leafs de Toronto s'écrouler encore une fois. On dirait que quelqu'un a jeté un sort sur cette équipe.

Les médias québécois ont tout de même la chance de ne pas côtoyer l'entraîneur Ron Wilson et le DG Brian Burke qui les insulteraient chaque jour. Comparés à ces deux-là, Randy Cunneyworth et Pierre Gauthier ressemblent à mère Teresa et au frère André.

Wilson et Burke, dont le club n'a jamais participé aux éliminatoires, ont tout de même prouvé une chose: on peut traiter les médias comme on veut, ça ne change rien. Les deux losers ont réussi à résister longtemps.

Maintenant, ça devrait suffire.

Mots de jeu

Vous avez peut-être remarqué les pancartes des étudiants du Cégep Limoilou dans les manifs des étudiants... Il y en avait une qui disait: Ça Baudelaire qu'on est contre l'augmentation des frais de scolarité. Une autre: Y Perec qu'on n'est pas d'accord.

Si vous voulez mon avis, cela nous en dit plus long que tout sur nos écoles. S'ils en arrivent là pour montrer la profondeur de leur savoir...

Enfin, il y a toujours des gens qui m'envoient des jeux de mots des noms de commerce en m'expliquant combien ils sont drôles et profonds. Comme l'agence de rencontres Faucon trouve, à cause de la vue perçante du faucon qui se cherche une compagne. La pognez-vous, M. King? Formidable, non?

Je crois qu'on s'est mal compris.

Photo: AP

Le Lightning et l'entraîneur Guy Boucher connaissent une saison difficile.