Ma collègue Josée Lapointe, qui est responsable de la section Lectures, m'a proposé un roman cette semaine, Sainte-Flanelle, gagnez pour nous! de Claude Dionne, qui traite de vous savez qui et dont j'aurais pu faire une critique.

J'étais content qu'elle ait pensé à moi, sauf que je ne lis plus de livres sur le hockey, et encore moins sur le Canadien. Ras-le-bol, overdose. Il s'en écrit trop, d'aventures, de romans jeunesse et de bandes dessinées sur le CH, si vous voulez mon avis. Le hockey se vend bien? Peut-être, mais pas pour moi.

De toute façon, ma préférence va au roman étranger, celui qui me fait voyager, en Italie ou en Bosnie plutôt qu'à Trois-Pistoles ou à Rouyn (excuse-moi, Miguel).

La prochaine fois, Josée, je suis à ta disposition, à condition qu'il ne soit pas question de hockey.

J'avoue que le titre m'a fait peur. La Sainte-Flanelle, en 2012, c'est un peu dépassé, non? D'une autre époque.

Et puis ça m'a rappelé cet universitaire qui a rédigé une thèse sur le Canadien comme religion au Québec. Dans une lettre à la page des lecteurs, la semaine dernière, il parlait de joueurs qui se signaient avant de sauter sur la patinoire et des fans qui grimpaient les escaliers de l'oratoire Saint-Joseph à genoux... Alors là, nous sommes carrément dans les années 50... Les clichés ont la vie dure dans le merveilleux monde du hockey.

Si un joueur du Canadien se signe de nos jours, c'est qu'il est un reborn christian ou membre d'une secte. Rien à voir avec l'âme du Québec...

Remarquez que je peux me tromper. Sainte-Flanelle est peut-être un excellent roman que j'aurai raté à cause d'un blocage qui n'a rien à voir avec M. Dionne. Tiens, je me suis trompé dernièrement avec L'homme de la Saskatchewan, de Jacques Poulin. Je me demandais pourquoi son éditeur avait soudainement pensé à moi et me l'avait envoyé. Et puis j'ai vu qu'il était question de hockey et que ce qu'il voulait, au fond, c'était une plogue.

Alors j'ai donné le bouquin et ma copine Sylviane, qui n'est certainement pas une passionnée de hockey, m'a dit que c'était très bon et qu'elle l'avait lu avec grand plaisir.

Mes excuses, M. Poulin.

Dilemme théologique

Le monsieur universitaire nous écrivait à la suite de la campagne de l'archevêché de Montréal, qui a publié, juste en dessous de cette chronique d'ailleurs, une publicité à propos des chances du Canadien de participer aux séries et comment la prière pouvait l'aider.

Moi qui m'insurge chaque fois qu'un sportif gagnant remercie d'abord Dieu qui s'était rangé de son côté plutôt que de l'autre, j'étais un peu déçu de l'Église dans laquelle je suis né et qui a tout fait pour m'en éloigner.

Mauvais goût, racolage, populisme? Oui, mais, en plus, d'un côté théologique, on joue avec le feu ici.

Si on priait très fort et que le CH ne se rendait pas aux séries, est-ce qu'il faudrait congédier Dieu en même temps que l'entraîneur unilingue anglo et sans doute protestant?

Voyez, je suis encore tout mêlé dans ces histoires...

À Toronto

Comme beaucoup d'entre vous, je ne fais que zapper par moments sur les matchs du Canadien. Nos p'tits gars prennent l'avance, je zappe, et quand je reviens, c'est fini et ils ont le plus souvent perdu. Je ris chaque fois.

Samedi dernier, le Canadien était à Toronto et un cameraman nous a montré, dans les gradins, un couple dans la trentaine, l'air normal. Sauf qu'elle portait le chandail blanc du Canadien et lui, le chandail rouge. Ils se tenaient par la main, parfaitement heureux.

Je me suis dit qu'il s'agissait peut-être d'expatriés de Montréal qui s'ennuyaient de leur ville, des smoked meat de Schwartz's, des rues toujours grouillantes de gens civilisés qui n'élèvent pas la voix pour rien.

Et puis je me suis demandé si je connaissais des gens qui sortent en couple en arborant deux chandails du Canadien. Non.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'a rendu mal à l'aise. Pour eux...

Mon copain James était à Toronto ce soir-là. Il a failli acheter deux billets des scalpers pour 500$. C'était le Canadien, après tout.

Finalement, j'ai réalisé que, pour moi, aucun match de hockey ne valait 500$. À moins que ce ne soit le septième match de la finale de la Coupe Stanley.

Dans ce cas, James, tu n'aurais rien trouvé à 500$.