Il a fallu cinq agents de sécurité souriants pour nous guider de la rotonde du Stade olympique jusqu'au lieu où se tenait une conférence de presse. Ils étaient postés à des endroits stratégiques et nous disaient: tout droit... descendez les escaliers... à gauche... tout droit... vous êtes arrivés.

Nous avions à ce moment les deux pieds sur le terrain et je vous jure que ce coup d'oeil est toujours impressionnant.

Je me suis dit que les choses avaient changé au Parc olympique, parce qu'on peut se perdre facilement dans le labyrinthe de ses entrailles. Pas hier... impossible de se perdre.

De l'avis de plusieurs collègues, c'est à cause du nouveau PDG, David Heurtel. Le monsieur semble en effet savoir où il s'en va. Souriant lui aussi, et confiant en plus. Il parle d'un parc urbain moderne pour 2016. Ça sonne bien pour ce coin de ville un peu oublié.

Son but est de ramener de la vie dans ce parc maudit. «Nous en sommes à une vingtaine d'événements. Du sport, des événements culturels, des grands salons. À 40, nous serions bien contents.

«Nous travaillons sur la possibilité de réduire la salle, comme ils le font au Centre Bell. Une demi-salle, un tiers de salle...»

La RIO a annoncé hier un partenariat de quatre ans avec l'Impact de Montréal, c'est-à-dire l'organisation et la promotion d'événements en commun, au Stade o., au stade Saputo et n'importe où sur l'immense espace de ce lieu majestueux.

Je suis en faveur. J'ai même des idées. Les skateboarders adorent ce grand espace de béton qui ressemble à une planète déserte. Les skateboarders se multiplient et génèrent beaucoup de revenus... Le match d'ouverture des Alouettes pourrait devenir un événement annuel, comme leurs matchs de séries éliminatoires...

L'ami Francis Millien, qui avait réussi un grand coup avec la Coupe du monde des U20, parlait de Coupes du monde de soccer féminin, un sport en expansion... mais bon. Ne rêvons pas à haute voix.

L'Impact s'engage

L'Impact fournit sa part. Son match d'ouverture s'y tiendra le 17 mars - dans 60 jours! - et le président du club, Joey Saputo, vise gros. «En mars 1981, le Manic a disputé une partie contre Chicago devant 58 000 personnes. Mes parents m'avaient amené. Je veux battre ce record.»

L'Impact, qui fait mieux de jouer à l'intérieur en mars, disputera trois matchs par année sous le grand anneau.

David Heurtel nous rappelle que le terrain est fermé pendant quatre mois en hiver, à cause de ce qu'il appelle «l'incident Subaru» ...

Que de souvenirs. Le toit s'était déchiré et la neige avait envahi une partie du salon de l'auto.

Fermé pour cause d'hiver.

Et qu'est-ce qui se passe avec ce même toit réparé?

«Nous l'entretenons. En attendant la suite, le processus est en cours, mais je ne peux rien dire de neuf. Plusieurs possibilités sont sur la table, dont celle de ne pas avoir de toit du tout.»

Il y avait aussi la ministre responsable du Parc olympique, madame Nicole Ménard. Elle semble très gentille.

Performance

L'Impact dans la MLS... voilà une aventure à suivre. Les clubs qui accèdent à la MLS ont beaucoup de mal à leurs débuts. Celui du FC Toronto ne s'est pas classé en séries éliminatoires en quatre ans d'existence.

Je ne vois pas l'organisation de l'Impact, qui est très fière, traîner au fond du classement longtemps. Je ne vois pas son bouillant président tolérer de la médiocrité sans mettre son poing sur la table.

Qu'est-ce qui serait une performance satisfaisante pour une première année, M. Saputo?

M. Saputo hésite longtemps avant de dire que la question est difficile...

«Ce n'est pas facile... Ça va prendre du temps... Participer aux séries serait parfait, mais si nous gagnons plus de matchs que nous en perdons, sans faire les séries, je serai très content.

«Je ne suis pas du genre à penser qu'une équipe compétitive à chaque match suffirait. On peut perdre tous nos matchs par un but et terminer derniers. Est-ce que ça veut dire que nous sommes compétitifs? Non.»

Les équipes qui vous ont précédés ont beaucoup de mal...

«Nous avons l'avantage de voir leurs erreurs et d'essayer de ne pas les répéter. Toronto, par exemple, ne s'est pas beaucoup attardé sur la performance sur le terrain. Ils ont insisté sur le côté business.

«Nous nous sommes beaucoup concentrés sur l'équipe. Si vous lisez les blogueurs de la MLS, ils prédisent que l'Impact, avec le noyau de joueurs déjà en place, se débrouillera bien.»

Je pensais aux fans, M. Saputo. Comment réagiraient-ils si le club avait une fiche de 0-7 à son premier départ?

M. Saputo lève les yeux au toit: «Je préfère ne même pas y penser...»