Pendant mon enfance à Rosemont, le Comité des jeunes avait été formé pour combattre ce qu'on appelait à l'époque «la délinquance juvénile». C'était au temps des «écoles de réforme», où l'on enfermait les garçons les plus rébarbatifs, où on les traitait durement et les cataloguait comme «voyous» pour la vie.

C'était un peu le Moyen Âge - les gens avaient d'affreuses pattes de lapin comme porte-clés -, alors qu'aujourd'hui, les enfants désobéissants à l'école sont la norme.

Le sport comme moyen de garder les jeunes sur le droit chemin n'est pas un nouveau concept. Les policiers d'Amérique du Nord et d'ailleurs ont toujours organisé et financé des ligues de baseball, de basketball, de football et, chez nous, de hockey pour tenter d'enrayer la criminalité chez les jeunes.

Est-ce un bon moyen? Plus ou moins, si l'on constate les résultats du passé et d'aujourd'hui. Le problème est beaucoup plus profond qu'un terrain de baseball, mais ça, c'est une autre histoire.

Dans le quartier Saint-Michel, j'en suis témoin, les policiers mettent beaucoup d'efforts dans le sport. Même le CH, notre grand club, a fourni une patinoire artificielle en plein air, bonne dans toutes les conditions météorologiques.

Bravo, mais une patinoire, quand on vient du Honduras ou du Guatemala, demande beaucoup d'explications et une radicale adaptation.

Récemment, les policiers de New York ont poussé le concept un peu plus loin. Dans le but de contrer le terrorisme et de se rapprocher des communautés musulmanes, le célèbre NYPD organise des ligues de cricket, sport de prédilection de l'immense immigration pakistanaise. Il paraît que c'est une réussite, que les parents pakistanais apprécient beaucoup et inscrivent leurs enfants. Les policiers espèrent créer des liens, atténuer les tensions et sans doute recueillir des renseignements.

On ne pense plus «délinquance juvénile», mais protection maximale. Même que le NYPD a avoué maintenant posséder les moyens et l'expertise pour descendre des avions.

Je ne pense pas que la police de Montréal en soit là. Elle en a déjà plein les bras avec les bandes de jeunes.

Oui, monsieur!

Nos avons un bel exemple de fair-play sportif devant les yeux, à condition de prendre le temps de regarder des matchs de la Coupe du monde de rugby. Vous remarquerez que le capitaine est le seul joueur autorisé à s'adresser à l'arbitre. Il doit lever la main et attendre que ce dernier accepte ou non de l'entendre. Et l'arbitre ne se déplace jamais, il fait signe d'avancer s'il a envie de donner des explications.

Vous remarquerez aussi comme ces durs de durs baissent les yeux et gardent le silence quand le maître incontesté du match les interpelle.

Le même règlement existe dans la LNH. Seuls le capitaine et ses assistants ont le droit de s'adresser à l'arbitre. Sauf que dans la LNH, on ne respecte pas ses propres règlements. Tous les joueurs se permettent des colères, des gestes impolis et ils engueulent les officiels sans la moindre réprimande. On peut traiter sa mère de tous les noms, il suffit de ne pas bousculer le monsieur, sinon il peut vous punir pour 10 minutes.

Dans la LNH, on a longtemps accroché et commis de l'obstruction sans être puni. Les règlements sont pourtant clairs. Ils appelaient ça du jeu défensif.

Dans le type de jeu particulier de la LNH, qui a fini par s'imposer en Europe, les entraîneurs insistent sur l'importance de «terminer ses mises en échec». Il s'agit pourtant d'une infraction. Il est défendu d'entrer en contact avec un joueur qui n'est pas en possession de la rondelle. Mais, encore là, plutôt que de respecter leurs propres règlements, ils appellent ça «la trappe» ou je ne sais plus quelle autre absurdité.

Déception

Le Canada, qui se maintient dans les 15 premiers pays en rugby, avait bien entrepris le Coupe du monde avec une victoire un peu étonnante sur les îles Tonga. Puis, ce fut la leçon attendue contre les Bleus de France.

Mais l'histoire finit mal: match nul contre le Japon (23-23) dans la nuit de lundi à hier. Pas fort, même que les Japonais ont dominé le score pendant la majeure partie du match.

Cette contre-performance, contre une nation qui n'a jamais remporté une partie en Coupe du monde, devrait coûter une place ou deux au classement mondial.

Reste un match au Canada: contre les All Blacks de la Nouvelle-Zélande, équipe hôtesse et grande favorite du tournoi.

Ça sent le carnage.

Mais on se reprendra à la Coupe du monde de football, si jamais on réussit à vaincre la Jamaïque et à atteindre la ronde finale.