Il ne fallait pas s'attendre à ce que le Canada batte la France en rugby et il ne l'a pas battue. Après avoir surpris les îles Tonga en lever de rideau (25-20), les Canadiens ont perdu 46-19 dans la nuit de samedi à hier en Nouvelle-Zélande où se tient la Coupe du monde.

Tous les commentateurs, même français, parlaient d'une belle performance du Canada, mais ça devait être par politesse; 46-19... il n'y a rien de beau là-dedans.

Demandons à un connaisseur, Christophe Camy, originaire du Pays basque et entraîneur du XV de Montréal, ce qui fait la différence entre ces deux équipes.

«Surtout l'expérience. Les Canadiens n'ont pas l'habitude des matchs internationaux de haut niveau. Il y a un joueur de très haut niveau, Cudmore, et huit ou neuf pros dans l'équipe, alors que tous les joueurs français évoluent dans des ligues professionnelles.»

«Malgré tout, les Canadiens ont fourni une belle opposition. Ils sont très courageux, ils n'hésitent pas à se sacrifier et ils m'ont surpris en ce qui regarde la créativité. Ils ne sont pas mal.

«Il faut dire aussi que le tournoi de la Coupe du monde est mal fait. Les grands pays sont souvent favorisés par le calendrier. Le Canada en était à un deuxième match en une semaine alors que la France avait eu une semaine complète de repos. En rugby, le temps de récupération est crucial. C'est souvent comme ça à la Coupe du monde...»

Les salauds, ils nous ont épuisés... Mais bon, soyons bons perdants.

Une courte enquête m'a permis de réaliser que les femmes qui regardent des matchs de rugby apprécient surtout les cuisses et les fesses des joueurs.

De mon côté, j'aime bien les looks de taureau, les gueules cabossées, les nez cassés et les oreilles enflées... les tronches, comme disent les Français. Il y a des joueurs qu'on n'aimerait pas croiser au milieu de la nuit, belles cuisses ou pas...

Et puis il y a la langue du rugby. Le coup salaud que nous appelons «la corde à linge» devient «la cravate» chez les Français. Les doigts dans les yeux s'appellent «une fourchette» à Toulouse et à Carcassonne. Si vous échappez bêtement le ballon, vous avez commis une faute de mains...

Mais revenons à Christophe Camy et au XV de Montréal... «Il y a 6 équipes dans notre division et 26 au Québec, en incluant la région d'Ottawa.»

À Sainte-Julie samedi prochain, les finales québécoises auront lieu. En première division, les Montréalais affronteront les anglos de Westmount. En deuxième division, le XV de Montréal 2 fera face au club Irish. Les matchs ont lieu à 8h30 et 10h30. Ces gens-là se tapochent tôt le matin...

Ça se passe dans un endroit champêtre, le club social irlandais, dans un rang entouré de fermes et de maïs.

Victoire à la canadienne

En début de match, les Carabins de l'Université de Montréal ont raté un placement contre les Huskies de St. Mary's et c'était 1-0, un score de football canadien où l'on persiste à récompenser un geste raté.

Et bien sachez qu'à la suite d'un rude match serré, l'équipe de Danny Maciocia l'a emporté 11-10 à cause de ce petit point con du début de match.

Et pour rendre les choses encore plus canadiennes, les Carabins ont récolté deux points pour un touché de sûreté et ajouté un autre simple. Inutile de vous dire que personne chez les Bleus n'était fier de cette performance, avec raison.

Dernier hommage à Jean Trottier

Jean Trottier, grand bénévole et fondateur du Comité des jeunes de Rosemont en 1953, a été enterré samedi et très peu des milliers de jeunes qu'il a aidés étaient sur place. Très peu.

Richard Sévigny, l'orgueil de Rosemont, a tout de même livré un beau message d'adieu.

Au salon funéraire la veille, encore très peu d'anciens du CDJR sont passés. Robert Champoux, une autre gloire du quartier, est arrivé de San Diego pour l'occasion en se demandant où étaient tous les autres...

Voici un homme qui a passé 50 ans à servir son prochain sans compter les heures...

Ainsi va la vie.

Heureusement, Jean Trottier n'était pas du genre à espérer de la reconnaissance de la part de ce curieux animal qu'on appelle l'être humain.

Photo: AFP

Le Canadien Adam Kleeberger tente d'échapper au Français Louis Picamoles lors du match de Coupe du monde de rugby remporté hier par la France 46-19.