Si j'étais un partisan des Nordiques en attente, je cesserais de chercher quels clubs de la LNH pourraient fermer leurs portes et je regarderais ce qui se passe à Québec. Je garderais aussi en tête que rien ne force Gary Bettman et les propriétaires d'équipe à accorder une concession à Québec et que tout ça ne sera pas automatique.

Pour avoir côtoyé ces gens-là pendant plusieurs années, je peux vous assurer qu'ils ne font pas dans le sentiment, qu'ils sont plutôt conservateurs, fermés sur eux-mêmes et de froids calculateurs.

Vous pourriez leur rappeler les 400 ans de Québec, leur présenter le Moulin à images, leur parler d'une bonne ville de hockey, du berceau d'un sport national et ajouter La fabuleuse histoire d'un royaume en prime qu'ils ne seraient pas émus. Et pour certains d'entre eux, si vous parlez français, ils vous confondent avec des Mexicains, ce qui n'est pas très avantageux.

Et voici ce que Gary Bettman et sa bande voient quand ils tournent les yeux vers Québec: une entreprise chaotique, un maire fanfaron qui aime les devants de la scène, des combats devant les tribunaux, des politiciens émotifs et gaffeurs...

Connaissez-vous beaucoup d'endroits où une équipe de hockey qui n'existe pas peut détruire un parti politique important et traditionnel comme le PQ? Parce que tout a commencé là, souvenez-vous, avec une députée un peu fanfaronne elle-même, Agnès Maltais, qui a présenté un projet de loi que ses collègues ont jugé racoleur. Le parti a commencé à imploser peu après. (Madame Maltais la joue d'ailleurs low profile depuis. Peut-être est-elle en train de former son propre parti, qui sait...)

On imagine facilement les bonzes de la LNH se demander si embarquer dans une telle galère est une bonne idée. Ces gens-là veulent la paix, des profits et des partenaires qui collaborent sans causer de problèmes. Or, à Québec, il n'y a que des problèmes pour le moment.

Il reste, dans le dossier, des gouvernements qui sont prêts à payer presque toute l'addition pour un amphithéâtre moderne. C'est le seul argument fort pour le moment.

Je ne dis pas que les chances de retour des Nordiques sont nulles, mais elles semblent s'amoindrir à mesure que les événements progressent.

Un sérieux coup de barre de la part de tout le monde est à souhaiter.

Grandes citations

«Il ne faut pas patiner vers où la rondelle se trouve, mais vers où elle se trouvera.» - Wayne Gretzky

«Je suis peut-être fausse à plusieurs endroits, mais je suis vraie là où ça compte.» - Dolly Parton

À la SRC...

Quelques lecteurs demandent pourquoi Claude Quenneville n'est plus l'animateur de l'émission Culture physique, où il semblait très à l'aise.

Nous avons mis un de nos meilleurs agents secrets là-dessus - nous l'appelons Le Bon Samaritain. Il est allé fouiner dans les labyrinthes de la noble maison Radio-Canada.

D'abord, l'ami Claude n'est pas à la retraite et il n'est pas sans reproche non plus.

Notre homme sur les lieux nous assure que la décision vient de haut et qu'un patron a choisi de tasser Quenneville pour le remplacer par Robert Frosi, qui serait son protégé, et c'est ça qui est ça.

Pour ceux qui observent le fonctionnement de la SRC depuis des années, tout ça n'a rien d'étonnant. Les têtes roulent facilement à chaque changement de régime.

Jean Trottier est décédé

Enfin, mauvaise nouvelle pour le monde du hockey mineur québécois et pour les gens de Rosemont en particulier: Jean Trottier, fondateur du Comité des Jeunes en 1953, ancien enseignant, directeur d'école, conseiller municipal, maire suppléant de Montréal et grand bénévole, a été retrouvé sans vie hier dans sa maison de Rosemont.

Des milliers de jeunes du quartier lui doivent une vie meilleure, des centaines de familles ont eu droit à son aide dans des moments difficiles.

Voilà un homme qui ne sera pas facile à remplacer.

Nos sympathies aux membres de sa famille.

Photo: AP

Les dirigeants de la LNH veulent la paix, des profits et des partenaires qui collaborent sans causer de problèmes. Or, à Québec, il n'y a que des problèmes pour le moment.