Un groupe d'hommes d'affaires sérieux, qui désirent garder l'anonymat, m'assurent qu'ils sont en train de ressusciter les Maroons de Montréal, cette mythique équipe des Anglos, rivale du Canadien, et qui est disparue au début du XXe siècle. Je ne les prenais pas au sérieux sur le coup, mais ils insistent et me disent que Montréal est tellement une bonne ville de hockey qu'il y a de la place pour deux équipes de la LNH. Ne manque qu'un aréna de 500 millions, mais les gouvernements seraient ouverts à l'idée.

Ne vous gênez pas, mes amis des médias sportifs, pour en parler. Pas besoin de vérifier, ne vous donnez même pas la peine de réfléchir, je vous jure que c'est vrai.

Tout ça pour vous demander si nous avions besoin de cette rumeur à propos du retour des Expos. Leur départ a été l'un des épisodes les plus désagréables de l'histoire du sport à Montréal. Je connais des gens qui s'en remettent à peine. À moins d'arguments solides, de faits et de noms, pourquoi revenir là-dessus?

Les gens d'affaires anonymes qui auraient parlé à Rodger Brulotte pensaient-ils qu'il allait garder ça pour lui? Ou qu'il allait en profiter pour tout répéter dans les médias, où il a ses entrées? Les hommes d'affaires anonymes auraient mieux fait de se payer des publicités dans les journaux.

La rumeur s'est répandue jusqu'au Stade municipal de Québec, samedi, où les Capitales avaient invité quelques anciennes vedettes des Expos. Que vouliez-vous que Moises Alou et Pedro Martinez disent autre que Montréal est une ville formidable qui mérite une équipe des ligues majeures? Martinez a quand même ajouté: «Un bon stade aussi».

Quant à Brulotte, la vedette de l'heure pas anonyme du tout, il nous a dit, en direct de Québec: «On dirait que l'espoir est revenu...»

Pour qui?

Ça tombait mal pour les nostalgiques parce que Claude Brochu, un autre personnage ambigu de ce cauchemar, accordait au même moment une entrevue à The Gazette où il répétait que s'il avait eu son stade au centre-ville, les Expos seraient encore ici. Un stade qu'il aurait fallu lui payer, bien sûr. Et puis il a dit que les chances des Expos de revenir à Montréal étaient nulles et que Jeffrey Loria et David Samson...

En voilà un qui a raté une belle occasion de se taire.

Le disque est usé, on en a un mauvais souvenir et on ne veut plus l'entendre. De grâce...

Je préfère le discours de Marc Griffin, un ancien de l'organisation, qui tente de ramener le baseball professionnel à Montréal: «On parle de la Ligue Can-Am et d'un stade de 5000 places. C'est plus raisonnable.»

Tout à fait, monsieur Griffin.

En passant, je ne vous ai pas parlé de la venue possible de la NFL à Montréal, et de la NBA aussi. Vous pouvez en parler, c'est sérieux...)

Montréal, la plus meilleure ville

Voici les joueurs de tennis de retour avec la Coupe Rogers et, encore là, on nous prend un peu pour des cruches, comme chaque année. Qu'est-ce qu'on lit et entend dans les médias? Que les joueurs préfèrent le tournoi et la ville de Montréal à tous les autres, qu'ils nous aiment comme c'est pas possible, que le public est le meilleur, bref, ils ne se peuvent plus...

C'est comme ça chaque été. La plus meilleure ville.

Il ne faut pas leur en vouloir pour cet excès de relations publiques. Ils font le coup partout où ils vont. Même les Backstreet Boys ont dit la même chose le week-end dernier. On est tellement sympas à Montréal que c'est pas croyable.

Et David Beckham, quand on lui a demandé ce qu'il pensait de la venue de Montréal dans la MLS... Celui-là en a beurré épais. Il n'arrêtait pas.

Qu'est-ce que David Beckham connaît de Montréal à part un hôtel cinq étoiles, un restaurant cinq étoiles, des boutiques pour que sa femme dépense une fortune et une boîte de nuit pour V.I.P. seulement? Est-ce qu'il s'est promené, la tête pleine de poésie, au lac des Castors?

Dieu qu'on nous raconte n'importe quoi. Il paraît que c'est l'époque et qu'il faut s'y faire.

Mojito

Ma jolie perruche Céline était plongée dans la lecture de À mes yeux à moi de Josélito Michaud, un best-seller chez les perruches. Son compagnon, René, était absorbé par son téléphone intelligent, et c'est bien que le téléphone soit intelligent parce qu'on ne peut pas dire que René a 52 cartes dans son jeu.

Avec mon solide poisson rouge, Rocket, nous buvions des mojitos pour combattre la chaleur.

Dis donc, Rocket, que penses-tu du retour des Expos?

Je trouve que ce n'est pas bien de raconter n'importe quoi au public pour emplir du temps d'antenne ou pour faire l'intéressant. Je trouve que c'est un manque de respect.

Ne sois pas si noir, mon aquatique ami, nous aimons ça. Ça nous fait quelque chose à dire quand on a fini de parler des tunnels qui se brisent et du contrat de Josh Gorges. On bavarde, ça crée des liens et tout.....