Les Bruins de Boston comptent une légion de fans à Montréal et il y en a trois tout près de moi au bureau à La Presse. Ils jubilaient encore hier. L'un disait marcher sur un nuage, l'autre disait se sentir une gueule de bois sans avoir bu d'alcool...

Ces deux-là - n'ayez pas peur, je ne vous nommerai pas - ont des jeunes enfants et je les ai traités de pères irresponsables. Comment auraient-ils justifié ce spectacle barbare devant leur progéniture qui, heureusement, dormait à ce moment-là?

Ils ont avoué que oui... ils avaient un peu honte... mais le CH l'avait cherché... etc. Ils étaient plus contents que honteux et je pense qu'ils riaient dans mon dos.

Le troisième fan des Bruins, pas plus fin, se vantait de ne pas avoir dormi de la nuit tellement il était content.

D'autres m'ont parlé d'une bonne vieille rivalité. Je n'ai rien contre les bonnes rivalités, mais nous sommes en 2011 et on pourrait espérer que le public a évolué depuis les années 70, où l'on voyait souvent des gants dispersés un peu partout sur la patinoire.

On pourrait espérer que Don Cherry ne soit pas le maître à penser du monde du hockey.

S'il vous plaît, un peu de recul. Ce match de hockey était une honte, point.

Erreur de Pacioretty

Cela dit, il est un peu vrai que le CH l'avait un peu cherché. Les p'tits gars avaient battu les Bruins trois fois depuis le début de la saison et, avouons-le, ils ont été un peu baveux.

P.K. Subban, surtout, avec sa grande gueule, mais il n'est pas le seul. Les joueurs du Canadien sont parfois de petits fendants, mais ils ont oublié le mot-clé: petit. Les Bruins le leur ont rappelé hier.

De mémoire de vieux chroniqueur de hockey, je ne me souviens pas d'avoir vu une équipe se faire autant tabasser. Un massacre, en fait. Les joueurs des Bruins n'arrêtaient pas de cogner, même quand l'autre se mettait en position du foetus. Ils sont beaux, vos Bruins!

On voyait bien que plusieurs des nôtres évitaient Zdeno Chara - Max Pacioretty n'aurait jamais dû le narguer à la fin du match précédent - et Milan Lucic, avec raison. Quand on n'est pas de taille, on se fait tout petit.

Ces événements sont toujours dommage pour les joueurs propres qui veulent pratiquer un sport dans les règles du franc-jeu. Je pense à Hamrlik et Spacek, deux vétérans qui ne sont jamais salauds et qui ont été agressés violemment hier.

C'était le triomphe des voyous et n'attendez pas des sanctions sévères de la part des dirigeants de la LNH. Celui qui a défiguré Tom Pyatt est le fils de Colin Campbell, le responsable de la discipline...

Vous voyez le genre de mentalité?

M.Gauthier?

Cela dit, si j'étais Pierre Gauthier, je penserais à préparer une possible série éliminatoire contre les Bruins. Un match comme celui de mercredi laisse des séquelles.

Sans compter que les autres clubs ont pris des notes et dans ces notes, il y a le mot moumoune accolé au nom de certains joueurs du Canadien. Georges Laraque n'est-il pas sous contrat avec le CH?

Le chouchou

Guy Carbonneau est donc monté dans l'autobus à Chicoutimi pour se rendre à Val-d'Or, où il a subi une défaite à son premier match derrière le banc des Saguenéens.

Ça vous dirait, une randonnée Chicoutimi-Val-d'Or en autobus en février? Aller-retour, bien sûr. Il faudrait qu'il m'explique. Ce n'est pas comme si Carbonneau devait gagner sa vie pour nourrir sa famille.

On a tout vu, son entrée dans l'autocar et tout. On a tout vu parce qu'il est un chouchou des médias québécois. Quand il est passé à une émission de papotage sportif à la télé, j'ai pensé à un vieux sketch de RBO. Vous vous souvenez peut-être de Jean Pagé et Tom Lapointe qui bavaient d'admiration sur les épaules de Mario Lemieux comme des groupies? Mario Lemieueueux... (En passant, que devient Jean Pagé? On ne le voit plus depuis la disparition de La planète des singes à TQS...)

Ils étaient comme ça à L'antichambre. Et Carbo par-ci et Carbo par-là... et des gros rires gras. J'ai plutôt bien connu Carbonneau alors qu'il était joueur. Le gars est vraiment aimable et intéressant, mais il faut se garder une petite gêne, surtout quand on se prétend membre des médias.

Mais bon, les temps changent. Je devrais m'adapter à certaines choses, mais jamais je ne m'habituerai à celle-là.

L'effort est là

Dans le but de maintenir et renflouer sa clientèle, qui se tourne de plus en plus vers le soccer, Hockey Canada lance un «programme saisonnier» qu'il offre aux jeunes pour les intéresser à pratiquer notre sport national.

Jusque-là, rien d'étonnant, sauf que ledit programme est offert en 12 langues, dont l'arabe, le cantonais, le mandarin, le cree, l'inuktitut, l'italien, le portugais, l'espagnol, le panjabi et le tagalog.

Je ne sais pas s'il s'agit d'une bonne idée, mais l'effort est là. Même que le communiqué que j'ai reçu était en français, ce qui n'était pas garanti venant de Hockey Canada.

Bravo.

Comment on dit slap shot en mandarin? Consulter le guide.

Jack strap en tagalog? Idem.

Je me demande ce que Don Cherry pense de tout ça.