L'homme de la rue répond au reporter télé: «Oui, j'ai confiance qu'on va avoir une équipe de hockey à Québec l'an prochain...»

L'homme de la rue est peut-être naïf, mais il n'est probablement pas le seul.

Le maire-bombe, Régis Labeaume, a fait beaucoup de bien à sa ville en lui redonnant une fierté après plusieurs années d'échecs et de déprime. Québec s'est relevée avec le maire Labeaume, elle a réalisé de grandes et belles choses, elle en attend d'autres plus grandes et plus belles, comme les Jeux olympiques, un amphithéâtre multifonctionnel et ultramoderne et, avant tout, le retour des Nordiques dans la LNH.

Jeudi dernier, l'homme de Roberval, millionnaire de l'informatique, a coupé court à une conférence de presse sur un budget municipal qu'il venait de soumettre pour se rendre dans une autre salle de l'hôtel de ville où avait lieu une conférence de presse concernant le combat de championnat du monde de boxe entre Jean Pascal et Bernard Hopkins.

Certes, l'événement est grandiose et sera très utile à la ville de Québec. Certes aussi, le maire Labeaume adore frayer avec les stars et faire son numéro devant les caméras.

Pourtant, Régis Labeaume devrait mettre un genou au sol, prendre le compte de huit et réfléchir à la suite des événements. Il n'est pas K.-O., mais lui et ses grands projets sont en difficulté. La FIS, organisme mondial du ski alpin, n'a pas jugé sa montagne digne de JO et des grandes compétitions; Gary Bettman, commissaire de la LNH, ignore la candidature de Québec; Stephen Harper, premier ministre du Canada, à qui Labeaume a fixé un audacieux ultimatum, ne répond plus.

La FIS a porté un coup dur puisque le reste des projets était lié de près à sa décision.

Tout ça ne signifie pas que Québec doit renoncer à ses rêves. Le maire Labeaume est appuyé par une population enthousiaste - surtout pour le retour des Nordiques. De simples citoyens cherchent des financiers, d'autres organisent des manifestations et des expéditions jusqu'à New York pour rappeler qu'ils sont là et qu'ils ont des attentes.

Labeaume jouit aussi d'une presse locale qui a tendance à l'appuyer, même s'il lui rend bien mal son amitié.

Le maire de Québec a des atouts, mais il s'est peut-être peinturé dans un coin en promettant tout et, surtout, tout de suite. Avançons d'un an - c'est court, un an - et imaginons qu'il n'y a toujours pas l'ombre d'un amphithéâtre ni d'une équipe de hockey. Avançons de deux ans, de trois, et imaginons les Nordiques toujours absents, faute de domicile. Imaginons l'impatience et la désillusion des citoyens...

Que dira Régis Labeaume à ce moment-là? Est-ce qu'il blâmera à gauche et à droite? Dieu et le Démon?

Le maire aurait peut-être dû adopter une stratégie à moyen ou long terme. Promettre moins et, surtout, pas pour demain.

Une amie de Québec décrit son maire comme un enfant gâté qui se jette par terre et cogne des pieds et des mains parce qu'on ne lui donne pas immédiatement ce qu'il veut.

Mon amie est plus sage que le maire.

Sulaiman

Nous devions rencontrer l'éternel commissaire du WBC hier à Québec, José Sulaiman, mais le monsieur ne s'est pas présenté.

Comme la plupart de ses collègues promoteurs de boxe, Sulaiman, qui est Mexicain, a une réputation sulfureuse.

Yvon Michel, qui négocie souvent avec lui, raconte: «Le WBC est la fédération la plus flexible. Sulaimen n'hésite pas à contourner ses propres règlements, à tourner les coins ronds. Il vise d'abord des grands combats entre grands boxeurs.

«L'IBF, par exemple, la fédération de Lucian Bute, est beaucoup plus stricte dans l'application de ses règlements. Ça nous donne parfois une défense obligatoire contre un boxeur médiocre, un boxeur qui ne devrait pas être là. C'était le cas lors de la dernière défense de Lucian Bute. Sulaiman n'aurait pas sanctionné ce combat.

«Par contre, il a aimé David Lemieux et il n'a pas hésité à le faire passer du 25e au troisième rang au classement WBC. Avec l'IBF, Lemieux aurait attendu plus longtemps.»

Une bonne adresse

Si vous passez dans la ville de Régis la Bombe: le restaurant L'Affaire est Ketchup, rue Saint-Joseph.

À la limite des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur.

Le coin est bohème, le lieu est des plus modestes, mais la cuisine française et méditerranéenne est soignée et les jeunes qui vous accueillent valent le déplacement.

Photo: Le Soleil

Le maire de Québec, Régis Labeaume, aimerait sûrement avoir l'aide du Père Noël pour concrétiser tous ses projets!