Mine de rien, le Supermotocross Monster Energy existe depuis 1977 - avec un tel nom, pas étonnant - et continue chaque année d'emplir le stade de 40 000 ou 50 000 personnes, de foin, de vieux pneus et de tonnes de terre.

Même si vous n'aimez pas, ce qui est mon cas, rappelez-vous qu'il est le plus fidèle des clients du Stade olympique, qui a de moins en moins de clients.

On nous dit aussi que le motocross est le père de tous les sports extrêmes. Fort possible. Sur les quelque 200 coureurs qui arrivaient au stade hier, la majorité étaient des Québécois, mais pas nécessairement des Montréalais.

«Il faut presque habiter à la campagne pour pratiquer ce sport, nous explique Jean-Sébastien Roy, cinq fois champion canadien et ex-vedette internationale. Vous verrez des coureurs qui viennent de toutes sortes de petits villages du Québec. Dans les gradins, la majorité des spectateurs viendront de l'extérieur de la ville.»

Roy a été embauché comme designer de piste et consultant par l'organisation du Supermotocross.

«J'ai toujours une piste sur la terre de mes parents à Acton Vale. Mon père était peace and love quand je suis né et il aimait les motos. J'ai eu ma première à 5 ans. Je courais dans mon grand carré de sable...»

À 36 ans, Roy est un jeune retraité, père de deux petits enfants.

«J'ai arrêté à 34 ans et j'étais une exception. La plupart des coureurs arrêtent autour de 30 ans. C'est un sport dur, il y a de plus en plus de jeunes qui le pratiquent et, comme on sait, les jeunes prennent plus de chances...

«J'ai été opéré aux genoux, aux épaules, je me suis cassé un poignet, j'ai toujours un peu mal au dos...

«J'ai couru sur tous les continents sauf l'Asie. En Europe, le motocross est très populaire.

«J'ai fait le circuit américain pendant huit ans. Quand au Supermotocross du Stade olympique, c'est celui qui attire les plus grandes foules en Amérique du Nord parce qu'il n'y a pas d'autre amphithéâtre de cette taille pour nous. Ce site est parfait, tous les spectateurs voient tout ce qui se passe. J'aime bien la F1, mais quand on est dans les gradins, on n'en voit pas grand-chose.»

L'artiste

Son copain Benoit Milot, 28 ans, grande vedette de free style, voyage un peu partout dans le monde pour offrir des démonstrations spectaculaires.

«Le free style est d'abord un spectacle, même s'il y a quelques compétitions. C'est comme le ski acrobatique, en rapport au ski alpin.

«Notre sport est en train de devenir une affaire de famille. Dans les compétitions à travers le Québec, il y a des courses pour les enfants, garçons et filles, et pour leurs parents. Quand j'ai commencé, j'étais le seul kid.

«Je vise toujours à leur donner un bon spectacle. Je choisis ma musique.»

«J'ai commencé comme coureur, mais quand j'ai vu le free style, en 1999, j'ai tout de suite embarqué. C'est une autre ambiance. Moins de compétition et plus de camaraderie.»

Il faut payer un certain prix. Milot parle de quatre commotions cérébrales et de nombreuses blessures aux genoux, en plus de cassures de plusieurs os. «Je me blesse presque à chaque année...» dit-il.

C'est donc aujourd'hui. Une compétition d'un seul jour. Les gars vous invitent à les rencontrer avant la course. Ils vous montreront leurs motos. Mais défense de monter dessus.