Nous en savons beaucoup sur notre vénérable Club de hockey Canadien. Je dirais même que nous en savons trop, qu'Yvan Cournoyer mangeait un steak l'après-midi d'un match et faisait un somme, par exemple, que Marcel Bonin a déjà combattu un ours, qu'Andreï Kostitsyn a un penchant pour la vodka, d'autres pour autres choses, et on ne parle même pas de l'autre qui couchait avec la femme de, etc...

En parcourant la liste des capitaines du Canadien, il y avait quand même quelques inconnus pour moi, dont Wilfrid «Bill» Arthur Coutu, capitaine pendant l'unique saison 1923-1924. Par une journée de pluie, la tentation d'en savoir plus et clic clic...

Sachez que ce Bill Coutu, Ontarien de naissance, a le triste honneur d'avoir été banni à vie. Eh oui, il a frappé l'arbitre Jerry LaFlamme pendant la finale de 1927 lorsqu'il portait les couleurs des Bruins de Boston. Bill Coutu n'a plus jamais rejoué dans la LNH. Comme ex-capitaine du Canadien, il n'a pas laissé un héritage très digne, comme celui de Jean Béliveau, mettons.

Notez qu'ils aimaient les noms bilingues à l'époque, comme Jack Laviolette et Newsie Lalonde (il avait livré des journaux), une mode pas tout à fait disparue puisqu'il nous reste Ron Fournier et quelques Steeve Tremblay...

Banni à vie, donc, le monsieur Coutu et la rumeur voulait que son entraîneur Art Ross l'ait envoyé sur la glace pour déclencher une bagarre, comme quoi le hockey moderne n'a pas tout inventé.

Dans les mineures, Coutu a joué pour des clubs disparus comme les Millers du Minnesota, les Tigers de Hamilton, les Soo Indians du Michigan, les Bulldogs de Newark...

Ce qui nous amène à Brian Gionta. J'aurais voté pour lui si j'étais joueur du Canadien. Sauf qu'on ne m'aurait pas demandé mon avis puisque Gionta a été nommé par la direction de l'équipe après des mois et des mois de réflexion. Une première dans l'histoire du club.

J'espère que les penseurs tricolores ne mettront pas autant de temps à se décider si... si... Carey Price, par exemple, continue de dire que les joueurs devant lui ne jouent pas bien et que les autres ne peuvent plus le supporter.

Pour ceux de la vieille école, un capitaine doit être élu, sinon la lettre qu'il porte ne signifie rien. Même si Gionta, dans un effort linguistique exagéré, se mettait à parler le chiac, il serait toujours un représentant de la direction.

So so so et tout.

Enfin, sachez que le dernier capitaine du CH à parler français a été Vincent Damphousse. C'était en 1999.

La Coupe Avco

Et puisque les Nordiques sont sur le point de renaître - quoi? c'est loin d'être fait? ah bon, on nous dit pourtant... -, il serait peut-être bien de sortir la Coupe Avco, histoire de nous mettre dans le bain. (On disait à l'époque qu'elle était remise en pièces détachées et qu'il en manquait quelques-unes...)

Pourquoi pas demain à la Marche bleue, par exemple, au milieu de milliers de personnes?

La 10e manche

Les fous de baseball ont passé deux belles soirées, mardi et mercredi sur les ondes de PBS, devant les nouveaux chapitres de l'interminable documentaire de Ken Burns sur le baseball.

Les derniers épisodes - The Tenth Inning - ne sont pas aussi étonnants et nostalgiques que certains des 22 premières heures (oui, 22 heures!), mais on y parle des Expos, ou plutôt de la longue agonie des Expos après le lock-out de 1994 où ils allaient tout gagner. On verse une petite larme en revoyant Felipe, Moises, Larry Walker, Marquis Grissom, Pedro Martinez, John Wetteland... Quelle équipe nous avions!

De longues séquences de la profonde rivalité entre les Yankees de New York et les Red Sox de Boston suivent et ça se laisse regarder.

Enfin, si vous avez vu au cours des dernières années des documentaires sur l'histoire de la boxe, de la lutte, du baseball et du football au Québec, c'est un peu grâce à Ken Burns, le maître dans le domaine.

Photo: André Pichette, La Presse

Brian Gionta a dit, mercredi, au moment de sa nomination à titre de capitaine, qu'il se mettrait à l'apprentissage du français.