Quatre buts en 10 lancers... Après nous avoir expliqué que Carey Price avait compris, qu'il avait mûri, qu'il était redevenu un jeune homme modeste prêt à «mériter son temps de glace» et bla bla bla, le Canadien s'est retrouvé devant le pire scénario possible: le gardien sur lequel on dépend est déjà conspué par ses propres partisans...

Bravo pour la nouvelle maturité, mais il ne faut pas oublier qu'il faut aussi et surtout arrêter des rondelles.

Les coéquipiers de Price se sont portés à sa défense immédiatement. Normal. Le contraire aurait été très inquiétant.

Mais je m'explique mal pourquoi tant de journalistes ont aussi pris son parti, comme ce collègue d'une télé anglophone qui nous jurait, tout de suite après le match, que Price n'était responsable d'aucun but.

So what? Un gardien doit voler quelques buts à l'adversaire de temps en temps. C'est pour cela qu'il est payé. Souvenez-vous de Jaroslav Halak... Il faut racheter les erreurs de ses coéquipiers.

Et pourquoi s'empresser de ménager les sensibilités du grand club? On fait partie des médias, non pas de l'équipe.

Cette complicité m'énerve toujours et elle entache notre profession. Le gars est pourri? Alors on dit qu'il est pourri. On est payés pour ça et non pas pour vendre des billets.

Mais bon. Ce n'est qu'un match hors concours, comme on dit...

Mais encore...

Les matchs de la LNH ont commencé, vous zappez d'une station à l'autre pour voir ce qui se passe et on vous montre... toutes les bagarres. Au complet.

Pourquoi?

Faut-il absolument nous présenter ces horreurs d'un autre temps et prouver au monde entier que les amateurs de hockey sont un peu barbares? Pourquoi rappeler que dans notre sport national, les bagarres comme on en voit entre voyous dans les ruelles sont permises? À peine pénalisées et même encouragées par les propriétaires d'équipe?

Sans compter que les samedis, dans les arénas du Québec, on va singer les grands...

Le but d'Alain Côté

Le Québec s'emballe pour les Nordiques, comme s'ils étaient tout près de réapparaître. Tout ça est bien beau, mais il faudrait respirer par le nez...

Avez-vous entendu la chanson interprétée par «nos grands artistes» dont la moitié sont inconnus et pas grands artistes du tout? Sur la musique de We Are the World, pour être certain d'être original...

Une autre horreur. Allez, les amis, on se calme. Pas besoin de montrer au monde entier que nous sommes capables d'être aussi quétaines. Déjà que les députés conservateurs de la région de Québec ont fait les clowns avant que leur chef, Stephen Harper, ne les remette à leur place.

Enlignons-nous plutôt vers les frères Stastny et les Alain Côté, des messieurs avec un grand M, pour faire de la promotion. Là, je suis pour à 100%.

Parlant d'Alain Côté, vous savez que son but...

Oups... Notre nouveau boss est de Québec, il a le N tatoué sur le coeur et Peter Stastny dans le dos.

Les girls

Nos championnes olympiques du hockey féminin se préparent, avec leur nouvel entraîneur Ryan Walter, pour un tournoi de quatre nations où elles affronteront les Américaines, les Suédoises et les Finlandaises.

Il ne faut jamais oublier que les girls sont toujours un peu angoissées par les critiques à leur égard. Il est même question d'annuler le tournoi olympique de hockey féminin, faute de pays compétitifs.

Tout ça n'est pas leur faute, mais les matchs de 16-0, par exemple, sont toujours un peu désolants.

Finalement, ce tournoi à quatre nations, qui aura lieu à Terre-Neuve, est peut-être l'avenir du hockey féminin. Il n'y a pas de doute que le spectacle sera excellent.

Se tirer dans le pied...

Les villes qui rêvent d'accueillir de grands événements sportifs devront y penser deux fois devant l'exemple de Delhi qui est en train de se tirer dans le pied.

Les Indiens rêvaient d'étaler leur nouvelle richesse aux yeux du monde entier en tenant les Jeux du Commonwealth, mais ils risquent plutôt de salir leur image sévèrement.

Les nombreuses plaintes contre l'insalubrité des lieux, exprimées par les rares athlètes arrivés, sont celles qui font le plus mal, à mon avis.

Oubliez la sécurité, les catastrophes naturelles et la pénible construction des installations, révéler au monde entier son insalubrité n'est pas une bonne idée.

De nos jours, ces nouvelles-là font le tour de la terre en quelques minutes.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Carey Price n'a bloqué que six des 10 lancers des Bruins en première moitié de match, mercredi. Il a même été conspué par certains spectateurs au Centre Bell.