On aurait cru que Brian Chiu allait jouer au centre pour les Alouettes pour l'éternité. Mais après avoir défendu les trois couleurs de 21 à 35 ans, son corps n'en pouvait plus.

«J'ai été opéré six fois aux genoux. Et puis aux épaules et aux coudes... J'en avais vraiment assez.» Voilà qui en fera un bon client d'Advil...

Chiu fait partie de cette catégorie d'athlètes qu'il fait bon interviewer. Facile d'accès, toujours prêt à blaguer, on pose une question et il se met à parler, ponctuant ses paroles d'extraits en français.

Je l'ai vu diriger une clinique de football pour tout-petits et on n'aurait pas pu trouver un meilleur moniteur. Les jeunes le suivaient partout et buvaient les paroles de ce comique et gentil géant.

Aujourd'hui, Brian Chiu travaille pour la première fois de sa vie en dehors du terrain de football. Mais il n'est pas loin, il est sur les lignes de côté avec les Stingers de Concordia.

«Je suis passé de l'école secondaire à l'Université Washington State puis directement aux Alouettes. Je n'ai rien fait d'autre que jouer au football. C'est tout ce que je sais faire.

«Les joueurs que je dirige aujourd'hui ont à peu près l'âge que j'avais quand j'ai débuté à Montréal. Mais ils sont beaucoup plus gros, forts et rapides que nous à l'époque. Ils les font vraiment gros aujourd'hui!

«Je ne sais pas encore si je suis un bon entraîneur, on verra avec le temps. Je m'occupe de la ligne à l'attaque et je suis adjoint du coordonnateur à l'attaque. J'aime bien enseigner, les jeunes font tout ce qu'on leur demande à cet âge-là. Dans quelques années, ils vont penser tout connaître. Je les ai au bon moment.

«Et puis je préfère le coaching à l'action, c'est moins dur pour le corps. Maintenant, je préfère dire à d'autres quoi faire...»

En dehors du football, est-ce que ceux qui ont 21 ans aujourd'hui sont comme vous à l'époque?

«Je trouve qu'on leur en demande beaucoup. J'ai des joueurs qui étudient, jouent au football et travaillent pour payer leurs études. C'est énorme. Il ne faut jamais oublier que leur priorité doit demeurer l'éducation.»

Brian Chiu était un gars typique de la côte Ouest, originaire de Colombie-Britannique, descendant d'immigrants chinois, plutôt décontracté et laid back, comme ils disent.

«Je suis né sur la côte Ouest, mais je suis devenu un gars de l'Est. Ma femme est de Montréal, nous avons deux petites filles. Mon chez moi est maintenant ici.»

Tant mieux pour Montréal, des Brian Chiu, on n'en aura jamais trop.

Et tant mieux surtout pour les joueurs des Stingers de Concordia, qui sont dirigés par un autre ex-Alouette, Gerald McGrath.

Rotrand pète le feu

Parlant des Alouettes, ils devraient surveiller de près le porteur de ballon des Carabins de l'Université de Montréal. À sa deuxième saison, Rotrand Sené domine le football universitaire canadien aux chapitres des verges gagnées au sol et des verges gagnées par match.

Il a parcouru 505 verges en trois matchs le précieux objet dans les mains...

Et puis Rotrand Sené est peut-être, ces jours-ci, l'athlète le plus spectaculaire en ville. Il prend des remises de ballon quand les Carabins y vont d'une attaque wild cat.

Rotrand Sené vous fait bondir de votre siège... Alors, messieurs Larry Smith et autres, un porteur de ballon canadien, un p'tit gars de Montréal, ça ne vous tenterait pas?

Allez les Bleus!

Ils sont bleus, ils sont beaux, ils sont faits de toutes sortes de tissus et se vendent à tous les prix... les chandails des Nordiques de Québec sont revenus à Montréal, dans les vitrines et les boutiques de sport.

Vous direz que les fabricants de produits dérivés sont vite sur la gâchette et vous aurez tout à fait raison. Vous direz aussi que ces gens-là n'en ratent pas une, sauf qu'ils ne manquent pas de clients, loin de là.

On dirait que les Québécois n'ont jamais autant aimé le hockey. Mille personnes pour un entraînement du Canadien, des gens refusés à la porte, on dirait qu'il ne se passe rien d'autre.

Si j'étais le maire Labeaume, je ne cracherais pas sur cette publicité gratuite. Des maillots bleus dans les rues de Montréal, ça ne peut pas nuire.

Photo: André Pichette, La Presse

Brian Chiu travaille pour la première fois de sa vie en dehors du terrain de football. Mais il n'est pas loin, il est sur les lignes de côté, comme responsable de la ligne à l'attaque et adjoint du coordonnateur à l'attaque des Stingers de Concordia.