C'est le titre du sympathique courriel d'un lecteur qui rêve d'un bouton sur sa zapette qui éliminerait les voix des commentateurs et laisserait filtrer le son ambiant.

Il n'est pas le seul et l'idée n'est pas nouvelle.

Les commentateurs de NBC ne parlent plus pendant les épreuves de patinage artistique. À la télé britannique, depuis longtemps, les commentateurs gardent le silence pendant les matchs de tennis et de golf. Ils interviennent seulement pendant les temps d'arrêt.

Renaud Melançon se demande aussi si cette verbosité télévisuelle n'est pas une tradition québécoise.

Je dirais que oui, si je me fie à ma longue expérience. Même la SRC, lorsqu'elle avait les droits sur les Jeux olympiques, avait du mal à passer à l'image. On nous montrait beaucoup trop de têtes parlantes et, hélas, tout le monde n'est pas Richard Garneau, ni même Gaétan Boucher.

Au Québec, nous aimons les belles voix et les beaux parleurs, même s'ils n'ont rien d'intéressant à raconter. Personnellement, je me passerais bien des envolées théâtrales d'Yvan Ponton, quand il prend sa voix de publicité de camions. Il ne nous apprend rien. La tradition de parler pour parler règne toujours.

Et puis il y a les omniprésents commentateurs de hockey qui ont beaucoup de mal à prendre le virage olympique. Ils nous parlent de Martin, de Roberto et de Sidney comme s'ils avaient élevé les cochons ensemble. Ils en sont aux prénoms pour bien nous faire comprendre qu'ils font partie d'un cercle privilégié.

Vite, le bouton magique...

Kiss-and-cry

Le New York Times a publié lundi une petite histoire de la salle réservée aux patineurs artistiques après leur performance. Autrefois, il n'y avait même pas de salle, mais à mesure que les cotes d'écoute grimpaient, la pièce est apparue et elle est maintenant très bien équipée.

C'est que NBC, qui règne sur les Jeux olympiques, s'est aperçu que le public américain aimait voir les athlètes pleurer, et quel meilleur endroit que le patinage artistique pour voir des larmes? D'où la salle surnommée Kiss-and-cry, un surnom cynique qui aurait ses origines dans les coulisses de la chaîne elle-même.

NBC est entré dans l'espace des athlètes avec ses gros sabots, y installant ses propres décors et des micros un peu partout. Au diable les autorités olympiques. Tous les faits et gestes sont saisis. Et puis vous ajoutez un toutou donné par un enfant dans la foule - un enfant qui donne son toutou? -, un bouquet de fleurs, des bisous pour papa-maman dans les gradins...

Frank Carroll est le vieil entraîneur (71 ans) du médaillé d'or américain Evan Lysacek. Ce dernier a la larme facile.

Carroll: «J'ai toujours envie de lui dire d'arrêter. Je déteste voir mes patineurs pleurer devant les caméras. Est-ce que les skieurs se mettent à pleurer après avoir remporté une médaille?

«Et puis on ne peut plus se parler. J'aurais envie de lui dire ce qu'il a fait de bien et de mal, mais il y a des micros cachés partout. Ils entendent tout.»

Joannie Rochette était évidemment dans la ligne de mire de NBC hier soir, la pauvre.

There's no business like showbusiness, comme ils disent.

Allo, allo,madame O.?

La Rosemontoise madame Ouellette, mère de Caroline de notre équipe de hockey féminin, était toujours ébranlée, hier, par le décès de la mère de Joannie Rochette.

«Quelle horreur! Les filles de l'équipe canadienne sont ébranlées aussi. J'ai dit à Caroline que si ça m'arrivait, elle devrait continuer sa compétition. La mère de Kim (St-Pierre) lui a dit la même chose. Et nous savons que la mère de Joannie le lui avait dit aussi.»

Madame O. allait magasiner au centre-ville de Vancouver hier.

«Les parents des athlètes canadiens ont des rabais de 15% à plusieurs endroits. Je vais lire La Presse dans une salle où on a l'internet gratuit, sinon, à l'hôtel, ça me coûte 12$ rien que pour allumer mon ordinateur.»

Côté hockey?

«Vous avez vu que la Finlande a joué la trappe au maximum. Leur gardienne était solide et ça nous a donné un bon match. Nos filles semblaient un peu rouillées. Elles n'avaient pas joué depuis cinq jours.

«On a vu les filles après le match à la Maison du Canada où il y a toujours un repas. C'est à côté de la Maison Molson et je te jure que la bière coule à flots. Mais moi, je ne bois pas d'alcool. Je n'aime pas le goût.

«Maintenant tout se décidera jeudi et on est très nerveuses. Les Américaines sont favorites. On parle déjà tirs de barrage. Mais j'ai confiance. Nos filles se sont beaucoup améliorées depuis Turin et les Championnats mondiaux. Et Caroline garde toujours une réserve d'énergie pour les Américaines.»