Nos collègues se posent de plus en plus de questions sur l'harmonie qui règne ou qui manque dans le vestiaire du Canadien. De nos jours, il est difficile de savoir puisque les journalistes ne côtoient plus les joueurs dans les avions, les autocars et les hôtels.

Mais ils voient des choses et ils spéculent. Des choses comme une engueulade entre Carey Price et Andrei Markov.

Si vous voulez mon avis, Markov a montré ce jour-là qu'il voulait être, qu'il était déjà, en fait, le capitaine du CH. Il a agi comme un capitaine et je l'aurais secondé si j'avais été membre de l'équipe.

Mais nous nous égarons: bon esprit d'équipe ou mauvais karma?

Carey Price n'a rien fait pour nous éclairer hier. Au reporter de La Presse, il a déclaré que l'équipe était unie comme jamais depuis son arrivée à Montréal.

Au reporter de The Gazette, il a parlé plutôt d'un snitch, c'est-à-dire d'un délateur, d'un traître sans lequel l'incident serait passé inaperçu.

En fait, Price nous a quand même éclairés un peu plus. Un hockeyeur qui traite un coéquipier de snitch dans un journal, ça nous en dit beaucoup sur l'ambiance dans la chambre, comme ils disent.

Et ça ne nous dit pas de bonnes choses.

Cette équipe est devenue triste à mourir. Elle nous fait un peu honte.

Mettez-vous dans la peau de Mathieu Darche et de Benoît Pouliot, qui arrivent plein d'enthousiasme et de bonne volonté, qui ne ratent pas leur chance et qui se retrouvent dans un club éteignoir.

La côte pourrait être longue à remonter et faire des victimes en cours de route.

Enfin, j'aimerais qu'on m'explique le délire dans les gradins à tous les matchs au Centre Bell. Est-ce qu'ils mettent quelque chose dans la bière et les boissons gazeuses?

En attendant Tiger

On ne sait toujours pas où il en est dans sa thérapie, mais on sait qu'il lui est interdit de se servir du golf comme moyen d'évasion. Tiger Woods, sans ses bâtons de golf...

Toujours est-il que Woods est maintenant responsable d'une autre nouvelle tendance: les grandes entreprises qui embauchent des vedettes du sport comme porte-parole se paient maintenant des assurances anti-scandale.

Elles ont toujours protégé leurs pertes éventuelles en cas de mort ou de blessure, mais elles n'avaient pas pensé à l'épouse trompée qui accueille le demi-dieu avec un coup de bâton de golf et aux 30 maîtresses qui se font un plaisir de raconter leurs aventures aux médias.

En assurances, on n'arrête pas le progrès.

Une blague, non?

J'ai eu beau lire et relire, j'avais du mal à le croire. J'ai pensé à un énorme canular.

Mais il semble que tout ça était sérieux: Michel Bergeron qui perd la boule parce qu'on lui a refusé un but dans une ligue de garage, qui devient carrément grossier en ondes, qui passe une nuit d'insomnie rongé par le remords, qui décide de démissionner... attendez, ce n'est pas fini... et qui revient sur sa décision à la suite de l'intervention de Dieu, c'est-à-dire René Angélil.

C'est une blague, non? Allez, dites-moi que c'est une blague.

Remarquez que Bergeron n'a pas changé. Il a toujours été un showman incomparable. Quand il dirigeait les Nordiques, le spectacle, c'était lui et il emplissait le Colisée.

Je pense toujours que si l'entraîneur s'était plus concentré sur son équipe à ce moment-là, les puissantes formations des Nordiques auraient remporté une Coupe Stanley ou deux. Mais bon, on ne le saura jamais.

Et ce n'est pas fini: il y avait un million et demi de téléspectateurs! Parlez-moi de niveler par le bas. J'ai mal à mon Québec.

Allez, dites-moi que tout ça était arrangé avec le gars des vues. Pour qu'il y ait deux millions de téléspectateurs la semaine prochaine...