Bob Gainey a pris tout le blâme, comme un homme, et il a bien fait parce qu'il s'est complètement fourvoyé dans le cas de Georges Laraque.

Le DG du Canadien s'est d'abord fait passer un produit endommagé. Souvenez-vous, le gros garçon est arrivé à Montréal blessé. Il aurait fallu mieux faire ses devoirs. Le Georges Laraque qu'on a vu à Montréal n'était plus l'ombre du celui qui a défendu les couleurs des Oilers d'Edmonton et des Penguins de Pittsburgh.

De là à dire que Laraque est propre, propre dans cette histoire... Il ne voulait plus se battre, il était incapable de défendre ses coéquipiers, il le savait, mais il voulait quand même empocher l'argent.

Gainey s'est aussi trompé sur la nature humaine et le contexte social. Déjà à Edmonton, Laraque, qui n'est pas un monument de jugement, avait déjà fait des vagues sur son site internet. Il avait déclaré, entre autres choses, qu'il ne jouerait jamais à Montréal, à cause de la sur-présence des médias.

Il aurait dû suivre sa première idée. Lui et le tourbillon médiatique montréalais autour du Canadien composaient une relation condamnée à l'échec. Les pièges étaient nombreux et il a vite mis ses gros sabots dans quelques-uns.

Gainey a parlé de distraction et c'était tout à fait vrai. Une loi du sport veut qu'on ne tolère pas un joueur qui cause plus de problèmes qu'il n'en règle, qui prend trop de place par rapport à sa contribution.

Quand Alex Ovechkin fait des folies à Washington, on n'a pas le choix que de les tolérer. Dans le cas de Laraque, qui s'est permis quelques flèches à l'endroit de son entraîneur, le déséquilibre était évident.

Laraque est parti en laissant de bons mots pour le CH. Bonne décision. Les deux parties se sont un peu ridiculisées dans cette histoire. C'était suffisant.

Connerie

La foule du Centre Bell venait de huer Carey Price, mais elle s'est mise à l'applaudir quand il a jeté les gants pour se battre contre Cam Janssen, des Blues de St.Louis, mercredi soir. On voit bien ce qui plaît au public. Nous n'avons pas fini de voir des coups salauds dans notre sport national. Une stupide bagarre et le public est content.

L'épisode était d'autant plus con que c'est Price qui était l'agresseur dans cette affaire. Personne ne l'a agressé, même que Janssen a tout fait pour éviter une collision violente.

Mais il a suffi de se fâcher, de faire le matamore et tout le monde était content. Je pensais que Price était payé pour arrêter des rondelles, ce qu'il a beaucoup de difficulté à accomplir.

Quand à son jugement, il nous a montré une fois de plus qu'il ne fallait pas se fier à lui pour agir avec une certaine intelligence, celle qui fait souvent la différence entre un perdant et un gagnant.

On veut une équipe!

En tant que partisan du Canadien, je suis très déçu de la tournure des événements et de l'équipe sans âme qu'on voit sur la glace.

Envoyons un message à la direction du club, un cri dans le désert: ce ne sont pas des porte-clefs, des bavettes et du papier-cul aux couleurs du CH que nous voulons. Ce ne sont pas des cérémonies à n'en plus finir... Ni des briques... Ni même de cette nostalgie d'un passé glorieux qui finit par être ennuyante quand on presse le citron trop longtemps.

Ce que nous voulons, c'est tout simplement une bonne équipe. Il me semble que ce n'est pas difficile à comprendre.

C'est facile... après

Enfin, Bob Gainey ne parle pas souvent parce qu'il sait très bien qu'il n'a rien à y gagner. Un exemple: les Blues de St.Louis venaient à peine de débarquer à Montréal que, dans nos médias, on posait la question: est-ce que le Canadien s'est trompé en repêchant Max Pacioretty avant David Perron?

On appelle ça du second guessing et c'est l'arme des vautours. On peut remettre en question n'importe quelle décision quand on connaît déjà la réponse. Il est toujours facile de se prononcer après.

Bob Gainey ne répond pas à de telles questions. Il perdrait son temps et il le sait.