Nous sommes humains, disent les uns. Ils sont humains, ajoutent les autres...

C'est à peu près le niveau du débat qui a occupé nos médias sportifs mardi soir et une bonne part de la journée d'hier. Un joueur accuse un arbitre de s'être vengé en lui infligeant des pénalités. Hon! Scandale!

Il n'y avait pas de sujets plus intéressants? Il s'agit de hockey, bien sûr, de quasi-religion, mais il faut bien vivre dans une ère de surinformation, de vide, disent certains, pour s'attarder sur de telles banalités. Des journalistes hautement payés, des médias qui coûtent cher à garder en vie... Et on gaspille le temps à discuter de stupidités de fond d'aréna. On a observé des bouts de films, on a tenté de lire sur les lèvres...

Oui, les arbitres sont humains et oui, il leur arrive de se venger. C'est pour ça qu'on recommande aux joueurs et aux entraîneurs de ne pas se les mettre à dos.

Le joueur en question, Alexandre Burrows, est considéré comme un agitateur. Une des plaies du hockey, surtout au Canada, où des individus comme Sean Avery sont admirés. Leur tâche est de «déconcentrer» les joueurs adverses, avec des petits coups salauds et des paroles blessantes, par exemple.

Ils visent à ce que les joueurs de qualité oublient de jouer du hockey de qualité. Et tant pis pour le spectacle. Martin Brodeur s'était dit écoeuré du sport qu'il aime tant après avoir été harcelé par Sean Avery. Ce dernier lui rappelait sans cesse son divorce... qui avait eu lieu cinq ans plus tôt.

On ne parle pas d'un travail noble, ici, d'un travail qui fait avancer l'humanité avec de belles vertus sportives. On parle plutôt de petits morons, souvent issus de la belle école de vie qu'est le hockey junior (les Cataractes de Shawinigan, dans le cas de Burrows) et qui vont justement à l'encontre de ce qu'est le sport.

Ce qui n'empêche pas, hélas, toutes les équipes de chercher un agitateur en nous disant qu'ils font gagner des matchs. Belle mentalité.

Certains analystes hier parlaient d'une atteinte à l'intégrité du hockey. Faites-moi rire. Si on tenait tant à l'intégrité du hockey, on éliminerait les bagarres, les agitateurs et bien d'autres choses.

Cela dit, mes chers collègues, la prochaine fois qu'un hockeyeur ira pleurer contre un arbitre, gnan, gnan, gnan, dites-vous qu'il est humain, mais pas de la variété la plus crédible, ni la plus intéressante.

Il serait bien aussi de tenter de demeurer au-dessus de ces débats qui nous tirent tous vers le bas.

Cahoon revient!

À l'autre bout du registre, il y a des athlètes comme Ben Cahoon, droit, respectueux des autres et du sport qu'il pratique, pas des moumounes non plus, bien au contraire. Moins, en tout cas, que ceux qui se moquent du divorce des autres.

Le bon Ben, mon préféré chez les Alouettes, n'est plus très jeune à 37 ans, mais il a décidé de jouer une autre année. La foule l'avait un peu supplié lors du défilé de la Coupe Grey. C'était émouvant et les fans l'ont peut-être influencé. Reste au vieux corps à tenir le coup.

Moins bonne nouvelle pour les Oiseaux, par contre: après une saison à voler tellement haut au-dessus des autres clubs, leurs entraîneurs-adjoints reçoivent des offres pour devenir entraîneur-chef ailleurs dans la LCF.

C'est la rançon de la gloire.

Pourvu que Mark Trestman reste, on devrait se débrouiller...