Brett Favre est retourné pour la première fois à Green Bay, dimanche, et c'était un peu comme lorsque Guy Lafleur est revenu jouer à Montréal avec les Nordiques. La rivalité Vikings-Packers est aussi intense et dure encore.

Lafleur avait marqué deux buts et il avait été ovationné. Favre, lui, a été hué, bien sûr, mais beaucoup plus. Des anciens des Packers ont déclaré devant toutes les caméras d'Amérique qu'ils le considéraient comme un traître et qu'ils avaient jeté tous les souvenirs qu'ils avaient de lui. Un peu fort, non? Pourquoi tant de haine autour d'un ballon ovale? Surtout que ce sont les Packers qui ont suggéré à Favre de s'en aller.

Le bon Brett a planté les Packers devant leurs partisans et je l'encourageais debout dans mon salon. Le silence dans les gradins était musique à mes oreilles...

Il y a des moments, vous le savez, où le sport rend les gens tarés.

Mais encore...

Comme les fans du Canadien qui ont chanté Na, Na, Na, Na... samedi, au Centre Bell, alors que les p'tits gars menaient 4-2 contre les Maple Leafs de Toronto avec quatre minutes à jouer. Évidemment, les visiteurs ont créé l'égalité. Bonne façon de nuire à son équipe...

Montréal s'est toujours vantée d'avoir les amateurs de hockey les plus connaisseurs d'Amérique, ce dont j'ai toujours douté. Cela était peut-être vrai il y a 20 ans, mais j'en doute aussi.

La nouvelle clientèle du CH, plus jeune, plus dépensière, plus excitée, atteint des sommets de bêtise. Regardez-les se transformer en orangs-outangs quand ils voient une caméra sur le trottoir du Centre Bell.

Le club n'arrête pas de piquer du nez, mais les gradins sont toujours pleins et les souvenirs s'envolent des boutiques, n'importe quel souvenir, des couches de bébés aux chandails des années 40 à 275$.

Jamais de plaintes, quelques rares huées qui sont destinées à un individu à la fois. C'est plus facile, plus méchant et plus lâche.

Une foule le moindrement lucide et critique ferait un mauvais parti à toute l'organisation. Mais non, on les aime aveuglément et on achète avec joie la bière fade à 10,25$ dans un verre de plastique.

On les aime, mais pas autant qu'Occupation double et Le banquier.

La course

Pendant presque toute ma vie d'amateur de sport, il y avait une belle course entre le Canadien de Montréal et les Yankees de New York pour le titre de plus grand club sportif d'Amérique.

Et puis le Canadien s'est mis à trébucher, et trébucher, pendant que les Yankees, après un petit creux de vague, se sont vite remis à remporter des championnats.

Hier soir, ils se battaient pour leur 27e contre les Phillies de Philadelphie. Le Canadien est bon deuxième avec 24 et si la tendance se maintient...

Les pauvres

Wayne Gretzky s'oppose à la vente des Coyotes de Phoenix jusqu'à ce qu'on lui remette une somme d'argent qu'il considère comme son dû. Très bien.

Mais combien faut-il d'argent à Wayne Gretzky pour être heureux? Il devrait peut-être se garder un peu de gêne en ces temps où des millions d'Américains sont en sérieuses difficultés financières.

Dimanche noir

Dimanche soir, nos perruches adorées, Céline et René, se trouvaient à leur atelier d'estime de soi, alors nous en avons profité, Rocket, mon brave poisson rouge, et moi, pour échanger nos points de vue sur la politique municipale...

- Voici un autre exemple de démocratie absurde, mon journaliste préféré. Tout ce brouhaha pour se retrouver au même point. Une personne sur trois va voter et elle choisit le même homme, comme si les médias ne s'étaient pas fendus en quatre pour dévoiler toutes sortes de scandales... Ce n'est pas un compliment pour les médias.

- Et puis notre ville en sort humiliée, Rocket...

- Ne t'en fais pas, mon barbu ami, la corruption sévit dans toutes les municipalités, sauf qu'à Montréal, il n'y a pas eu de bagarres à coups de poing, ni de locaux électoraux incendiés comme dans certaines municipalités des environs... Personne n'a de leçon à nous donner.

- Attendons un peu. Je te prédis que Louise Harel et Diane Lemieux, même si elle s'est fait battre, vont se crêper le chignon pareil dans un couloir de l'hôtel de ville, histoire de poursuivre leur chicane d'un autre temps.

- Ça ne te rappelle pas notre voisin français qui est retourné dans son pays parce qu'il en avait assez de ce petit peuple mené par des matrones? Il n'avait pas tort...

- Je me demande ce que Denis Lévesque en pense, Rocket, lui et son trophée du gala des Artis...

- Moi, je me demande surtout ce que Denis Lévesque pense quand il se regarde dans un miroir.