C'est l'histoire classique du baseballeur ambulant - ou hockeyeur, footballeur ou autre athlète professionnel - qui arrive dans une ville et décide d'y faire sa vie. En général, il y a une femme derrière cette histoire.

Dans le cas d'Eddie Lantigua, joueur de premier but des Capitales de Québec, de la Ligue CanAm de baseball, elle s'appelle Myriam Côté.

«Je suis arrivé à Québec pour jouer au baseball il y a 10 ans. Je suis tout de suite tombé en amour avec ma femme, avec la ville, et comme je pouvais jouer au baseball en plus, j'ai décidé de m'installer ici. Dès ma première saison. C'est rare qu'on trouve trois bonnes raisons de rester...»

Eddie Lantigua est Dominicain, mais il dit «tomber en amour», comme nous, parce qu'il parle un québécois impeccable.

Lantigua a 35 ans et il a refusé, au cours de ses 10 ans à Québec, des offres de contrat d'un club de Taïwan, de deux clubs mexicains et des invitations de quelques équipes des ligues majeures.

«Pour les ligues majeures, c'était des essais sans garantie. Je n'avais plus envie d'aller perdre un mois de ma vie. Je suis bien à Québec, c'est ma ville. J'ai deux enfants avec ma femme et j'ai fait venir les deux enfants que j'avais à New York, où j'ai passé sept années. Nous sommes tous ensemble (les enfants ont 13, 11, 9 et 3 ans). Les enfants, c'est aussi ma passion...»

Et on le croit. Avant et après les matchs des Capitales, Lantigua passe beaucoup de temps avec les enfants qui assistent aux matchs de l'équipe. Il les prend dans ses énormes bras comme s'ils étaient à lui. Les petits adorent Eddie, vers qui ils courent sans retenue pendant que leurs parents prennent des photos. «Eddie! Eddie! Par ici! Une autre photo, Eddie! Un autre autographe!»

On l'appelle le roi Eddie tellement il est populaire.

Et le roi est costaud. Il a été pendant quelques années le slugger no 1 de la ligue CanAm. Un frappeur de circuits avec des épaules de taureau et les avant-bras de Popeye.

Il a joué dans plusieurs organisations des majeures sans monter plus haut que le niveau AA. On dit pourtant dans le milieu que le talent de frappeur était là... «Quand l'occasion s'est présentée pour les majeures, je me suis déchiré un ligament et j'ai été opéré. Ça m'a retardé de quelques années...»

Une autre histoire classique de malchance, sauf qu'Eddie Lantigua est tout sauf amer.

«Je suis heureux de jouer encore au baseball. Le baseball est en moi. Mon père a été dépisteur des Dodgers, des White Sox et des Phillies en République dominicaine. Il m'a initié à 5 ans. Il a maintenant une école de baseball là-bas.

«Quand je pense à ma carrière de baseball, je me dis que c'est incroyable. Il m'a fallu beaucoup de force mentale pour jouer pendant 19 ans dans le baseball professionnel sans me décourager. Je ne pensais jamais jouer aussi longtemps. J'ai eu de la chance.

«Si je n'avais pas été joueur de baseball? Bonne question. Je n'ai aucune idée.

«Maintenant, je prends les saisons de baseball une à la fois. Je ne suis pas riche - Eddie gagne 3000$ par mois -, mais je suis heureux. Même l'hiver ne me dérange pas. Au début oui, mais plus maintenant.»

Tout est beau. Eddie adore Québec et Québec le lui rend bien.

Un grand coup!

Grande nouvelle à Québec, hier: Lucian Bute et Librado Andrade y livreront leur combat revanche et de championnat du monde le 28 novembre. Pas à Montréal, ni aux États-Unis ni au Mexique, comme les projets initiaux le voulaient.

Jean Bédard, d'InterBox, a dit, hier, qu'un coup de fil à Jacques Tanguay, homme d'affaires influent et proche du maire Régis Labeaume, et l'affaire s'est réglée très rapidement.

Quand le maire Labeaume est apparu sur la scène, je l'ai aimé tout de suite. Celui-là n'a pas la langue de bois, me disais-je. J'ai aimé quand il a traité de «colons» ceux qui protestaient contre la venue de Paul McCartney à Québec et la participation de la gouverneure générale Michaëlle Jean à la promotion des célébrations du 400e anniversaire.

L'événement a été un succès grandiose. Ce maire-là fait bouger les choses.

Et puis, le maire Labeaume m'a inquiété. D'abord quand je l'ai entendu à la télé: «Moi, je deale directement avec l'agent de Paul McCartney. Je lui ai dit envoye-moé Eric Clapton...»

Hola, monsieur le maire, des gens comme Eric Clapton ne fonctionnent pas au claquement de doigts, même si ce claquement vient du Maire de la Belle Ville de Québec.

Et puis encore récemment, à la télé, le maire Labeaume a crucifié Air Canada, qui avait osé retarder son vol. Doucement, monsieur le maire, ça arrive à tout le monde, un vol retardé...

De grâce, revenez sur terre avec nous, monsieur Labeaume.

Parce que si quelqu'un peut ramener la Ligue nationale de hockey à Québec, c'est bien lui et sa bande de collaborateurs, dont Jacques Tanguay et Marcel Aubut. La nouvelle d'hier en est une autre preuve.

Souvenez-vous du mépris hautain du maire L'Allier quand les Nordiques sont partis...

On n'en entend pas beaucoup parler à Montréal, mais ces gens-là travaillent discrètement sur le retour des Bleus. Il ne faudrait pas égratigner trop de monde.

Photo: Yan Doublet, Le Soleil

Le premier-but et frappeur de puissance Eddie Lantigua s'est amené à Québec il y a 10 ans pour porter les couleurs des Capitales. Il a trouvé trois bonnes raisons pour y rester.