En 2006, lors de la Coupe du monde de football disputée en Allemagne, le Togo, petit pays d'Afrique de l'Ouest, avec sept millions d'habitants, s'était classé pour la ronde finale. Un grand jour pour le Togo, où la vie politique a toujours été inquiétante. Un jour encore plus grand que vous pouvez imaginer.

Atte Oudeyi Zanzan, le nouveau défenseur gauche de l'Impact, était capitaine de l'équipe du Togo. «On peut dire que nous avons évité une guerre civile en jouant à la Coupe du monde. Des ennemis se sont embrassés et ils se sont rangés derrière l'équipe. La paix était revenue grâce à nous. En Afrique, le foot est une grande fête et tous les Togolais ont fêté et ils ont oublié leurs problèmes.»

Disons que dans ce cas, le sport a sauvé des vies...

L'affaire ne s'arrête pas là. Après le tournoi, Zanzan et l'entraîneur de l'équipe ont rencontré les dirigeants de la fédération togolaise pour leur demander des primes pour les joueurs. «Ils nous ont congédiés tous les deux sur-le-champ...»

Atte Oudeyi rit de bon coeur. Ce sympathique bonhomme a toujours le sourire aux lèvres et le rire facile. Surtout qu'il y a quelques jours, la fédération de football du Togo l'a contacté pour réparer les pots cassés.

«On m'a demandé si j'avais envie de jouer pour mon pays. J'ai accepté. La prochaine Coupe du monde aura lieu en Afrique du Sud et tous les footballeurs africains espèrent y participer. On rêve tous de serrer la main de Nelson Mandela.

«Et puis, le Togo a embauché un nouvel entraîneur, le Belge Jean Thissen, que je connais bien.» (Il faut savoir que Zanzan a joué pendant six ans en première division belge, qu'il a la citoyenneté belge et que sa femme et ses deux enfants vivent présentement en Belgique.)

Après la Belgique, Zanzan a signé un contrat de six mois en Roumanie. Il n'a pas apprécié. «On avait du mal à se faire payer. On se faisait raconter toutes sortes de mensonges. J'ai terminé mon contrat et je suis parti.»

L'Impact a donc accueilli avec joie cet excellent footballeur. «Quand je suis arrivé à Montréal, je ne m'attendais pas à découvrir un club aussi professionnel...»

Nick De Santis poursuit: « Il m'a dit qu'il était très à l'aise parce que son chèque de paye arrivait à toutes les semaines... Il se sent plus en sécurité.

«Atte Oudeyi n'avait pas joué depuis trois mois quand il s'est présenté à Montréal. Il avait du retard sur les autres, raconte De Santis. Il jouait bien en défense mais il n'en faisait pas trop. Depuis deux matchs, on commence à voir le vrai Zanzan. Nous sommes chanceux de l'avoir. Je le suivais depuis deux ans... Et puis maintenant, il va parler de l'Impact un peu partout. Il va nous faire connaître. C'est très bon pour nous.»

Le 2 juin prochain, le Togo affronte le Gabon dans un match de qualifications pour la Coupe du monde. Notre homme sera absent pour une semaine.

«Le Gabon a battu le Maroc, au Maroc. C'est donc une bonne équipe. Mais nous serons favoris à cause de notre participation à la dernière Coupe du monde, fait remarquer Zanzan.

«Le meilleur pays africain à l'heure actuelle? Je dirais la Côte-d'Ivoire. Je crois que le Cameroun ne se classera même pas pour la ronde finale.»

Comment Atte Oudeyi voit-il son avenir? «Gagner des matchs avec l'Impact. J'ai un contrat de deux ans. Et puis, aider le Togo... Après, je n'ai aucune idée.»

Connaissez-vous l'hiver canadien, M. Zanzan? «Non, mais on m'a dit que c'était une catastrophe!»

Et il rit de bon coeur... encore.

Salut, John Limniatis!

D'entrée de jeu, John Limniatis, qui faisait son post-mortem hier, nous a avertis: « Je vais vous décevoir. Je ne dirai rien d'explosif ou même d'excitant. Je tiens absolument à ce que tout se fasse dans le respect.»

Ensuite on a cru réentendre Guy Carbonneau. «Je ne suis pas d'accord avec la décision. Je trouve mon congédiement prématuré et injuste. Mais j'accepte la décision de mes patrons et je n'en veux à personne. La vie continue.»

Et puis, une réflexion typique de ce coloré monsieur: «Je ne suis pas toujours d'accord avec ma femme, mais je suis toujours avec elle.»

Une autre: «Quand une équipe a du succès, on donne un petit morceau de tarte à l'entraîneur. Quand ça va mal, il reçoit toute la tarte sur lui. C'est une bonne image, non?»

On a bien rigolé. Tant mieux.

Enfin, dans une note plus sérieuse, pour tous les entraîneurs du monde: «On peut être un excellent entraîneur et avoir du succès. On peut être un excellent entraîneur et ne pas connaître de succès. Nous ne sommes qu'une partie du tout et les circonstances font le reste...»

Bien dit.