Qui sait ce qui serait arrivé si le Canadien avait profité de ses deux bons débuts de match à Boston pour marquer et prendre l'avance. Si Carey Price avait volé un but de temps en temps. Notre gardien n'a pas été mauvais, mais il n'a pas été bon non plus. Pour gagner en séries éliminatoires, il faudrait qu'il soit bon et plus encore.

Que voulez-vous, ainsi va la vie... Nous avons battu et éliminé les Bruins de tellement de façons au cours des derniers 100 ans, cette fois, ils ont l'intention de nous faire connaître comment on se sent à l'autre bout du bâton, comment on se sent au fond du baril... Les Bruins ont même gagné le premier match en jouant mal et en méritant de perdre. Combien de fois on leur a fait ça?

Vous êtes vraiment au fond du baril quand vous êtes menés 5-1 et que votre seule réaction est de sortir les bras et de tenter d'intimider l'adversaire. Vous n'êtes pas glorieux du tout à ce moment-là.

Les cheerleaders du Canadien à la télé et à la radio nous diront que c'était pour préparer la table pour le prochain match à Montréal. La vieille légende urbaine... Pensez-vous que les Bruins vont arriver à Montréal en tremblant dans leurs patins?

La vérité est que le Canadien aurait du mal à intimider les Pirouettes de Laval.

Question de perception

Après la première défaite, l'excellent Alex Tanguay a déclaré à nos collègues que le Canadien venait de forcer les Bruins «à ouvrir les yeux». À mon avis, c'était loin d'être une bonne nouvelle, mais certains collègues l'ont interprété comme une lueur d'espoir et de résurrection chez le Canadien, comme une cause de panique dans l'autre camp.

Une question de perception.

Remarquez qu'il n'y a rien d'étonnant dans ce qui nous arrive. Cette chronique vous avait prévenus du pire, mais vous ne me croyez jamais.

Alors, on recommence... Combien de matchs a remporté le Canadien depuis la perte d'Andrei Markov?

Toujours zéro. Niet. Un petit point sur une possibilité de 12.

Les trios inattendus

Bob Gainey joue gros et il le sait. Alors il tente de surprendre les Bruins avec des trios inattendus, comme Laraque aux côtés de Koivu et Kovalev. Tanguay avec Metropolit... Il sera peut-être plus conservateur à Montréal.

Les expériences ont failli donner de bons résultats dans le premier match et dans les 10 premières minutes du deuxième. Surtout que Laraque joue de l'excellent hockey, le type de hockey qu'il donnait aux Oilers et aux Penguins dans le passé et qu'il n'a jamais donné au Canadien en saison régulière. De toute façon, Laraque a été acquis pour les séries éliminatoires d'abord. Ironie du sort, le jour où il se distingue, le reste de l'équipe flanche. Timing is everything, comme ils disent.

Il y a deux théories dans la formation de trios. 1. Tenter des expériences nouvelles qui vont surprendre l'adversaire et soudainement produire des étincelles. 2. Garder les mêmes trios le plus longtemps possible pour permettre aux joueurs de se connaître. Les deux théories ont connu de bons et de mauvais moments dans l'histoire du hockey. Mais la deuxième théorie est le plus souvent utilisée par des équipes qui s'en vont nulle part et qui ont essayé la première méthode sans succès.

La suite

Tout ça pour vous dire que la série n'est pas terminée, n'est-ce pas? On a vu des surprises plus grandes encore dans le passé. Je ne suis pas très convaincant et je le sais. Mais bon. Le CH sur le coeur et tout...

La foule pourrait aider. Le dernier mot sur les changements de trios aussi.

Et si un employé d'hôtel héroïque, qui s'adonnerait à travailler où les Bruins habitent, pouvait mettre un petit quelque chose dans leurs fèves au lard - les athlètes de Boston, on le sait, mangent beaucoup de fèves au lard -, rien de grave, juste assez pour qu'ils ne se sentent pas à leur mieux sur la patinoire du Centre Bell. Pour qu'ils aient un peu de plomb dans les jambes.

Ne riez pas, on a déjà vu des partisans, peut-être même à Montréal, passez la nuit à faire du bruit sous les fenêtres d'un hôtel pour empêcher l'équipe adverse de dormir.