Si j'ai bien compris, le CH n'est pas encore à vendre, il ne le sera peut-être pas et il est encore moins près d'un déménagement. Il est bon de le rappeler. La rumeur est folle quand il s'agit du Canadien, comme vous savez...

Le maire Tremblay s'est déjà senti obligé de souhaiter publiquement que le Canadien reste à Montréal!

De tous les propriétaires dont je me souviens au vieux Forum, aucun d'entre eux n'a été vraiment flamboyant. Les propriétaires du CH donnaient plus dans la discrétion. C'était presque une tradition.

Quand des membres de la famille Molson voyageaient avec l'équipe - chose rare -, ils refusaient d'être traités spécialement. Ils s'entassaient avec les autres dans les petits sièges du petit avion et mangeaient les inévitables poulets ou lasagne, comme le dernier des reporters.

George Gillett, sans être flamboyant, a peut-être été le moins discret. Mais il l'a fait de la bonne façon, en se mêlant aux gens, en les respectant dans le choix de son équipe de dirigeants, en se montrant sensible aux réalités locales.

Finalement, ce bon mononcle américain que nous avions accueilli avec une certaine méfiance, est très apprécié des partisans du Canadien.

Gillett s'est modérément fait voir, mais ce n'est rien lorsqu'on compare à certains propriétaires américains de grands clubs américains. Pensez à Georges Steinbrenner, qui prenait souvent plus de place que ses joueurs et ses gérants des Yankees. Ou bien à Mark Cuban, milliardaire un peu fou, qui a acheté les Mavericks de Dallas, de la NBA, comme on s'achète une voiture sport - il avait déjà assez de voitures sport - pour s'amuser. Comme avec un gros jouet.

On a donc vu ce Cuban sur le banc des joueurs, à engueuler les arbitres au point où il a été expulsé et mis à l'amende. Il a payé en riant. Il avait finalement connu ses 15 minutes de célébrité... C'est bien beau d'être riche, il faut être célèbre aussi, d'où le concept d'une vieille émission de télé qui a heureusement disparu.

Vous imaginez George Gillett ou un autre propriétaire du CH tasser Bob Gainey pour haranguer les joueurs et engueuler les arbitres? Vous imaginez un George Steinbrenner au Centre Bell?

Je n'ai jamais perçu Gillett comme un clown à la Mark Cuban, ni un milliardaire au-dessus de ses affaires. On soupçonnait toujours un peu que la fortune de George Gillet était vulnérable.

Mais il a réussi à nous faire oublier qu'il était Américain, en bon vendeur.

Sauf qu'il ne faut pas s'attendre à ce que le capitaine coule avec son bateau. Le CH n'est visiblement pas une priorité dans sa vie, comme il l'était pour les Molson à une époque.

Ça vous tente?

Dans un monde idéal, un Québécois achèterait le Canadien. Joey Saputo et quelques autres, plus pratiques, parlent d'un groupe d'hommes d'affaires d'ici et du reste du Canada.

Premièrement, il n'y a pas tant de milliardaires chez nous. Et s'il y en avait un comme Mark Cuban, nous ne serions pas plus avancés.

Mais posons la question: si vous étiez Québécois et très riche, comme la famille Desmarais par exemple, est-ce que ça vous dirait de renoncer à une partie de votre vie privée en achetant l'entreprise la plus médiatisée au Québec?

Croyez-moi, ça peut devenir très envahissant. Les journalistes qui vous pourchassent, les partisans aussi, tous ces gens qui ont des conseils à vous donner ou des questions à vous poser parce que le CH vient d'en perdre trois de suite, même dans votre entourage immédiat...

La solution est peut-être de vendre des petites actions à tous ceux qui en veulent. Comme les briques du Centenaire. Ainsi, on serait tous propriétaires, on pourrait chialer tant qu'on veut - on le fait déjà -, sauf qu'il n'y aurait que nous à blâmer...

Personnellement, si j'étais riche, je crois que je préférerais avoir la paix dans ma loge au Centre Bell ou dans mon manoir, entouré de mes chiens afghans...

Ivakkak

Parlant de chiens, il y a de bonnes gens qui se sont mis dans la tête de réintégrer le Inuit. Vous ne connaissez pas le Inuit? Il a presque été décimé dans les années 1950-60 pour des raisons encore obscures.

Le Inuit ressemble à un Husky, mais avec des teintes différentes et sans les légendaires yeux bleus.

Les gens de la Société Makivik, qui se consacrent à la défense des droits des Inuits, organisent une course de traîneaux à chiens - la Ivakkak - au Nunavik, pour Inuits seulement. Treize équipes de huit à douze chiens. Plus de 500 kilomètres à compter d'aujourd'hui jusqu'au 1er avril.

La société Makivik veut aussi ramener les Inuits à leurs moyens de transports traditionnels, ce qui signifie moins de motoneiges et de pétrole.

Ils nous ont demandé de parler de leur projet. C'est fait.