Si on nous avait dit, au début de la saison de hockey, qu'en février, Jaroslav Halak serait le gardien numéro un du Canadien, on aurait vite compris que les choses ne se dérouleraient pas comme prévu.

On nous a tellement vanté Carey Price que, dans nos têtes, la question du gardien de but était réglée. On pensait à Patrick Roy, et nos problèmes s'étaient envolés. Nous avons été naïfs.

Quelles que soient les raisons qui ont fait que Price est carrément une faiblesse depuis quelques semaines - la pression, les mauvais compagnons... -, le Canadien a de quoi s'inquiéter. Sans gardien fiable dans la dernière ligne droite, la vie d'un hockeyeur devient très stressante.

Dans les plans initiaux, Halak devait servir de monnaie d'échange à un moment opportun. Maintenant, on se fie à lui. (Vous avez remarqué que Guy Carbonneau ne tient pas Price en haute estime depuis quelques semaines. L'entraîneur n'est pas capable de cacher ses sentiments. Parlez-en à Alex Kovalev...)

On se fie maintenant à Halak. En fait, on le supplie.

Il est très bon certains soirs, mais il nous a montré qu'il pouvait être dans la lune lui aussi.

Je ne suis pas rassuré en ce qui regarde nos p'tits gars. La semaine qui vient, d'ailleurs, ne sera pas de la tarte, comme disait Jo Malléjac.

À suivre.

Rumeurs

Selon certaines rumeurs - elles viennent de Toronto -, les Oilers d'Edmonton et les Blue Jackets de Columbus auraient un oeil sur Alex Kovalev.

Pauvre gars, j'espère qu'il a une clause de non-échange dans son contrat, parce que je ne crois pas qu'il serait d'accord.

Kovalev aime l'action des grandes villes, comme New York et Montréal. Je ne sais pas si vous avez déjà visité Edmonton, mais on comprend que plusieurs joueurs, dont Chris Pronger, ont refusé d'y vivre. Je le comprends, je ferais (presque) tout pour éviter Edmonton.

Je connais bien la ville pour y avoir accompagné les Alouettes puis le Canadien des dizaines de fois. Je n'en dirai pas plus, par respect et par politesse.

Quant à Columbus, dans ce drabe Midwest américain... Aimeriez-vous jouer pour les Blue Jackets de Columbus? L'équipe la moins glamour de toute la LNH? Nommez trois joueurs?

Et qu'est-ce qu'un Blue Jacket? (Je sais, je sais, il s'agit d'un événement historique qui ne concerne et n'intéresse que l'Ohio...)

À Columbus, et dans quelques autres villes, un hockeyeur n'est pas une star, sauf pour une poignée d'hurluberlus. Il est au plus une curiosité dans ce pays de football.

Pour Kovalev, qui aime être un centre d'intérêt, ça n'irait pas. Pas pour l'Artiste. (En passant, c'est mon collègue Pierre Ladouceur qui lui a donné ce surnom. D'autres ont essayé de s'approprier le mérite, comme c'est souvent le cas dans notre petit milieu...)

Et puis pour avoir croisé et rencontré Mme Kovalev dans quelques événements mondains, je peux vous assurer qu'elle ne serait pas heureuse ni à Edmonton ni à Columbus. La dame a l'esprit ouvert. Elle s'intéresse aux arts, elle s'intéresse aux gens, elle préfère les Montréalais aux New-Yorkais...

Il reste un peu de temps pour décider avant la date limite des transactions, mercredi prochain. Si Kovalev aime tant Montréal, comme il le dit, il ferait mieux de jouer à chaque match comme il l'a fait samedi.

Et puis on veut le garder, non?

Nos arénas meurtris

Notre collègue Martin Croteau nous apprenait dimanche que plusieurs arénas de la Ville de Montréal étaient en très mauvais état et qu'il faudrait beaucoup d'argent - 150 millions - pour les remettre en état.

Il est question d'en fermer quelques-uns aussi, ce qui va inquiéter les hockeyeurs de ligues de garage qui, au cours de la dernière décennie, ont vu l'entretien des patinoires extérieures diminuer au point d'en être décourageant. Une pelle pour deux parcs, par exemple...

L'aréna Henri-Bourassa de Montréal-Nord serait un des plus vétustes - bravo au député Denis Coderre! -, ce qui n'est pas étonnant. Mais celui du Plateau Mont-Royal l'est autant, et cela est étrange. Le Plateau n'est pas vraiment un quartier sportif - 60% des résidants se disent artistes. Ouf... -, mais chaque soir que le Canadien joue, les bars, qui se situent souvent à quelques minutes à pied de l'aréna, sont remplis de fans.

À Rosemont, Dieu merci, les dirigeants politiques tiennent le coup. Ils n'oublient pas les arénas, qui sont vieux aussi, mais bien entretenus, même entièrement rénovés, comme le très vieil aréna Marquette, où des milliers de jeunes ont appris à jouer.

Il reste qu'on s'attendrait, dans une ville qui se vante d'héberger le plus célèbre et le plus grand club de hockey au monde, à ce que ses citoyens aient des patinoires en bon état.

Dieu serait partout

Nous avons eu droit récemment à un colloque de savants pour déterminer si le hockey était une religion au Québec. Ils ont conclu que non. Vous m'en direz tant...

Le grand auteur montréalais Mordicai Richler a écrit, en 1975, que le Canadien était une «nécessité spirituelle» à Montréal. Je ne sais pas si cela a plus de sens, mais c'est bien dit, il me semble.

J'ai un copain gauchiste qui parle plutôt «d'opium du peuple», mais il dit ça à propos de toutes sortes de choses.