L'histoire commence avec un promoteur d'événements sportifs qui organise un «championnat mondial» de golf pour les enfants. Un certain Brett Sodetz, 6 ans et 3'10, l'emporte et ses parents décident aussitôt de déménager de l'Illinois à Las Vegas. Ils investissent 20 000$ dans son développement; ils voient en lui un futur Tiger Woods.

Tout ça est bien cute, mais malsain aussi. Le New York Times est allé voir de plus près la semaine dernière et voici quelques résultats de l'enquête.

Dan Gould, spécialiste du sport chez les enfants à l'Université du Michigan: «Les parents ont les meilleures intentions. Ils se disent qu'ils passeront plus de temps avec leur enfant. Mais les retombées ont de fortes chances d'être négatives. L'enfant ne saisit pas la notion d'objectif à long terme. Il se demande si ses parents vont l'aimer quand même s'il joue mal. Ou s'il aura droit à des cadeaux quand il gagnera.»

M. Gold parle de blessures physiques, de stress psychologique, de burnout, de relations parents-enfants rompues... (Le monde du tennis, en particulier, nous a fourni plusieurs exemples de parents abusifs.)

Pire encore, le témoignage de Gary Xavier, un organisateur de tournois: «Les enfants pleurent souvent. On voit des parents les engueuler à chaque coup manqué. J'ai vu un père traiter son fils de vaurien parce qu'il n'arrivait pas à frapper des coups de départ de 150 verges au centre de l'allée, comme le fait Brett Sodetz.»

J'ajouterais personnellement qu'un championnat à 6 ans ne garantit en rien une carrière à l'âge adulte.

Jusqu'ici, Brett Sodetz va bien. Ceux qui le côtoient parlent d'un enfant heureux et toujours souriant. Quand on lui demande ce qu'il pense de ses exploits, il répond immanquablement «cool»...

Souhaitons-lui bonne chance pour la suite et pas nécessairement en sport.

Nous avons tous connu, dans nos équipes de hockey mineur, par exemple, de ces parents qui ne voient que leur enfant et le voient plus grand que nature. En sports d'équipe, où le groupe doit primer sur l'individu, ces personnes sont encore plus pathétiques. Nous en gardons tous un souvenir désagréable.

Amis lecteurs, si votre enfant est bon sportif, laissez-le s'amuser. Je vous en supplie.

Justement...

Puisqu'il est question de nos enfants adorés, voici une occasion de les voir s'amuser sainement en apprenant la technique du ski de fond.

Montréal sera enfin doté du fameux programme Jackrabbit, habituellement réservé aux régions. À compter de samedi prochain, les jeunes de 6 à 12 ans sont invités sur le mont Royal. Organisés par les Amis du mont Royal, les cours se dérouleront sur six semaines, au rythme d'une heure et demie par semaine.

Nos espions qui ont déjà inscrits leurs marmots au programme Jackrabbit nous disent qu'en effet, les jeunes s'amusent avec des jeux et apprennent sans s'en rendre compte.

Contacter Les Amis de la Montagne au 514-843-8240, poste 0, ou consulter le info@lemontroyal.qc.ca.

Surnoms

J'aime les surnoms de boxeurs. Ils sont souvent très premier degré, ce qui fait leur charme. Le tombeur, Le requin, The Assassin, Double Trouble, Bad Intentions, L'ange, Le démon...

Notre ami Hermann Ngoudjo a changé le sien récemment. De La panthère noire - un surnom choisi par sa mère au Cameroun -, il est devenu le Guerilleros, Dieu sait pourquoi, peut-être parce qu'il revient d'un entraînement quelque part dans le Sud latino...

Sauf que les publicistes de GYM auraient dû faire leurs devoirs. Il faudrait dire Guerillero, au singulier, à moins qu'Hermann souffre de personnalités multiples, ce qui ne semble pas être le cas.